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L'article provient de TVA Nouvelles
Affaires

Grève à Postes Canada: des journaux locaux pris en otage

Julie Bernier, propriétaire du Journal Ici l’Info
Julie Bernier, propriétaire du Journal Ici l’Info Photo fournie par Julie Bernier
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Photo portrait de David Descôteaux

David Descôteaux

2025-09-25T17:02:16Z
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Le conflit entre Postes Canada et ses employés entraîne avec lui des journaux locaux, à la santé financière déjà fragile.

• À lire aussi: Annonce d’Ottawa aujourd’hui: quel sort attend Postes Canada?

Dans plusieurs régions du pays, des publications locales se retrouvent prises en otage par le conflit de travail qui secoue la société d’État.

À Beauport, le Journal Ici L’Info fait partie des victimes collatérales. Sa propriétaire, Julie Bernier, déplore que 21 000 exemplaires de son journal soient présentement coincés dans les entrepôts de Postes Canada.

«Nos copies sont sur le plancher de Postes Canada et ils ne feront rien pour nous, mais ils nous facturent quand même», dit-elle, consternée.

Un message officiel reçu de Postes Canada confirme qu’il est «impossible de récupérer le dépôt» en raison des moyens de pression exercés par le syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (STTP). Les journaux sont dispersés dans une quinzaine de points de service et ne seront distribués que lorsque le conflit sera réglé, sans garantie de délai ni possibilité de remboursement. 

Distribution à risque

«J’invite depuis plusieurs mois notre clientèle à la prudence», écrit une représentante de Postes Canada, reconnaissant implicitement que les campagnes de distribution sont à risque.

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Pour les petits journaux communautaires, déjà fragiles financièrement, cette situation est catastrophique. Privés de distribution, ils perdent à la fois leur lectorat et leurs revenus publicitaires. 

«Postes Canada est en train de mourir et elle entraîne nos journaux avec elle», résume Mme Bernier.

«Nous faisons partie du courrier communautaire et nous sommes plus d’une centaine au Québec! ajoute Danielle Goyette, rédactrice en chef et journaliste à L’écho de Compton, en Estrie. C’est désolant, et il serait important de le rappeler: les journaux communautaires demeurent des ressources essentielles dans leurs milieux. Aujourd’hui, demain et peut-être même samedi, nous sommes un petit groupe de quatorze bénévoles à livrer notre journal de porte en porte, pour que toute notre communauté puisse y avoir accès malgré tout», dit-elle. 

Les livreurs privés, comme UPS, ne livrent pas de circulaires ou de journaux locaux, les hebdos ayant un contrat avec Postes Canada.

On trouve des solutions

Antidote Média a trouvé une façon originale de contourner le problème: faire appel à des organismes à but non lucratif (OBNL), à des employés et à des organisations locales pour livrer les cartons publicitaires de ses clients.

Cette solution de rechange profite à tout le monde. Les OBNL y trouvent une source de financement bienvenue pour soutenir leurs activités, et les clients d’Antidote reçoivent tout de même leurs envois. 

«C’est gagnant-gagnant, résume un partenaire. Antidote respecte sa promesse de distribution, et les organismes sont heureux de contribuer.»

L’imprimeur Numérix s’est joint à l’effort en ouvrant une partie de son entrepôt et en offrant quelques ressources pour soutenir la logistique. Grâce à cette collaboration, l’impression et la distribution se poursuivent, préservant des emplois et limitant les impacts de la grève.

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