Glissement de terrain à La Baie: «Ça nous fait revivre la tragédie qu’on a traversée il y a 50 ans»

Francis Pilon
Deux survivants de la tragédie de Saint-Jean-Vianney au Saguenay, qui a fait 31 morts il y plus de 50 ans, se disent soulagés de voir les dizaines de résidents évacués rapidement à La Baie pour éviter un autre drame.
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«Sortez de là le plus rapidement possible, si vous avez le moindre doute! Je comprends la crainte des gens, mais c’est mieux d’attendre loin de sa maison quelques mois que d’avoir des pertes de vie», insiste Rolande Lavoie.

Cette dernière a un peu l’impression de jouer dans le même film en regardant ces jours-ci les dizaines de résidences de La Baie qui sont visées par un ordre d’évacuation.
«Quand j’ai vu ce qui se passait à La Baie, ça m’a beaucoup touchée. Je suis convaincue que tout le monde de Saint-Jean-Vianney a pensé la même chose. Ça nous fait revivre la tragédie qu’on a traversée 50 ans plus tôt», explique Mme Lavoie.
- Écoutez l'entrevue avec Audrey Boyer Boisvert, résidente évacuée de La Baie, au micro d'Alexandre Dubé sur QUB radio:
Marquée à vie

Le glissement de terrain mortel qui a englouti Saint-Jean-Vianney, en mai 1971, a fait 31 morts et 42 maisons détruites.
«Mon père était le maire de la ville à l’époque. J’ai fait un tour d’hélicoptère après. Je me rappelle de regarder les maisons détruites en passant à tous ces gens morts et dont certains n’ont même pas encore été retrouvés», se souvient celle qui avait 23 ans au moment du drame.
Rolande Lavoie ajoute que sa meilleure amie de 21 ans, Jeannette Landry, est morte durant ce triste événement.
«Je n’oublierai jamais ça. Ils disaient le nom des morts à la radio et ils ont dit le sien. Je pense encore beaucoup à elle. Au moins, la ville de La Baie a agi rapidement cette fois-ci pour éviter d’autres morts», constate-t-elle.
Constat similaire pour Denys Claveau, un autre survivant de la tragédie qui l’a échappé belle en 1971.
«Moi, j’étais heureusement un peu plus loin dans une école en train de préparer un congrès. On a manqué d’électricité. Après, les cousins de mon père sont venus et ils nous disaient que les maisons rentraient dans la terre. On ne les croyait pas», relate M. Claveau.
Bonne décision
Ce dernier insiste pour dire que la Ville a bien agi en évacuant rapidement les résidents de La Baie ce week-end.
«Je suis soulagé, oui. Ils ont fait ça par prudence et c’est une bonne idée. L’ampleur est différente de Saint-Jean-Vianney, mais c’est le même principe», conclut Denys Claveau.
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