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Culture

Gilles Renaud se confie sur son rôle de grand-père

Patrick Seguin / TVA Publication
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Daniel Daignault

2024-11-25T11:00:00Z
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Rencontrer un acteur qui a une aussi longue feuille de route et qui éprouve encore un grand plaisir à exercer son métier à l’âge de 80 ans, c’est un beau cadeau. Gilles Renaud est en grande forme, très volubile, et pas du tout en mode retraite!

• À lire aussi: «Alertes»: Le père de Pelletier devient une cible

Gilles Renaud est entré à l’École nationale de théâtre en 1964, soit il y a déjà 60 ans. On l’a d’abord vu à la télé dans Rue des Pignons, mais également dans des émissions pour enfants. «Il y a eu La souris verte et Sol et Gobelet, dans laquelle je jouais le propriétaire des personnages principaux, puis La Ribouldingue. C’était les premières années, quand je suis sorti de l’école, en 1967», se souvient-il.

Pourtant, jamais on ne donnerait 80 ans à Gilles Renaud. Sa voix n’a pas changé et il est resté droit comme un chêne, comme on peut le constater dans Alertes, où il joue le rôle du père de Guillaume Pelletier, interprété par Danny Gilmore. «Je n’ai pas beaucoup de cheveux blancs, mais, enfant, j’étais blond et c’est un signe: les blonds grisonnent moins que les noirs ou les bruns foncés. Ma blonde (Louise Turcot), qui a le même âge que moi, a les cheveux tout blancs. Elle est jalouse», dit-il en riant. Cette dernière était aussi dans Alertes cet automne, mais les conjoints n’ont eu aucune scène à jouer ensemble. «On ne s’est jamais vus, on n’a pas tourné les mêmes jours. Mais c’est arrivé qu’on joue des conjoints à la télé ou au théâtre. Pour le tournage de Les machos, il y a plusieurs années, on ne se voyait pas beaucoup, sauf la dernière année, où on formait un couple. Dans Mémoires vives, on a été un couple durant une demi-saison. Mon personnage changeait souvent de blonde!»

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Un plateau de tournage épatant

Dans Alertes, Gilles Renaud incarne un ex-policier et il dit avoir adoré son expérience. «J’aime beaucoup cette série-là, et j’étais content d’avoir à jouer le père de Danny Gilmore, que j’aime beaucoup. Je n’avais pas travaillé avec lui depuis le film Gaz Bar Blues (2003), et ç’a été de belles retrouvailles. Ça clique vraiment entre lui et moi, on était bien contents de se revoir. Aussi, ça me tentait de jouer cet ancien policier sympathique qui met son nez un peu partout. J’ai bien aimé ça! Le personnage est vraiment intéressant, il est bien écrit et ça se peut qu’il revienne. J’ai fait beaucoup de policiers durant ma carrière: dans Grande Ourse, je jouais un chef de police, et dans Temps dur, j’interprétais un policier qui travaillait dans une prison et qui enquêtait sur les incidents qui y survenaient.»

Lorsqu’on aborde la série Alertes, Gilles insiste pour souligner à quel point il a été bien accueilli. «L’équipe est extraordinaire, tous les acteurs sont fins. Je connaissais tout le monde, j’avais déjà travaillé avec eux et, quand je suis arrivé, ç’a été comme si ça faisait 10 ans que je travaillais avec eux. Ils sont vraiment accueillants. J’avais fait Cover Girl avec Frédéric Pierre, j’avais même reçu un Gémeaux pour mon rôle de drag queen. J’avais aussi joué avec Mylène St-Sauveur dans Mirador. C’est agréable quand tu arrives sur un plateau et que tout le monde t’accepte. Le premier matin, dès que je suis arrivé, je faisais partie de la gang. Le réalisateur, Mathieu Handfield, est vraiment extraordinaire. C’est aussi un acteur, alors il comprend et sait comment nous mettre à l’aise. On se sent chez nous, on se sent voulu, et ça, c’est agréable.»

