Garde nationale du Québec: un examen mental ordonné pour le chef des faux policiers
Le Québécois de 58 ans est accusé au criminel pour s’être fait passer pour un faux policier à plusieurs reprises


Francis Pilon
Le chef de la Garde nationale du Québec, une organisation controversée de faux policiers et de faux soldats, devra subir un «examen mental» pour déterminer s’il est criminellement responsable ou non.
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«Le but de l’examen est de savoir s’il peut faire la différence entre le bien et le mal», a expliqué au Journal la procureure de la Couronne, Me Annick Arbour.
Daniel Pagé, 58 ans, est connu pour être un adepte des théories du complot. L’homme de Sainte-Marguerite, une municipalité dans la MRC de La Nouvelle-Beauce, est aussi le directeur de la Garde nationale du Québec. Il s’agit d’un groupe de citoyens souverains qui nient la légitimité des lois et de l’État.

Il comparaît en ce moment devant la Cour du Québec, à Saint-Joseph-de-Beauce, pour plusieurs accusations criminelles déposées contre lui. Une d’entre elles est liée au fait qu’il s’est «faussement présenté comme un agent de la paix» en uniforme à plusieurs reprises.
«Les propos de l’accusé ont fait sursauter certains dans la salle. Ma collègue, la procureure, a donc demandé une évaluation psychiatrique qui a été acceptée par le juge», raconte Me Arbour, qui ne peut révéler davantage de détails pour le moment.
▶ Dans la vidéo ci-dessous, Daniel Pagé livre un discours durant une manif contre les mesures sanitaires à L'Assomption en octobre 2022.
Son avocate s’oppose
L’évaluation psychiatrique de Daniel Pagé a été ordonnée le 26 juin. Il devra ensuite revenir en cour avec son avocate, Me Caroline Rouleau, le 25 juillet prochain. Les résultats de son examen seront révélés à cette date.
«La demande d’évaluation sur la responsabilité criminelle est contestée par la défense», peut-on lire dans le document du Tribunal.
Me Rouleau, qui s’est opposée à l’évaluation mentale de son client, a décliné notre demande d’entrevue. «Je n’ai aucune autorisation de mon client de discuter de son dossier. Ainsi, aucun commentaire ne sera fait de ma part», écrit-elle dans un courriel.

Terminé le déguisement de policier
Le chef de la Garde nationale du Québec est toujours devant les tribunaux pour au moins trois accusations criminelles. Daniel Pagé a d’abord été accusé de s’être faussement présenté comme un agent de la paix, comme le rapportait le Journal en novembre 2022.
Dans le cadre de l’audience en cours à Saint-Joseph-de-Beauce, le quinquagénaire comparaît pour deux autres accusations.
La première pour avoir omis en mars 2023 de se conformer à une promesse, soit l’interdiction de s’identifier comme un faux policier. «Cela inclut l’interdiction de porter, d’avoir en sa possession ou d’exhiber tout uniforme», précise l’acte de dénonciation.
Il est aussi accusé d’avoir entravé le travail de véritables agents de la Sûreté du Québec le 13 juin 2023.

Ils tentent d’arrêter une juge
Le Journal a révélé lundi que des membres de la Garde nationale du Québec ont tenté d'arrêter une juge à Rimouski, en plein procès.
«Une personne des personnes présentes s’est levée et s’est identifiée comme étant le chef de la Garde nationale du Québec. Une quinzaine de personnes se sont ensuite levées et ont tourné le dos à la juge», a confirmé Cathy Chenard, directrice des communications au ministère de la Justice.
Notons que le groupe d’extrême droite a filmé leur intervention et diffusé la vidéo sur YouTube. Le Journal ne peut partager ces images puisqu’il est strictement interdit de diffuser un enregistrement visuel ou sonore capté dans l’enceinte de la cour, sous peine d’outrage au tribunal.
Selon le ministère de la Justice, aucune accusation n’a été déposée contre le Québécois Patrick Tremblay qui a capté et publié cette séquence de six minutes.


«Dès que nous avons été informés de la diffusion de cette vidéo, nous avons procédé à des signalements afin de la faire retirer. Nous analysons maintenant nos recours», assure Mme Chenard.
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