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L'article provient de Le Journal de Montréal
Monde

France: 5 ans de prison pour avoir brûlé vif son grand-père malade

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2025-06-25T09:26:10Z
2025-06-25T17:02:47Z
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Une femme qui avait tué son grand-père grabataire de 95 ans en mettant le feu à son lit et a qui avait plaidé un «geste d'amour» pour abréger ses souffrances, a été condamnée mercredi en appel à cinq ans de prison dont un an ferme par la cour d'assises de l'Ain, dans le centre-est de la France.

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La peine sera aménagée en détention à domicile avec un bracelet électronique, a précisé le président de la cour Raphaël Vincent, pour qui les faits «d'une extrême gravité» ne sont «nullement une démarche raisonnée d’euthanasie».

Le parquet avait requis quinze ans de réclusion, la même peine que celle réclamée en première instance, où la jeune femme avait été condamnée à cinq ans de prison avec sursis.

«Quand on aime, on ne brûle pas», a déclaré mercredi dans ses réquisitions l'avocat général Eric Mazaud, jugeant la première peine «totalement incompréhensible».

L’altération du discernement d'Emilie G., 33 ans, en «état de dissociation» au moment des faits -- un état second en réaction à un traumatisme --, selon un expert psychiatre, a été retenue par la cour, diminuant à 30 ans la peine maximum encourue.

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Rejugée depuis lundi, elle encourait la réclusion criminelle à perpétuité.

Après l'annonce du verdict, cette mère de deux enfants a fondu en larmes dans les bras de son avocat.

En août 2020, le grand-père avait été retrouvé mort asphyxié et à moitié carbonisé dans son lit médicalisé chez une de ses filles, où il était hébergé.

Interpellée deux mois plus tard, sa petite-fille avait reconnu avoir mis le feu au lit de son aïeul, dont elle était très proche, assurant à la barre qu'il lui avait souvent «demandé à mourir».

Un passage à l'acte «par amour pour son grand-père», a plaidé Me Thibaud Claus, l'avocat de l'accusée, pour qui il n'y avait «pas de solution» pour ce grand-père qui «toute la nuit hurlait à la mort» et «était en train de crever».

Si la cour a reconnu la «lassitude» du nonagénaire alité depuis des années, équipé d'une sonde urinaire et à moitié aveugle, elle a conclu qu'il «ne ressort nulle part» des «débats qu'il a exprimé une demande explicite d'aide active à mourir», a-t-elle conclu.

Soutenue par sa famille tout au long du procès, la trentenaire a assuré à la barre qu'elle ne «voulait pas le brûler», seulement l'asphyxier avec la fumée, sans pouvoir pour autant expliquer son geste.

La cour a jugé l'argument d'une «mort libératrice» «incompatible» avec le rapport de l'expert en incendie, qui constatait un dépôt «minutieux, précis» de carburant sur le lit.

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