Grand Prix F1 : l'équipe médicale répète en vue d'interventions d'urgence

Axel Tardieu
Chaque semaine de Grand Prix, l'Hôpital du Sacré-Cœur s'exerce au même scénario: accueillir les blessés évacués par hélicoptère du circuit Gilles Villeneuve. 24 heures a assisté à la simulation de vendredi.
À 8h34, l’hélicoptère de l’entreprise Airmedic atterrit sur la piste de l’Hôpital du Sacré-Cœur-de-Montréal, avec à son bord sept personnes dont une victime fictive.
L'appareil a mis seulement six minutes pour arriver du Circuit Gilles-Villeneuve. En voiture, ça aurait pris autour d’une heure.
• À lire aussi: Grand Prix du Canada: un week-end occupé sur les tarmacs et pistes d’aéroport
• À lire aussi: Grand Prix du Canada: les filles épatent au circuit Gilles-Villeneuve
Ce jour-là, la simulation implique un spectateur qui a fait une chute dans les estrades. Ses bras et ses jambes sont paralysés.
Véronique Castonguay, urgentologue et cheffe d'équipe en traumatologie à l’Hôpital du Sacré-Cœur-de-Montréal, dirige une dizaine de personnes qui amènent la victime en salle de réanimation.

«Le but ultime, c’est de travailler la trajectoire des patients, entre l’héliport, la salle de réanimation et la destination finale, là les soins intensifs», dit-elle.
Son équipe s’assure qu’il y ait le moins d’obstacles possibles dans les couloirs afin de soigner le patient le plus vite possible.
Chaque année, ils font cinq simulations la semaine de l’évènement pour s’exercer à secourir le plus rapidement possible une victime, pilote ou spectateur.
L’été dernier, l'hélicoptère a ramené quatre blessés graves du Circuit Gilles-Villeneuve. Ils ont tous survécu.
Le seul héliport
Cet hôpital du nord-ouest de l’île qui n’a pas été choisi par hasard. C’est le seul avec un héliport à Montréal et son service de traumatologie est parmi les plus réputés.

Dans ce sport où les véhicules atteignent le 300km/h, les accidents peuvent être fatales. En 1982, le pilote Riccardo Paletti est décédé à la suite d’une collision sur la grille de départ. En 2013, le commissaire de piste bénévole Mark Robinson a péri alors qu’il déplaçait une voiture de course.
«Ça fait que les traumatismes peuvent causer des décès imminents, mais peuvent amener aussi toutes sortes de lésions qui doivent être prises en charge très rapidement», explique Véronique Castonguay.

Huit minutes
Ce vendredi, cette simulation a duré huit minutes. Tout s’est bien passé en salle de réanimation, selon l’urgentologue, mais l’exercice a révélé un problème.
La civière a eu du mal à avancer ralentissant un moment où chaque seconde compte. Elle sera mise de côté et réparée plus tard.
Cet exercice permet aussi à l’équipe de transport de s’entraîner, même si leur plus gros défi, la météo, est difficile à anticiper.
«Le pire, c’est une visibilité très basse, une forte pluie ou les orages», explique Alexandre Painchaud O'Dowd, chef pilote d’Airmedic, qui se rappelle l’épisode de grêle de l’été dernier.