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Un nouveau rythme

À son âge, le comédien affirme toutefois choisir ses projets avec soin. «Comme je le dis: un contrat à la fois! Avant, je tournais le matin, je répétais l’après-midi et je jouais au théâtre le soir, et le lendemain matin, j’avais autre chose. C’est fini, ce temps-là. J’ai joué dans Alertes ce printemps et, cet automne, j’ai tourné dans un film d’Anne Émond, dans lequel je joue le père de Patrick Hivon. C’était parfait! C’était un beau personnage, je n’ai fait que ça.» Le film Adam, qui sera sur nos écrans en 2025, était d’ailleurs son 78e en carrière! «Je tournais deux jours, puis j’avais trois, quatre ou cinq jours de congé, et je revenais tourner une journée. J’aimais ça et ce n’était pas exigeant, parce que se lever à 5 h du matin et être en tournage jusqu’à 19 h ou 20 h, quand tu as 80 ans, c’est dur sur le corps», dit-il en esquissant un sourire. Cet hiver, il renouera avec le théâtre en jouant aux côtés de Patricia Nolin, Maxime Denommée et Catherine De Léan dans Ô Loup – Palpitations poétiques. Il s’agit d’un spectacle alliant théâtre et poésie, imaginé par Loui Mauffette, qui sera également sur scène. «On le fait en février à la Cinquième Salle de la Place des Arts, à Montréal, puis on va se promener. On va entre autres aller le jouer à Québec, en avril. On fait des poèmes, on chante, et j’aime ça, ce n’est pas un spectacle qui est lourd.» L’ancien directeur et enseignant de l’École nationale de théâtre du Canada renouera ainsi avec la scène après une pause de deux ans — la plus longue depuis sa sortie de l’école. «J’ai certainement fait 150 pièces de théâtre depuis mes débuts. J’en ai toujours fait jusqu’à il y a deux ans, avec la dernière pièce de Michel Tremblay (Cher Tchekhov). J’ai créé 15 ou 20 pièces de Tremblay, et André Brassard et moi avons fait 28 projets ensemble. C’est incroyable!», s’étonne-t-il.

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Une grande famille

PHOTO ERIC MYRE/TVA PUBLICATIONS/AGENCE QMI
PHOTO ERIC MYRE/TVA PUBLICATIONS/AGENCE QMI

Théâtre, télé, cinéma... Gilles Renaud a beaucoup travaillé et a forcément passé beaucoup de temps à l’extérieur de la maison. «J’ai trois filles et elles ne m’en veulent pas. Je les amenais au théâtre, elles dormaient dans des manteaux dans les loges pendant que je jouais, raconte-t-il. Mais je ne leur disais jamais que j’allais jouer, parce que dans leur tête, ça voulait dire que je les abandonnais et que je partais de la maison pour aller m’amuser. Je leur disais plutôt que je m’en allais travailler au théâtre. Elles sont grandes, maintenant. Elles ont 40, 45 ans, et elles ne disent pas que je les abandonnais. Les soupers à la maison, c’était sacré; je m’arrangeais toujours pour être là. On déjeunait ensemble, on soupait ensemble, et quand le travail m’appelait, je partais.»

À eux deux, Louise et Gilles ont six enfants — trois chacun — et sont grands-parents de neuf petits-enfants. «On les voit régulièrement. Ils sont âgés de 11 mois à 25 ans. C’est amusant d’être grand-père, bien plus que d’être parent. Il n’y a pas de trouble: tu as tous les bons côtés parce qu’ils t’aiment, et ils ne sont jamais fâchés contre toi parce que tu ne fais pas la police», dit-il en riant. Louise Turcot et Gilles Renaud sont ensemble depuis 31 ans. «Ç’a été une rencontre tardive! On a commencé à vivre ensemble à 49 ans. On était à la même place dans nos carrières, on n’était pas du tout en compétition. Ç’a été et c’est encore facile. Par contre, l’organisation des six premiers mois a été un peu compliquée, avec les deux familles et les maisons, mais ça s’est quand même assez bien passé.»

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Les plaisirs de la vie

Gilles nous a confié que sa femme et lui ont pris une décision importante pour que leur vie soit plus douce et plus agréable. «On vivait depuis 10 ou 12 ans dans un condo sur l’avenue Laurier, en face du parc. C’était de toute beauté; on était au quatrième étage, mais pendant la covid, on s’est tannés et on a eu besoin d’air! Alors on s’est acheté une vraie grosse maison de 135 ans dans le vieux Boucherville, avec un jardin et des fenêtres qui ne ferment pas parfaitement bien. On a retapé la maison, on a arrangé le jardin, on a fait plusieurs travaux. On s’est rendu compte qu’on cherchait un projet, et on s’en est créé un avec cette maison. On adore ça! On est à quelques pas du fleuve. On n’a pas regretté notre décision deux secondes.» Pour l’instant, le couple n’envisage pas de prendre sa retraite en Floride, même si le comédien avoue que l’un de ses grands plaisirs est de s’y rendre en voiture. «Moi, je suis un motocycliste et j’ai fait de longs longs voyages en moto. Avec Louise, on est allés dans les Rocheuses, on a parcouru l’Ouest américain sur le même bicycle et on a aussi fait la côte est, les Maritimes... On est allés trois fois aux îles de la Madeleine en moto. Ç’a été de belles expériences, mais j’ai arrêté ça parce que c’était trop dur. Ce n’est pas comme en auto. On n’a plus de moto, mais j’aime encore beaucoup rouler en auto.»

La série Alertes est diffusée à TVA le lundi à 21 h, et en rediffusion à TVA+. Pour tout savoir sur la pièce Ô Loup – Palpitations poétiques, on consulte le placedesarts.com.

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