Grabuge dans les bureaux de Vice Québec: un ex-leader d’extrême droite s’en tire sans casier judiciaire
Raphaël Lévesque pourra continuer à remplir son «rôle patriarcal» chez lui

Michael Nguyen
L’ex-leader d’un groupe d’extrême droite qui avait causé du grabuge dans les locaux d’un média s’en est finalement tiré sans casier judiciaire afin de pouvoir continuer à remplir son «rôle patriarcal» dans sa famille.
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«L’intérêt public veut qu’un père de famille continue de soutenir sa famille. Il est camionneur depuis 5 ans, c’est le seul pourvoyeur de sa famille, il cherche un meilleur travail. II a le droit d’améliorer son sort financier», a dit la juge Joëlle Roy pour expliquer pourquoi elle accordait l’absolution à Raphaël Lévesque, ce vendredi au palais de justice de Montréal.
Lévesque, 39 ans, est l’ancien chef du groupe identitaire Atalante. En 2018, mécontent de la couverture de son groupe par un journaliste de Vice Québec, il avait utilisé un subterfuge pour se faire ouvrir la porte du média avec des fiers-à-bras.

Le groupe avait ensuite fait du grabuge en lançant entre autres des papiers qu’il avait apportés, pour ensuite quitter les lieux.
Lévesque ayant été d’abord acquitté par la juge Roy, la Cour d’appel avait toutefois infirmé la décision, le déclarant coupable d’introduction par effraction. Comme le veut l’usage, le dossier avait été reconduit devant la magistrate, afin d’imposer une sentence.
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Même pas de travaux communautaires
Et cette sentence est tombée ce matin : non seulement Lévesque n’aura pas de casier criminel, mais il n’aura même pas à effectuer de travaux communautaires, même s’il s’était lui-même dit prêt à en faire.
«Les travaux communautaires n’ont pas leur place ici», a commenté la magistrate en qualifiant le crime de l’accusé de «juridiquement technique», et en soulignant que, selon elle, Lévesque avait «pris des précautions pour qu’aucune infraction ne soit commise» quand il a mis en place son opération.
Dans sa décision, la juge a rappelé que Lévesque s’était excusé et que pour montrer sa bonne foi, il était même prêt à sortir de l’argent de sa poche. Ainsi, la juge l’a condamné à verser un don de 1000 $ à Reporters sans frontières, ainsi qu’un dédommagement de 400 $ à une journaliste qui avait été affectée par les événements.
Dans le cadre de son absolution, Lévesque devra respecter une probation de 18 mois.
La Couronne, qui ne demandait pas d’incarcération, souhaitait de son côté que Lévesque ait un casier judiciaire.
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