Osleys Iglesias électrisant au Casino

Ian Gauthier
Le boxeur d’origine cubaine Osleys Iglesias a fait un autre pas vers les sommets de la division des super-moyens, jeudi soir, en s’imposant par arrêt de l’arbitre au huitième round devant le Russe Vladimir Shishkin, au Casino de Montréal.
En plus de conserver son titre mondial de l’IBO, le protégé d’Eye of the Tiger Management (EOTTM) devient l’aspirant numéro un au titre IBF des super-moyens, actuellement détenu par Saul «Canelo» Alvarez.
Les quatre premiers combats de la soirée étaient présentés en direct à TVA Sports 2.
• À lire aussi: La table est mise pour le choc Iglesias-Shishkin
• À lire aussi: «Après mon combat, la finale risque d’être assez plate!»: Christian Mbilli promet un grand spectacle le 13 septembre
Opposé à un adversaire de qualité en Shishkin, Iglesias (14-0-0, 13 K.-O.), surnommé «la Tornade», s’est lancé à l’attaque dès le premier round, faisant rapidement goûter sa puissance à son rival. Shishkin (16-2-0, 10 K.-O.) s’est ajusté par la suite, montrant par ailleurs un solide menton, mais Iglesias a conservé son rythme, remportant la plupart des rounds.
Le public, enchanté par ce combat de boxe de haut niveau et rangé derrière son favori, a entonné des «Osleys, Osleys, Osleys» à compter du cinquième round.
Trois rounds plus tard, Iglesias est finalement arrivé à ses fins en atteignant solidement Shishkin et en le mettant en sérieuse difficulté. Le réputé arbitre Michael Griffin a permis au Russe de rester dans la bataille un temps, mais plus les secondes s’égrainaient, plus il devenait clair que la situation n’allait pas tenir.
Griffin a mis fin au combat quelques secondes plus tard. C’était la première fois que Shishkin était mis hors de combat au cours de sa carrière professionnelle.
«Tous les adversaires sont difficiles, mais j’en avais un bon devant moi, a souligné Iglesias, après le combat. Il me calculait, il faisait des mouvements, il tentait de me tendre des pièges, mais je suis passé par-dessus et on a eu le knock-out, et c’est ce qui compte.»
«Ce fut une bonne expérience, je me suis battu pendant huit rounds avec un gars qui pouvait prendre pas mal de coups», a-t-il ensuite rappelé.
«La tornade a frappé», a lancé le patron d’EOTTM, Camille Estephan.
«Ce que j’ai aimé, c’est qu’il a conservé sa puissance à mesure que le combat avançait, a-t-il également souligné. Certains se demandaient s’il n’avait sa puissance que lors des premiers rounds, mais il l’a conservée et il lui faisait mal. Je voulais que le combat s’arrête. Shishkin, j’étais inquiet pour lui.»
«C’est l’adversaire qu’il fallait pour prouver sa valeur. Il lui a fait mal souvent», a-t-il ensuite résumé.
Asanau dominant
En demi-finale du gala, l’espoir biélorusse d’EOTTM Dzmitry Asanau a offert une leçon de boxe à son adversaire français Laid Douadi, finissant par s’imposer par K.-O. au troisième round à l’aide d’un puissant coup au foie.
Douadi (27-1-1, 3 K.-O.), un pugiliste fantasque, au style peu orthodoxe et apparemment dépourvu d’une réelle puissance, ne faisait pas le poids devant Asanau (11-0-0, 5 K.-O.), qui a étalé sa supériorité rapidement dans le combat.
Après avoir réussi à éviter le pire pendant un temps, se montrant capable de fuir le danger, le boxeur du Pas-de-Calais a encaissé un violent crochet du gauche au foie, lors du troisième round, ce qui ne pardonne pas.
Plié en deux, Douadi a rendu les armes, subissant ainsi la première défaite de sa carrière chez les pros.
Vainqueur pour une quatrième fois de suite en territoire québécois, Asanau a conservé le titre WBC continental des Amériques des poids légers en plus d’ajouter la ceinture IBF intercontinentale à sa collection.
«Asanau était vraiment impressionnant, a commenté Estephan. Quand on l’a embauché, on m’a dit qu’il était un peu comme [Vasiliy] Lomachenko, une machine, un robot dans le ring. Il a montré ce soir qu’il était agressif et qu’il avait de la puissance.»
Combats préliminaires:
Jhon Orobio (14-0, 12 K.-O.) l’emporte par T.K.-O. au troisième round c. Ivan Basurto Monroy (10-8-0, 10 K.-O.)
Jhon Orobio (15-0-0, 13 K.-O.) est monté dans le ring avec une réputation naissante d’assommeur, et son rival du jour, le Mexicain Ivan Basurto Monroy, s’est retrouvé dans les ennuis dès le premier round, lors duquel il a visité le tapis deux fois. Monroy (10-9-0 10 K.-O.) a traversé le deuxième round en mode survie, montrant même les dents vers la fin et il espérait bien faire la même chose lors du troisième. L’espoir colombien d’Eye of the Tiger l’a cependant mitraillé sans relâche, forçant l’arbitre Alain Villeneuve à mettre fin aux hostilités à 1,38 min de l’engagement. «El Tigre» conserve ainsi son titre WBC continental des Amériques des super-légers.
Avery Martin Duval (14-0-1, 8 K.-O.) l’emporte par T.K.-O. au cinquième round c. Luis Campos Cortez (11-2, 7 K.-O.)
Dans le troisième combat de la soirée, la température a monté entre le Québécois Avery Martin Duval et le Mexicain de 23 ans Luis Campos Cortez, qui ont appris à ne pas s’aimer à mesure que le combat avançait. Le protégé d’Eye of the Tiger Management a cependant eu le dernier mot au cinquième round en atteignant solidement son rival au foie. Transi de douleur, Cortez s’est relevé deux fois, avant que l’arbitre Steve St-Germain ne mette fin à l’affrontement après sa troisième chute au tapis. Il s’agit d’une 10e victoire de suite pour Martin Duval.
Moreno Fendero (12-0, 10 K.-O.) l’emporte par K.-O. au troisième round c. Boris Crighton (13-6, 7 K.-O.)
Des feux d’artifice étaient attendus pour le deuxième combat de la soirée, alors que le super-moyen français Moreno Fendero (12-0-0, 10 K.-O.), dont la puissance fait déjà jaser dans le milieu de la boxe montréalaise, se mesurait à l’Écossais Boris Crighton (13-6-0, 7 K.-O.). Après avoir évité et bloqué une panoplie de coups de puissance de son rival, Crighton a été surpris par une gauche venue de l’enfer au troisième round. Le natif de Glasgow s’est retrouvé sur le derrière avant de se relever, mais Fendero a terminé le travail quelques secondes plus tard.
Wyatt Sanford (4-0, 2 K.-O.) l’emporte par décision unanime c. Semjon Kamanin (5-4, 3 K.-O.)
En ouverture de gala, le médaillé de bronze aux Jeux de Paris Wyatt Sanford (4-0-0, 2 K.-O.) a dû trimer dur à son quatrième combat chez les professionnels. Devant lui, l’Estonien Semjon Kamanin (5-4-0, 3 K.-O.) ne lui a rien concédé, amenant le combat à la limite. Les juges ont tous remis une carte de 60-54 en faveur de Sanford, gagnant par décision unanime.
