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Culture

Geneviève Brouillette nous donne des détails sur son premier roman

«Traverser la tempête avec un sombrero» est disponible dans toutes les librairies.

Dominic Gouin / TVA Publications
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Alicia Bélanger-Bolduc

2025-02-20T11:00:00Z
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Après avoir incarné des rôles marquants à l’écran, l’actrice Geneviève Brouillette avait envie de se lancer dans un tout autre type de défi. C’est en tant qu’autrice qu’elle s’illustre depuis peu après avoir publié son tout premier roman, Traverser la tempête avec un sombrero.

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Il y a quelques jours, ton premier roman sortait en librairie. Parle-moi de ce livre.

Il s’est écrit assez intuitivement, comme une chasse au trésor. Je rédigeais tranquillement quelques extraits tout en faisant des ateliers d’écriture, et le thème de l’échec est venu me chercher plus particulièrement. Au fil des jours, cette histoire m’est restée en tête et, au bout de 100 pages, je savais que j’avais un bon filon pour créer un roman. Je suis demeurée captivée par ce que mon personnage vivait et par ce que je découvrais en lui composant une histoire. Je compare beaucoup l’écriture à mon métier d’actrice: il n’y a pas un chemin défini pour construire un personnage.

Qu’est-ce qui te touchait particulièrement dans le thème de l’échec?

L’échec est inévitable dans l’expérience humaine, et puis c’est sûrement une des épreuves les plus douloureuses qu’on ait à vivre. On passe beaucoup de temps à éviter l’échec, mais on n’est pas outillés pour apprendre à se relever. Je trouvais que l’espoir rapporté dans ce roman toucherait un peu tout le monde et ferait du bien aux lecteurs.

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Est-ce que l’écriture d’un livre a longtemps fait partie de tes rêves?

J’écris depuis toujours. Je suis tellement entourée d’auteurs et de scénaristes talentueux dans ma carrière que je me sentais un peu imposteur, mais ça ne m’a pas empêchée de me mettre à écrire des idées de scénarios de séries. Je ressentais beaucoup de joie à développer mes concepts, mais c’était beaucoup d’efforts pour peu de résultats, et je me suis découragée après quelques projets qui n’ont abouti à rien. J’ai toutefois voulu persévérer dans ce rêve d’écriture et j’ai trouvé du plaisir à développer un roman. Quand tu es actrice, tu portes la voix des autres, mais cette fois, j’avais une liberté complète. J’ai enfin trouvé le courage de le faire et j’ai même quelques idées pour un deuxième livre.

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Une autre belle expérience pour toi est la pièce La cage aux folles, dans laquelle tu interprètes Mme Dieulafoi!

Si tu m’avais dit il y a deux ans que je passerais mon année au théâtre, j’aurais été très surprise. Je suis également dans la pièce Peut contenir des traces d’égo, qui revient cet été. J’ai un plaisir fou à me réconcilier avec le théâtre, que je n’avais pas pratiqué depuis longtemps! Dans ces deux projets, l’expérience humaine dans les coulisses et les loges est délicieuse. C’est un gros cadeau de la vie, et ça me procure beaucoup de joie en tant qu’actrice!

Est-ce qu’on peut dire que tu te sens totalement épanouie?

Je suis vraiment comblée! Ces dernières années, j’ai vécu pas mal de chagrin en lien avec mon métier, parce que j’étais dans une période plutôt creuse, comme ça arrive à tous. Mais j’ai eu une véritable révélation avec mon livre: dorénavant, quand je ne serai pas devant la caméra, je pourrai écrire. Je suis soulagée et très heureuse d’avoir trouvé ce refuge. Depuis deux ans, je me considère même comme une meilleure comédienne puisque je suis plus détendue!

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Comment travailles-tu chaque rôle?

Tout projet appelle à sa propre démarche et technique. Pour avoir de la facilité à incarner un personnage, je dois commencer par trouver sa vérité, son moteur, ses quêtes et ses enjeux. Personnellement, je dois découvrir une part d’humanité avec laquelle je connecte. Plus je vieillis, plus je comprends qu’il faut s’approprier les rôles pour mieux les jouer.

Après des années d’expérience, trouves-tu ça toujours difficile d’être constamment dans l’œil du public?

Je sais que je suis sensible aux commentaires; je dois donc me préserver le plus possible, puisque ça m’affecte grandement. Je vis très bien avec l’ignorance! (rires) À la fin, si le réalisateur et mon équipe sont contents de mon travail, c’est ce qui compte, mais je sais que je suis facile à ébranler. Je trouve justement qu’avec l’écriture, l’avis des autres est moins confrontant, car ce n’est pas ma personne tout entière qui est mise de l’avant, mais ma plume.

Est-ce qu’il y a un rôle que tu rêves toujours de jouer?

Je n’ai pas eu la chance d’avoir d’enfants et je voudrais interpréter une mère aimante et compétente, puisque les personnages de mère qu’on me donne sont souvent indignes! (rires) De toute façon, à mon âge, c’est assez inévitable que j’interprète les mamans des comédiennes plus jeunes! (rires)

Justement, certaines actrices de ton âge confient qu'elles apprécieraient ne pas être limitées aux rôles de mère et qu'elles sont encore capables d'incarner des personnages complexes et riches. Ressens-tu cette restriction dans ton métier?

Évidemment que je désire toujours interpréter des rôles importants et puissants, mais je connais ma profession, et il fut un temps où j’étais celle qu’on appelait pour ce genre de personnage. Il existe toujours un plafond de verre, mais j’ai confiance en la nouvelle génération; j’aime beaucoup les voir aller et dénoncer ces nombreux enjeux. Ce qui est beau, c’est que demain matin, je peux me réveiller et recevoir un appel qui va tout changer! Je fais ce métier depuis 35 ans et il n’y a jamais rien d’acquis, il faut constamment faire ses preuves.

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Comment va ta relation avec ton conjoint, Frédéric?

Nous sommes ensemble depuis 17 ans. Il est pilote d’avion, et on se permet de beaux périples spontanés parfois, mais un jour il prendra sa retraite lui! (rires) Les longs voyages viendront donc davantage à cette période. Pour le moment, nous aimons notre vie à la campagne et nous n’avons pas besoin de trop bouger.

Comment se passe votre quotidien entre la petite municipalité de Potton et Montréal?

On a notre belle maison depuis 10 ans et on a un pied-à-terre dans la Petite-Italie, où on demeure quand on doit être présents pour le travail. Ça me fait deux vies différentes. Lorsque je suis à Montréal, j’en profite pour voir mes amies et aller au théâtre, puis je retourne par la suite à mon environnement calme à la campagne. On se déplace beaucoup entre les deux, et on n’est pas nécessairement toujours ensemble, mais on n’a jamais été un couple fusionnel non plus. On essaie de profiter d’au moins trois jours par semaine au même endroit.

Quels autres projets t’attendent prochainement?

J’aurai bientôt une apparition dans Indéfendable et je serai dans un autre projet télé qui sera annoncé sous peu. Sinon, je me ferai plaisir pendant la prochaine année en allant présenter mon roman dans les nombreux salons du livre. Mes deux pièces de théâtre battent leur plein également! J’ai encore 12 mois très chargés à venir.

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