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Culture

Geneviève Brouillete est incapable de se regarder à l’écran

Bruno Petrozza / TVA Publications
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Patrick Delisle-Crevier

2024-06-10T10:00:00Z
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La beauté de vieillir et de prendre du recul.

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As-tu eu la carrière que tu pensais que tu aurais?

J’ai eu beaucoup plus que ce que je pensais avoir et que je méritais. J’ai certains regrets... Depuis deux ans, je fais du théâtre et je regrette vraiment de ne pas en avoir fait plus dans ma vie. Quand je suis sortie de l’école, j’ai fait beaucoup de télévision et de cinéma. Je ne suis jamais entrée dans la gang de théâtre. Et comme je doutais énormément de mon talent, je n’approchais pas les metteurs en scène pour qu’ils me choisissent. Je regrette aussi de ne pas avoir été capable de savourer tout ça parce que je doutais de moi. Mais en même temps, je suis fière de ma carrière et de ce que j’ai fait. Alors, je n’ai finalement pas tant de regrets. J’aime être sur un plateau et j’aime cette magie qui opère en moi.

Quel est ton rapport à ton image dans la vraie vie? Est-ce que tu es du genre à éviter les miroirs pour ne pas te regarder?

Je dirais que c’est beaucoup mieux qu’avant. Bizarrement, en vieillissant, je suis beaucoup plus bienveillante envers mon corps même si je n’ai plus une petite peau parfaite et que quelques rides sont apparues. Mais, avec l’âge, je pardonne beaucoup plus mes imperfections. J’ai trouvé de l’apaisement en arrivant à m’aimer un peu plus. Et je suis aimée d’un homme formidable depuis 16 ans!

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Cet amour entre ton beau pilote et toi, c’est une belle relation qui dure...

C’est le bon gars pour moi. Cet homme est merveilleux, et nous nous aimons vraiment beaucoup. Nous prenons soin l’un de l’autre. Frédéric est pilote d’avion; cela fait partie de notre amour de le voir partir pour mieux le retrouver ensuite. J’ai une vie sociale occupée et je ne m’ennuie pas trop. Comme il n’aime pas trop les soirées mondaines, les premières et le théâtre, je fais tout ça quand il n’est pas là, et nous nous retrouvons à son retour.

Justement, à quoi ressemble ta vie quand tu n’es pas sur les plateaux?

J’aime passer ma vie entre la ville et la campagne. Je suis heureuse quand je fais de longues promenades avec mon chien, quand je fais mes semis ou encore quand je prépare de bons soupers à mon chum. Quand je ne travaille pas, je suis dans mon jardin et j’adore ça. Je m’occupe aussi de mes parents qui sont vieillissants.

Tu es très proche de tes parents?

Oui, ils sont rendus dans le grand âge, mais ils sont tous les deux en forme et autonomes. Je touche du bois. Je suis très proche de ma mère. Elle me fait rire. À un moment donné, concernant mon aventure à District 31, elle répondait à tous mes détracteurs sur les réseaux sociaux.

Que veux-tu dire?

District 31 a été une aventure intense! Comme j’ai la maladie de douter de mon talent, c’était quelque chose pour moi de m’embarquer dans une telle aventure. District 31, c’était un gros train en marche et j’ai sauté làdedans. Au début, ç’a été exigeant mentalement, car c’était la première fois que j’avais un grand rôle, un rôle controversé à l’ère des réseaux sociaux. Quand les gens ont commencé à écrire des commentaires négatifs sur mon personnage, j’ai rapidement cessé de les lire. Puis, à un moment donné, ils se sont mis à aimer mon personnage quand j’ai décidé que je voulais que le monde m’aime. Pour y arriver, j’ai tenté de la rendre plus humaine et plus chaleureuse, et ça a marché. J’ai beaucoup appris en tant qu’actrice sur ce plateau. Je suis heureuse de l’avoir fait malgré les commentaires négatifs. Ma mère, qui a 89 ans, lisait les messages sur les réseaux sociaux et elle défendait sa fille et mon personnage. Je me suis rendu compte qu’elle se faisait de la peine avec ça; je n’ai pas aimé ça. Moi, je m’étais détachée de tout ça, mais pas elle. Elle prenait ça à coeur.

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Après la série Mauvais Karma, tu voulais prendre une pause pour avoir un enfant. Finalement, ça n’a pas fonctionné?

Non. Et avec le recul, c’est bien correct. Mais à cette époque, mon chum et moi voulions un enfant. On a essayé la fécondation in vitro, et ç’a été un cauchemar! Ça n’a pas marché. Ç’a été un grand deuil et ensuite un soulagement, parce que c’était très lourd comme processus. Puis, un jour, on a décidé de laisser tomber parce que nous n’étions plus capables d’essayer. On était fatigués de tout ça. Aujourd’hui, nous sommes bien avec l’idée de ne pas avoir eu d’enfant. Mais à l’époque, ç’a été un deuil difficile à encaisser.

En terminant, que pouvons-nous te souhaiter pour la suite?

J’espère que la suite sera faite de beaux rôles qui vont me permettre de poursuivre ma carrière d’actrice. J’aime ce métier, j’y ai consacré 35 années de ma vie. Je souhaite continuer parce que c’est une passion pour moi. Et je souhaite aussi que l’écriture prenne de plus en plus de place dans ma vie et que mon livre rencontre son public.

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