France: minute de silence dans toutes les écoles après le meurtre d'une surveillante

AFP
Tous les élèves de France vont observer jeudi une minute de silence après le meurtre d'une surveillante de collège par un élève de 14 ans, dont la garde à vue doit se terminer dans la journée.
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La ministre de l'Éducation a demandé à tous les établissements scolaires de respecter une minute de silence à midi (10 h GMT), en mémoire de Mélanie, l'assistante d'éducation de 31 ans mortellement poignardée mardi devant un collège de Nogent dans le nord-est du pays.
Les faits se sont produits lors d'un contrôle aléatoire des sacs des collégiens, à l'entrée de l'établissement.
La garde à vue de l'adolescent, interpellé par les gendarmes juste après les faits mardi, a été prolongée mercredi de 24 heures pour permettre «de nouvelles auditions», a indiqué mercredi le procureur de Chaumont, Denis Devallois. L'issue de cette garde à vue doit être connue jeudi.
Le suspect ne présente «aucun signe évoquant un possible trouble mental» mais apparaît en «perte de repères quant à la valeur de la vie humaine», selon le procureur.
«Fasciné par la violence», il a dit en garde à vue qu'il voulait tuer une surveillante, «n'importe laquelle», a rapporté le magistrat.
L'enquête a été ouverte pour «meurtre aggravé» - la victime étant chargée d'une mission de service public - et pour «tentative de meurtre sur une personne dépositaire de l'autorité publique».
«La question de la qualification se pose» et «sera probablement évoquée» jeudi à l'issue de sa garde à vue et de sa présentation à un juge d'instruction de Dijon (est), selon le magistrat.
En effet, l'adolescent a confié aux enquêteurs «avoir eu l'intention de tuer», ce qui laisse supposer une préméditation du geste susceptible de déboucher sur une inculpation pour «assassinat», a encore expliqué le procureur.
Mineur, le suspect encourt 20 ans de réclusion criminelle, a encore relevé M. Devallois.
«Épidémie de violences»
Suspendus pendant deux jours après ce drame qui a eu un énorme retentissement en France, les cours doivent reprendre jeudi matin au collège de Nogent.
Sur la grille de l'établissement, des familles, passants ou proches, ont déposé des roses blanches, des bouquets, et parfois un message de soutien.
Une cellule psychologique y est activée au moins jusqu'à la fin de la semaine, a indiqué le rectorat.
Les proches de la victime ont annoncé une marche blanche à Nogent vendredi après-midi.
Le président français Emmanuel Macron a estimé mercredi que l'accès des plus jeunes aux réseaux sociaux est porteur d'«épidémies de violences» qu'il faut «absolument réguler», promettant leur interdiction aux moins de 15 ans.
Au-delà de l'interdiction immédiate de la vente de couteaux aux mineurs, et «l'expérimentation» de portiques de sécurité voulue par le premier ministre, le camp présidentiel et la gauche préviennent que la réponse est multiple et qu'il n'y a pas de «solution magique». La droite, elle, insiste sur «la sanction».