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L'article provient de TVA Nouvelles

Greffe de rein programmée puis annulée à Sherbrooke: «Inacceptable», affirme Christian Dubé

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Guillaume Cotnoir-Lacroix

2025-04-29T21:21:26Z
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L’annonce à une patiente de Val-des-Sources d’une greffe d’organe à venir sans avoir préalablement vérifié la disponibilité du chirurgien est «inacceptable», a affirmé le ministre de la Santé, Christian Dubé. 

• À lire aussi: Après 3 ans d’attente, elle voit sa greffe de rein annulée en raison du manque de chirurgiens

Le ministre a été talonné mardi, à la période de questions à l’Assemblée nationale sur la situation vécue par Andrée-Ann Lemay-Laroche, samedi dernier.

Vers 16 h samedi, Mme Lemay-Laroche a été appelée par un premier médecin du CHUS-Fleurimont qui l’informait de la disponibilité d’un rein compatible pour elle.

La greffe était planifiée pour lundi, mais trois heures plus tard, un deuxième appel est venu couper court aux célébrations.

Le seul chirurgien en Estrie capable de pratiquer des greffes rénales était en vacances et nécessairement ne pourrait pas réaliser la transplantation.

«Comment on peut appeler quelqu’un pour lui dire qu’on peut faire son transplant sans vérifier que le médecin était disponible ? Le médecin était en vacances. Inacceptable. Inacceptable», a répété le ministre en répondant aux questions.

Le directeur médical et des services professionnels au CIUSSS de l’Estrie-CHUS, Dr Adam Frenette, a admis hier en entrevue avec TVA Nouvelles que le centre hospitalier n’avait pas d’entente de collaboration avec les autres hôpitaux du Québec en cas de découverture de services pour une greffe rénale.

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«Le travail du gouvernement était simple. Trouver un lit, trouver un chirurgien. Le gouvernement a échoué», a souligné le porte-parole libéral en matière de santé, André Fortin «On va s’assurer que lorsqu’on a des couvertures de services dans chacune des régions du Québec, qu’elles soient respectées. Est-ce que c’est une question de médecins, de disponibilité de salles, d’interfaces entre les différents établissements, c’est ça que je suis en train de creuser», a poursuivi le ministre.

Le président du Conseil pour la protection des malades, Paul Brunet, a aussi critiqué la gestion de cette situation par le CIUSSS de l’Estrie-CHUS, mais aussi par Santé Québec, mardi.

«Le fardeau revient sur le patient et c’est encore lui qui finit par payer pour ça. Rappelons-nous qu’un rein, ça se conserve pendant 36 h. Si on avait eu un petit peu d’initiative, on avait le temps d’envoyer la patiente avec l’organe à un endroit où un médecin spécialisé sur la question aurait pu procéder à l’opération. Je suis très déçu», a-t-il lancé en entrevue avec Mario Dumont mardi matin.

M. Brunet estime que le CIUSSS et Santé Québec ont «manqué d’initiative» en ne trouvant pas un autre hôpital ou un autre médecin prêt à opérer la patiente.

«Ça, ça [aurait été] efficace, productif», a-t-il suggéré.

Transplant Québec, qui a réagi par courriel ce matin, considère la situation vécue par cette patiente comme «excessivement malheureuse».

«Le système actuel de dons d’organes repose sur des bases solides, mais fragmentées, a commenté l’organisme. Les disparités régionales en matière de référencement et d’accès aux soins, entre autres, limitent son efficacité. Cette réalité témoigne une fois de plus de la nécessité de revoir le cadre législatif entourant le don et la transplantation pour améliorer la performance du Québec, rejoindre les états les plus performants en la matière et contribuer à sauver encore plus de vies», a indiqué Transplant Québec dans un courriel.

Transplant Québec refuse de dire si l’organe promis à Andrée-Ann a pu être donné à un autre patient en attente.

«Si le centre hospitalier ne peut poursuivre la transplantation pour quelconque raison, le processus d’attribution de l’organe se poursuivra et il sera offert par Transplant Québec à l’équipe médicale du centre hospitalier qui s’occupe de la personne en attente suivante», a affirmé l’organisme.

«Il est très peu probable que des organes soient inutilisés étant donné que le Québec dispose de nombreux programmes de transplantation», a conclu Transplant Québec.

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