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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Innergex: la Caisse n’avait pas besoin du gouvernement

Québec a injecté 500 M$ dans cette entreprise énergétique

Christine Fréchette
Christine Fréchette Photo Agence QMI, JOËL LEMAY
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Photo portrait de Sylvain Larocque

Sylvain Larocque

2025-08-18T04:00:00Z
2025-08-18T17:08:05Z
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La Caisse de dépôt n’avait pas besoin de l’aide de Québec pour conclure l’acquisition d’Innergex.

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• À lire aussi: La vente d’Innergex à la Caisse de dépôt pourra aller de l’avant

Le Journal a demandé à la Caisse si la décision du gouvernement Legault d’investir 500 M$ dans l’entreprise québécoise d’énergie renouvelable visait à combler un manque d’intérêt de la part du secteur privé.

«Au contraire, l’appétit du marché privé était grand. La syndication de 20% de notre capital dans Innergex, annoncée en février puis conclue le mois dernier, a suscité un vif intérêt auprès des investisseurs», a affirmé une porte-parole de l’institution, Marjaurie Côté-Boileau, dans un courriel.

Illustration Innergex
Illustration Innergex

La Caisse a mené la fermeture du capital d’Innergex dans le cadre d’une transaction de 10 G$. Elle a acquis 80% des actions de l’entreprise et a confié les 20% restants au ministère de l’Économie (MEIE), à Desjardins, à Fondaction et à 14 investisseurs institutionnels suisses.

Le gouvernement soutient que son investissement était nécessaire pour protéger Innergex, et ce même si la Caisse et les autres actionnaires québécois de l’entreprise étaient déjà largement majoritaires.

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«Souveraineté énergétique»

«Cette intervention gouvernementale permet de protéger un actif stratégique contre une prise de contrôle étrangère [...]. Elle contribuera à la souveraineté énergétique du Québec en contrôlant localement des infrastructures critiques en énergies renouvelables, réduisant ainsi notre dépendance face à des fournisseurs étrangers exposés aux tarifs. C’est un signal important de la part du gouvernement sur sa volonté de protéger ses industries stratégiques et de sécuriser la capacité de production énergétique nécessaire à sa politique d’électrification des transports», a déclaré un porte-parole du MEIE, Jean-Pierre D’Auteuil.

«Des clauses Québec [visant le maintien des activités d’Innergex ici] ont été négociées dans les ententes, mais celles-ci demeurent confidentielles», a-t-il ajouté.

«Lourdement à risque»

La Caisse a aussi tenu à dire qu’à son avis, le centre décisionnel d’Innergex au Québec aurait été menacé n’eût été de l’intervention du gouvernement. 

«Soyons clairs: [le MEIE] a joué un rôle absolument essentiel à la transaction. Sans [le MEIE] et la Caisse, ce siège social aurait été lourdement à risque», a insisté Mme Côté-Boileau.

La ministre de l’Économie, Christine Fréchette, ne s’est pas rendue disponible la semaine dernière pour donner plus de détails concernant cette transaction, l’une des plus importantes effectuées par Québec depuis l’investissement de 1,3 G$ fait en 2016 par le gouvernement Couillard dans la C Series de Bombardier.

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