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L'article provient de Le Journal de Québec
Affaires

Great River Hydro: une première année coûteuse pour Hydro

Les taux d’intérêt font aussi mal à Hydro, qui perd 179 millions $ à cause de son acquisition américaine

Une des 13 centrales hydroélectriques de Nouvelle-Angleterre acquises en octobre 2022 par Hydro-Québec.
Une des 13 centrales hydroélectriques de Nouvelle-Angleterre acquises en octobre 2022 par Hydro-Québec. Photo courtoisie, Globe and Mail
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Photo portrait de David Descôteaux

David Descôteaux

2024-05-08T04:00:00Z
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Acquises pendant le règne de Sophie Brochu, les 13 centrales hydroélectriques en Nouvelle-Angleterre ont entraîné une perte nette de 179 millions $ pour Hydro-Québec en 2023.

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Hydro-Québec ne dévoile pas les profits de ses filiales, puisqu’elles ne sont pas publiques. Cependant, on nous assure que Great River Hydro «fait ses frais» sans nous donner plus de détails.

La perte nette de 179 millions $ de l’an dernier ne serait donc pas due aux opérations courantes, mais plutôt à une charge d’amortissement résultant de la hausse des taux d’intérêt.

«Compte tenu de la montée des taux d’intérêt depuis la date d’acquisition, Hydro-Québec a effectué au quatrième trimestre une comparaison de la valeur comptable totale des actifs nets acquis avec la juste valeur totale. La juste valeur s’est avérée inférieure à la valeur comptable», lit-on dans le rapport annuel de la société d’État.

En d’autres mots, en raison de la hausse des taux d'intérêt depuis l’achat de Great River Hydro, Hydro-Québec a comparé la valeur d'achat avec la valeur actuelle de cet actif et conclu que celle-ci était moins élevée aujourd’hui que ce qu'elle avait payé. En conséquence, Hydro a enregistré une perte dans ses comptes.

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«179 millions de dollars, c’est quand même considérable. Ça montre qu’Hydro a payé cher et qu’ils n’ont pas tenu compte du risque lié aux taux d’intérêt», analyse Maurice Gosselin, professeur associé à l’École de comptabilité de l’Université Laval.

«Ça pose la conclusion qu'on a payé trop cher, et qu'on n'a pas tenu compte que les taux d'intérêt pouvaient augmenter», ajoute-t-il.

L’expert note toutefois que, si les taux d'intérêt venaient à baisser dans le futur, la valeur de l'actif de Great River Hydro pourrait augmenter dans l'avenir.

Objectif raté

En octobre 2022, sous le règne de Sophie Brochu, Hydro-Québec réalisait la plus grande acquisition de son histoire en mettant la main sur la société Great River Hydro. Celle-ci possède et exploite un parc de 13 centrales hydroélectriques d’une puissance installée totale de 589 mégawatts, situées dans les États du Vermont, du New Hampshire et du Massachusetts.

Avec ses 2 milliards $ US, Hydro-Québec a payé le double de la somme payée par le vendeur ArcLight Capital Partners, il y a à peine 5 ans, pour acheter Great River Hydro en Nouvelle-Angleterre.

À l’époque, l’expert Jean-Thomas Bernard, professeur au Département de science économique de l’Université d’Ottawa, avait affirmé au Journal qu’Hydro «avait payé cher» et qu’en termes boursiers, Hydro avait acheté Great River Hydro au «sommet».

Hydro-Québec s’attendait à ce que Great River Hydro et son parc hydroélectrique génèrent des revenus additionnels pour la société dès la première année. L’objectif était de «diversifier ses sources de revenus dans son principal marché d’exportation».

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