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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

France: au procès de Cédric Jubillar, des proches de son épouse convaincues qu'il l'a «assassinée»

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2025-10-01T17:02:32Z
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Des frissons ont parcouru la salle d'audience, mercredi au procès de Cédric Jubillar, lorsque deux amies proches de son épouse Delphine ont dit leur absolue certitude que le peintre-plaquiste de 38 ans avait «assassiné de ses mains» son épouse, disparue en 2020 dans le sud-ouest de la France. 

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«J'ai la profonde certitude que Cédric a assassiné Delphine de ses mains», a confié avec colère Chloé, son amie depuis la sixième. «Je suis convaincue que c'est Cédric Jubillar qui a tué Delphine. J'en suis sûre», a froidement énoncé Marlène, belle-sœur de la sœur aînée de la disparue.

«Elle n'imaginait pas la dangerosité de son mari qui l'épiait tous les jours», a encore lancé Chloé.

«Delphine était en crise avec son mari, son mari était agressif, elle payait tout à la maison, c'était le pilier de sa famille et de sa fratrie, qui ont malheureusement perdu leurs parents, vous pensez qu'elle n'avait que ça à faire de disparaître?» a lâché Marlène à l'avocat de la défense, Alexandre Martin.

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Dans son box, vêtu d'un gilet noir à rayures gris sombre, Cédric Jubillar n'a rien manqué des dépositions successives, le menton souvent posé sur ses bras croisés devant lui, et les jambes à nouveau prises du même tic nerveux qui les agitait lors des premiers jours d'audience.

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«Elle n'existait plus»

Lors de cette journée consacrée à la vie de la jeune infirmière de 33 ans, disparue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 et dont le corps n'a jamais été retrouvé, proches, collègues et institutrices de son fils Louis se sont succédé à la barre pour raconter cette femme «taiseuse» mais «pleine de vie».

Anne, l'une de ses amies les plus proches, dont les enfants étaient scolarisés avec Louis, a raconté avoir «connu un couple relativement complice» avant leur éloignement progressif, un «point de non-retour» ayant été atteint lorsque Cédric n'a finalement pas signé de CDI à l'été 2020.

«Elle n'avait pas de place pour s'exprimer, elle n'existait plus avec Cédric», a-t-elle expliqué. «Quand je passais une soirée avec eux, je n'arrivais quasiment pas à parler avec Delphine. Il occupait toute la place.»

Cette intime de la famille Jubillar a également longuement été interrogée sur le sens de stationnement de la voiture de Delphine la veille de la disparition. «Je suis formelle, la voiture était garée dans le sens de la montée devant chez elle. J'ai failli écraser son chien. Je sais parfaitement dans quel sens elle était garée», a-t-elle martelé.

Cette déclaration conforte la thèse de l'accusation, pour laquelle cette voiture, retrouvée garée dans le sens opposé au lendemain de la disparition, a pu être utilisée par Cédric Jubillar dans la nuit pour transporter le corps de son épouse.

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«L'enfer»

L'audition d'Anne a aussi permis d'évoquer la personnalité du peintre-plaquiste, souvent décrit comme violent envers son fils Louis.

Lors d'une sortie au lac avec quelques parents de l'école, les enfants s'étaient éclipsés sans prévenir pour faire un tour du plan d'eau, a raconté Anne. Au retour de Louis, «Cédric enlève sa tong, tient Louis par le bras et donne de sacrés coups sur les fesses. Le corps de Louis oscille sous les coups de la tong», s'est-elle rappelée.

Elle a aussi relayé des réactions marquantes attribuées à l'accusé: il aurait par exemple répondu «alors je vais me pendre» à Delphine qui lui annonçait fin octobre son intention de divorcer ; ou encore assuré à Anne que «si elle a un amant, je lui ferai à l'envers».

Selon une autre amie, membre de l'association des parents d'élèves avec Cédric et Delphine, l'infirmière lui aurait confié «qu'elle vivait l'enfer à la maison».

C'est elle qui s'occupait quasi systématiquement d'emmener et d'aller chercher Louis à l'école, ont affirmé deux professeures, dont l'une a raconté que Louis lui avait dit avoir «peur quand papa se mettait en colère contre sa petite sœur».

«Delphine avait un jardin secret. On était très, très peu à y avoir accès, même moi après toutes ces années», a dit Chloé.

Le verdict de la cour d'assises du Tarn, à Albi (sud-ouest), est attendu le 17 octobre.

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