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L'article provient de Le Journal de Montréal
Politique

Geneviève Guilbault piégée par le culte de l'image

Courtoisie (ajouter source)
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Photo portrait de Rémi Nadeau

Rémi Nadeau

2023-09-02T04:00:00Z
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Avant, les politiciens blâmaient le niveau de stress des points de presse impromptus et les journalistes en meute pour certaines de leurs maladresses. Maintenant, ils se mettent aussi à risque eux-mêmes en s’exposant sur les réseaux sociaux.

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On ne peut pas reprocher aux maires ou aux députés de vouloir vivre eux aussi sur différentes plateformes fréquentées assidument par une partie de l’électorat.

En ces temps modernes, il est tout à fait normal que les politiciens tentent de rejoindre une clientèle plus jeune, ou veuillent exposer une autre facette de leur personnalité.

Mais chemin faisant, ils augmentent leur risque de gaffe.

Un bel exemple est celui de Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé, qui ont accepté de danser sur TikTok avec l’humoriste Emna Achour pendant la campagne électorale de 2022.

Ça aurait pu être sympathique, mais le problème est que le mot bitch (salope) résonnait dans l’extrait de la chanson sur laquelle ils exécutaient les pas de danse.

Les paroles misogynes de la chanson auraient normalement dû être dénoncées par les co-porte-paroles solidaires, plutôt que leur servir de trame sonore grouillante.

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Prise à son jeu

La ministre des Transports Geneviève Guilbault a aussi appris à ses dépens cette semaine qu’il était possible de se tirer dans le pied avec un fusil de gros calibre en étalant sa vie sur Instagram et autres.

Dans son cas, après avoir fait la manchette pour avoir joué à un jeu de mots en pleine commission parlementaire le printemps dernier, les nombreuses photos d’elle qu’elle a publiées alors qu’elle ne portait pas la ceinture ont pu consolider une image d’insouciance.

Pas tellement à propos pour une ministre qui plaide pour une prise de conscience populaire à la suite d’un été meurtrier sur les routes du Québec.

L’exemple LeBel

S’il y en a une autre qui exploite à fond les réseaux sociaux et qui ne s’est pas brisé les dents jusqu’ici, c’est la présidente du Conseil du trésor.

Sonia LeBel joue les mannequins sur Instagram et multiplie les vidéos.

On la voit faire de la motoneige, danser, aller à la pêche, faire de la tyrolienne.

Elle y prend plaisir et s’éclate sans avoir commis de maladresse pour l’instant.

Visiblement, la ministre que plusieurs placent dans la courte liste de potentiels successeurs à François Legault apprécie de casser l’image plus austère et sévère de procureure de la commission Charbonneau.

Seul problème de perception qui peut se poser, c’est qu’il est permis de se demander si le temps consacré à cette documentation constante de ses activités professionnelles et personnelles n’empiète pas un brin sur son rendement.

Cela exige une grande collaboration de son attachée de presse et complice. 

La ministre effectue par ailleurs elle-même le montage de courtes vidéos prises par exemple à son chalet, dit-on à son bureau, tout en soulignant qu’elle y voit un hobby apaisant à travers un travail aride de négociations avec les syndicats.

Elle a assurément droit à ses loisirs.

Mais tous les élus doivent garder en tête qu’un faux pas est possible, et que les images restent.

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