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L'article provient de Le Journal de Montréal
Éducation

Garderie fermée à cause du ministère

Des familles réunissant plus de 40 enfants à Laval devront trouver de nouvelles places d’ici avril

Véronique Décoste et son conjoint, Adam Morneau, ont moins de quatre mois pour trouver une place pour leur fille Mila, puisque la Garderie de la Gare doit fermer en avril prochain.
Véronique Décoste et son conjoint, Adam Morneau, ont moins de quatre mois pour trouver une place pour leur fille Mila, puisque la Garderie de la Gare doit fermer en avril prochain. Photo Martin Alarie
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Photo portrait de Olivier Faucher

Olivier Faucher

2022-01-05T02:15:00Z
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Des dizaines d’enfants de Laval se retrouveront le bec à l’eau d’ici quelques mois, parce que le ministère de la Famille a refusé que leur garderie de quartier, qui a des problèmes financiers, soit convertie en CPE.

• À lire aussi: CPE: l’entente de principe adoptée par le SQEES-FTQ

• À lire aussi: Une garderie est menacée par un CPE

« La CAQ veut fermer les garderies privées non subventionnées. Ils n’en veulent pas », dénonce Joëlle St-Laurent, directrice de la Garderie de la Gare, située dans le quartier Auteuil à Laval.

Elle a annoncé lundi aux parents des 44 enfants inscrits dans son établissement qu’il fermerait le 1er avril. 

Son modèle d’affaires n’est plus viable, selon elle, depuis que le gouvernement a accordé une importante hausse salariale aux éducatrices des CPE.

« On va faire banqueroute. Si je ne paie pas mes éducatrices aux mêmes taux que les CPE, elles vont partir », dit-elle, en soutenant que les parents n’accepteraient pas non plus de payer 25 $ de plus par jour par enfant

Demande refusée

Afin de sauver sa garderie, Mme St-Laurent a conclu une entente pour qu’elle soit achetée par le CPE Logis-Ciel, situé à quelques kilomètres.

Le ministère de la Famille devait donner son aval à cette entente pour que les 44 places de la garderie privée non subventionnée soient converties en places en CPE. Or, il a refusé.

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« Ils savaient très bien par contre que ça en ferait perdre 44 [places en garderie], dénonce-t-elle. On ne comprend pas pourquoi le ministère n’a pas sauté là-dessus. Il y a 600 unités de maisons qui s’en viennent à côté de notre garderie. Ce n’est pas le manque d’enfants, notre problème. »

Mardi soir, le ministère de la Famille a nié avoir refusé l’offre d’achat, car « le projet [...] est toujours en examen », a déclaré par courriel le responsable des relations de presse Bryan St-Louis.

Pourtant, le ministère a bel et bien refusé la demande le 26 novembre, selon sa décision officielle qu’a pu consulter Le Journal.

On peut y lire que le « sous-territoire » de la garderie, c’est-à-dire le secteur, n’est pas visé parmi dans les places que le ministère souhaite ouvrir en CPE.

Que vont faire les parents ?

Parmi les 44 familles qui n’ont que quelques mois pour se trouver en même temps une nouvelle place dans le secteur, il y a Véronique Décoste et sa fille Mila, qui a trois ans. Elle était inscrite à la Garderie de la Gare depuis juin 2021.

« Je trouve que c’est un stress de plus à une situation qui n’est pas facile. On n’a pas de famille autour et on travaille à temps plein, mon conjoint et moi. »

La maman qui ne tarit pas d’éloges envers la garderie et son personnel déplore que le gouvernement n’ait pas trouvé de solution pour préserver ce service dans son quartier.

« D’avoir un frein qui est mis à ça [la conversion en CPE], je me dis qu’ils ne sont pas là pour aider, et en plus, ils mettent un frein à des solutions que les gens essaient d’apporter et qui ont du sens. »

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