Gallagher et Pezzetta adoptent le port du protège-cou
Jonathan Bernier
La tragédie qui a coûté la vie à Adam Johnson, victime d’un coup de patin à la gorge, a fait réfléchir bien du monde.
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Depuis le terrible incident, le nombre de joueurs de la LNH qui essaie différents prototypes de protège-cou lors des entraînements augmente. Mercredi matin, Brendan Gallagher et Michael Pezzetta ont sauté sur la glace du Complexe sportif de Brossard vêtu de l’un de ces modèles.
«Je voulais l’essayer pour voir. Honnêtement, je me suis senti beaucoup mieux que ce à quoi je m’attendais», a souligné Gallagher.
«Ce n’est pas si pire, a lancé Pezzetta qui a dû obligatoirement porter cette pièce d’équipement jusqu’à ce qu’il fasse le saut dans les rangs professionnels. Oui, il était large et épais, mais quand vient le temps de parler de sécurité, c’est un détail.»
Pezzetta se donne la saison pour tester différents modèles lors des entraînements et trouver celui avec lequel il sera le plus à l’aise.
Quant à Gallagher, il ne ferme pas la porte à pousser l’audace jusqu’à en porter un lors d’un match dans un avenir rapproché.
«Mais assurément pas demain soir [jeudi]», a-t-il précisé.
«Ça fait un bon moment que je n’en ai pas porté. C’était obligatoire lors du Championnat mondial junior, mais ça ne l’était pas à l’époque où je jouais dans la Ligue junior de l’Ouest», a mentionné l’Albertain.
Ce n’est maintenant plus le cas aujourd’hui, puisque depuis le triste événement, la Ligue junior de l’Ouest a rendu obligatoire le port du protège-cou.
Marqués à vie
L’un des bons amis de Gallagher, Josh Nicholls, a vécu l’événement de près puisqu’il participait à cette rencontre dans l’équipe adverse de Johnson. Son témoignage a ébranlé le joueur du Canadien.
«C’est difficile pour tout le monde là-bas. Ils ont besoin d’aide. C’est difficile d’imaginer ce que ça a dû être de vivre ça. La vie de tous ceux qui étaient dans l’amphithéâtre cette journée-là est marquée à tout jamais», a lancé l’attaquant.
Même de ce côté-ci de l’Atlantique, ce sont des images qui furent difficiles à regarder.
«Ma mère m’a texté à quelques reprises pour me demander d’en porter. Alors, je lui ai promis que j’allais l’essayer, a indiqué Pezzetta. D’ailleurs, je comprends son inquiétude après ce qui est arrivé en Angleterre. Je ne peux imaginer ce à travers quoi sa famille doit passer.»
Une culture à changer
Maintenant qu’on a franchi le pas dans les entraînements, on peut se demander quand le jour viendra où un joueur de la LNH osera le porter dans un match régulier.
Le mot «osera» est judicieusement choisi puisque Gallagher a admis avoir été la cible de railleries de la part de certains coéquipiers.
Comme quoi, il y a encore beaucoup de travail à faire sur le plan de la sensibilisation.
«Il y aura assurément des discussions à tenir sur le sujet», a indiqué Gallagher, l’un des deux représentants de l’Association des joueurs chez le Canadien
D’ailleurs, il ne serait pas surprenant que la LNH doive elle-même obliger le port du protège-cou en instaurant une clause de droit acquis comme ce fut le cas pour le casque protecteur (1979) et la demi-visière (2013).