Grand spectacle de la fête nationale à Montréal: la fois où Robert Charlebois a fait fumer des substances à Gilles Vigneault...
Frédérique De Simone
Le grand spectacle de la fête nationale à Montréal soulignera cette année le 50e anniversaire de l’hymne de Gilles Vigneault, Gens du pays.
La première fois que cette pièce a été chantée publiquement, c’était par Louise Forestier, Yvon Deschamps et Vigneault lui-même, à la Saint-Jean de 1975, sur le mont Royal.
Robert Charlebois, qui était présent lui aussi sur la montagne il y a 50 ans, a raconté à l’Agence QMI, jeudi après-midi, lors des répétitions du grand spectacle de Montréal – qui sera présenté mardi prochain à TVA et sur ICI Télé –, avoir toujours considéré le poète de 96 ans comme un mentor, voire presque comme un parent, soulignant au passage son apport exceptionnel à la culture québécoise.
«On ne peut pas imaginer comment c’est grand et que c’est beau, Vigneault. Nous, on connaît Gens du pays, J’ai pour toi un lac. On connaît 20 chansons, mais il y a 2000 poèmes de Gilles qui sont vertigineux. Et on ne dira jamais à quel point c’est un immense poète international, un géant de la poésie», a-t-il dit, avant de se remémorer la soirée où il a composé avec lui le titre La marche du président.
«Je me souviens, dans mes années psychédéliques, je suis allé avec Louise Forestier un soir chez Gilles [Vigneault]. Il habitait à Québec. Il buvait du bordeaux, mais on lui a fait fumer par procuration des substances. On allumait pétard sur pétard et on avait fait La marche du président dans une soirée», a-t-il raconté en riant.
«On est arrivés chez Gilles à 7h, on est partis de là à 3h du matin, la toune était pliée, comme on dit. Et puis, j’ai toujours été très près de Gilles», a ajouté l’auteur-compositeur-interprète de 80 ans.
«C’est fort, le français»
Habitué des grands spectacles extérieurs d’envergure, devenus emblématiques avec le temps – J’ai vu le loup, le renard, le lion (1974), La Chant’août (1975) et plus d’une trentaine de Saint-Jean et de concerts sur les Plaines –, Robert Charlebois refuse de se voir comme un symbole de patriotisme.
«Moi, j’essaie d’émouvoir les gens, de les faire réfléchir avec des images. [...] C’est ça notre devoir d’artiste: c’est d’émouvoir les gens, pas de leur dire pour qui voter», a-t-il dit en entrevue à l’Agence QMI.
Le chanteur de Je reviendrai à Montréal croit cependant en l’importance de célébrer l’unicité du Québec pour y préserver ses richesses culturelles.
«C’est pour ça qu’on célèbre. On célèbre notre différence», a-t-il dit, avouant n’avoir juré, pendant sa jeunesse, que par la musique américaine.
«Je sens une désaffection de la langue française chez les jeunes. Même que, si on leur disait qu’ils allaient devenir Américains, la moitié d’entre eux serait contente. Comme moi, je l’aurais été à 12 ou 13 ans. Mais c’est après qu’on comprend que c’est fort, le français.»
«J’ai eu la chance de me cultiver, d’apprendre et d’étudier les grands poètes, d’étudier la littérature française et d’être en contact avec les grands créateurs français. Après ça, j’ai complètement abandonné la musique américaine, parce qu’elle ne nourrissait que la moitié gauche de mon cerveau. J’avais toute la moitié droite à remplir», a-t-il ajouté.
Le grand spectacle de la fête nationale à Montréal
- Le 24 juin, au parc Maisonneuve de Montréal
- Début du spectacle sur le coup de 20h
- Artistes invités: Robert Charlebois, Sara Dufour, Loud, Elisabeth St-Gelais, Matt Lang, Yama Laurent, Yann Perreau, Bon Enfant et Antoine Bertrand, avec la participation du Grand Chœur de l’Alliance chorale du Québec
- Animé par Guylaine Tremblay
- Diffusion: ICI Télé et TVA, le 24 juin, à 20h30, et en simultané sur les ondes du 96,9 CKOI, les cinq stations de RYTHME et CIME
