Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

Gaza: la Caisse veut se séparer des Bronfman en Israël

L’institution détient plus de 200M$ dans des fonds gérés par la riche famille à Tel-Aviv

La firme D-Fend Solutions, dans laquelle Claridge Israel a investi, dessert notamment les secteurs de la défense et de la sécurité. En médaillon: Stephen Bronfman, président exécutif du conseil de Claridge.
La firme D-Fend Solutions, dans laquelle Claridge Israel a investi, dessert notamment les secteurs de la défense et de la sécurité. En médaillon: Stephen Bronfman, président exécutif du conseil de Claridge. Capture d’écran d’une vidéo de D-Fend Solutions; photo fournie par C2 Montréal
Partager
Photo portrait de Sylvain Larocque

Sylvain Larocque

2025-08-21T04:00:00Z
2025-08-21T06:27:53Z
Partager

Sous pression depuis des mois à propos de ses investissements en Israël, la Caisse de dépôt cherche à vendre ses participations dans deux fonds de la famille Bronfman actifs dans ce pays, a appris Le Journal.

• À lire aussi: Rendement de 4,6% pour la Caisse de dépôt pendant les six premiers mois de 2025

• À lire aussi: Innergex: la Caisse n’avait pas besoin du gouvernement

En 2015, la Caisse et Claridge, le holding de Stephen Bronfman, ont fondé Claridge Israel, une coentreprise établie en banlieue de Tel-Aviv.

La valeur des placements de la Caisse dans les deux fonds lancés par Claridge Israel dépasse les 200 millions $ et pourrait même atteindre jusqu’à 600 millions $, selon le plus récent rapport annuel de l’institution.

«Un processus de sortie de nos positions dans les deux fonds Claridge Israel est en cours depuis plusieurs mois. Étant donné la nature privée des fonds, cette démarche nécessite de trouver un acheteur, et nous sommes en discussions actives avec de potentiels acheteurs», a affirmé une porte-parole de la Caisse, Marjaurie Côté-Boileau, dans un courriel.

Photo d’archives
Photo d’archives
Situation à Gaza

La décision de vendre «est liée à la situation actuelle à Gaza», a-t-elle précisé.

«Nous sommes pleinement conscients que ce n’est pas un bon moment pour investir en Israël», a-t-elle ajouté.

Publicité

Depuis l’an dernier, la Caisse est prise à partie par des militants propalestiniens qui dénoncent des placements de l’institution associés à l’État hébreu, notamment celui dans l’équipementier militaire américain Lockheed Martin.

Le mois dernier, la rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les territoires palestiniens occupés, Francesca Albanese, a accusé la Caisse de participer à l’«économie du génocide» à Gaza, ce que l’institution a réfuté.

Secteur militaire

Claridge Israel détient des investissements dans neuf entreprises israéliennes, indique son site web.

Parmi celles-ci, on compte D-Fend Solutions, qui offre des technologies pour contrer les menaces provenant de drones. Plusieurs organismes de sécurité américains sont clients de D-Fend.

Photo D-Fend Solutions
Photo D-Fend Solutions

Claridge Israel a aussi investi dans Cyberbit, une firme de cybersécurité fondée en 2015 par le géant israélien de l’armement Elbit Systems. En 2017, le Citizen Lab, un organisme torontois, a soutenu qu’un logiciel de surveillance de Cyberbit avait été employé pour espionner des dissidents éthiopiens.

Aldo

Depuis 2020, Claridge Israel compte également parmi ses investisseurs le fondateur d’Aldo, Aldo Bensadoun.

Aldo Bensadoun en 2018.
Aldo Bensadoun en 2018. Photo d’archives

L’été dernier, la Caisse a indiqué qu’elle n’effectuerait «aucun nouvel investissement dans la zone en guerre, et ce, jusqu’à nouvel ordre».

«Nous n’investissons plus dans aucune entreprise en Israël, sauf à travers les engagements existants auprès de gestionnaires externes», a précisé Mme Côté-Boileau au Journal la semaine dernière.

«Nos investissements en Israël représentent moins de 0,05% de l’actif de la Caisse, a-t-elle poursuivi. Nous n’investissons et ne réengageons plus d’argent dans des fonds dans ce pays.»

Claridge n’a pas répondu au Journal.

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité