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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Garde nationale du Québec: un examen mental ordonné pour le chef des faux policiers

Le Québécois de 58 ans est accusé au criminel pour s’être fait passer pour un faux policier à plusieurs reprises

Daniel Pagé (au centre), directeur de la Garde nationale du Québec, utilise aussi le faux nom de Daniel Gaumond. L’homme de 58 ans devra subir un examen mental, ordonné par un juge le 26 juin dernier. On le voit ici durant une manif contre les mesures sanitaires en octobre 2022.
Daniel Pagé (au centre), directeur de la Garde nationale du Québec, utilise aussi le faux nom de Daniel Gaumond. L’homme de 58 ans devra subir un examen mental, ordonné par un juge le 26 juin dernier. On le voit ici durant une manif contre les mesures sanitaires en octobre 2022. Capture d'écran d'une vidéo publiée sur la page Facebook touskitv
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Photo portrait de Francis Pilon

Francis Pilon

2023-07-14T19:30:00Z
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Le chef de la Garde nationale du Québec, une organisation controversée de faux policiers et de faux soldats, devra subir un «examen mental» pour déterminer s’il est criminellement responsable ou non.  

• À lire aussi: Faux soldats québécois: des citoyens souverains tentent d’arrêter une juge à Rimouski

• À lire aussi: Garde nationale du Québec: méfiez-vous de ces faux policiers

«Le but de l’examen est de savoir s’il peut faire la différence entre le bien et le mal», a expliqué au Journal la procureure de la Couronne, Me Annick Arbour. 

Daniel Pagé, 58 ans, est connu pour être un adepte des théories du complot. L’homme de Sainte-Marguerite, une municipalité dans la MRC de La Nouvelle-Beauce, est aussi le directeur de la Garde nationale du Québec. Il s’agit d’un groupe de citoyens souverains qui nient la légitimité des lois et de l’État. 

Daniel Pagé en train de réaliser une entrevue sur son organisation la Garde nationale du Québec en 2022. Il porte ici son uniforme de faux policier.
Daniel Pagé en train de réaliser une entrevue sur son organisation la Garde nationale du Québec en 2022. Il porte ici son uniforme de faux policier. Capture d'écran d'une vidéo publiée sur la page Facebook touskitv

Il comparaît en ce moment devant la Cour du Québec, à Saint-Joseph-de-Beauce, pour plusieurs accusations criminelles déposées contre lui. Une d’entre elles est liée au fait qu’il s’est «faussement présenté comme un agent de la paix» en uniforme à plusieurs reprises. 

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«Les propos de l’accusé ont fait sursauter certains dans la salle. Ma collègue, la procureure, a donc demandé une évaluation psychiatrique qui a été acceptée par le juge», raconte Me Arbour, qui ne peut révéler davantage de détails pour le moment. 

Dans la vidéo ci-dessous, Daniel Pagé livre un discours durant une manif contre les mesures sanitaires à L'Assomption en octobre 2022.

Son avocate s’oppose

L’évaluation psychiatrique de Daniel Pagé a été ordonnée le 26 juin. Il devra ensuite revenir en cour avec son avocate, Me Caroline Rouleau, le 25 juillet prochain. Les résultats de son examen seront révélés à cette date. 

«La demande d’évaluation sur la responsabilité criminelle est contestée par la défense», peut-on lire dans le document du Tribunal.  

Me Rouleau, qui s’est opposée à l’évaluation mentale de son client, a décliné notre demande d’entrevue. «Je n’ai aucune autorisation de mon client de discuter de son dossier. Ainsi, aucun commentaire ne sera fait de ma part», écrit-elle dans un courriel. 

Le site web de Garde nationale du Québec où l'organisation fait la promotion de ses faux soldats et ses faux policiers.
Le site web de Garde nationale du Québec où l'organisation fait la promotion de ses faux soldats et ses faux policiers. Capture d'écran / gardenationale.quebec

Terminé le déguisement de policier

Le chef de la Garde nationale du Québec est toujours devant les tribunaux pour au moins trois accusations criminelles. Daniel Pagé a d’abord été accusé de s’être faussement présenté comme un agent de la paix, comme le rapportait le Journal en novembre 2022

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Dans le cadre de l’audience en cours à Saint-Joseph-de-Beauce, le quinquagénaire comparaît pour deux autres accusations. 

La première pour avoir omis en mars 2023 de se conformer à une promesse, soit l’interdiction de s’identifier comme un faux policier. «Cela inclut l’interdiction de porter, d’avoir en sa possession ou d’exhiber tout uniforme», précise l’acte de dénonciation. 

Il est aussi accusé d’avoir entravé le travail de véritables agents de la Sûreté du Québec le 13 juin 2023. 

Capture d'écran d'un site web de la Garde nationale du Québec qui présente le rôle de ses «shérifs».
Capture d'écran d'un site web de la Garde nationale du Québec qui présente le rôle de ses «shérifs». Capture d'écran / gardenationale.quebec

Ils tentent d’arrêter une juge

Le Journal a révélé lundi que des membres de la Garde nationale du Québec ont tenté d'arrêter une juge à Rimouski, en plein procès. 

«Une personne des personnes présentes s’est levée et s’est identifiée comme étant le chef de la Garde nationale du Québec. Une quinzaine de personnes se sont ensuite levées et ont tourné le dos à la juge», a confirmé Cathy Chenard, directrice des communications au ministère de la Justice.

Notons que le groupe d’extrême droite a filmé leur intervention et diffusé la vidéo sur YouTube. Le Journal ne peut partager ces images puisqu’il est strictement interdit de diffuser un enregistrement visuel ou sonore capté dans l’enceinte de la cour, sous peine d’outrage au tribunal.

Selon le ministère de la Justice, aucune accusation n’a été déposée contre le Québécois Patrick Tremblay qui a capté et publié cette séquence de six minutes. 

Patrick Tremblay, qui a tourné la vidéo durant le procès de Stéphane Dumais, s'est vanté sur Facebook d'avoir demandé l'arrestation de la juge de la Cour supérieure.
Patrick Tremblay, qui a tourné la vidéo durant le procès de Stéphane Dumais, s'est vanté sur Facebook d'avoir demandé l'arrestation de la juge de la Cour supérieure. Capture d'écran de Facebook

Portrait de Patrick Tremblay, qui a filmé et diffusé la vidéo du procès sur YouTube.
Portrait de Patrick Tremblay, qui a filmé et diffusé la vidéo du procès sur YouTube. Photo tirée du Facebook de Patrick Marilou Tremblay

«Dès que nous avons été informés de la diffusion de cette vidéo, nous avons procédé à des signalements afin de la faire retirer. Nous analysons maintenant nos recours», assure Mme Chenard. 

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