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L'article provient de Le Journal de Montréal
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«Mitraillage» et «explosion»: l'attaque mortelle d'un fourgon pénitentiaire en France secoue un village

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2024-05-14T16:07:43Z
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«Mitraillage» en règle, «déflagration»: le village d'Incarville a été secoué mardi matin par la très violente attaque d'un fourgon pénitentiaire, dans laquelle deux agents ont été tués et trois autres grièvement blessés, à un péage sur cette commune rurale de l'Eure.

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«On a commencé à entendre une fusillade, moi je croyais que c'était un go-fast qui se faisait interpeller par les gendarmes», explique à des journalistes Jérôme Barbier, un habitant d'Incarville venu s'occuper de ses ruches sur la propriété de son père, qui jouxte le péage où l'attaque s'est déroulée.

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«Alors on s'est avancé en direction de l'attaque. Au début c'était que du mitraillage et puis ça s'est arrêté peut-être deux minutes, et ensuite il y a eu une grosse explosion, et puis deux derniers coups d'arme à feu», raconte-t-il.

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Il assure malgré tout ne pas avoir eu peur. «On était à l'abri derrière le mur et il y a la gendarmerie qui est au-dessus», dit l'homme qui a lui-même fait son service militaire chez les gendarmes.

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«On a entendu les coups de pétard et tout, une mitraillette. Et en dernier ça devait être une grenade qu'ils ont envoyée», estime le père de Jérôme, Yvon, qui lui aussi dit avoir pensé initialement à «un truc de la drogue». «Mais non, c'était un gang!», s'exclame-t-il.

À moins de 200 mètres à vol d'oiseau de la ferme d'Yvon, au niveau de la barrière du péage, gendarmes et policiers s'affairaient encore en fin d'après-midi autour d'un fourgon blanc frappé du sigle de l'Administration pénitentiaire et d'un SUV noir qui semble l'avoir percuté de face.

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Des techniciens en combinaison blanche intégrale y glissent les bras, vraisemblablement pour procéder à divers relevés d'identification criminelle, selon un photographe de l'AFP.

Au sol derrière eux on distingue deux formes humaines recouvertes d'un drap blanc, l'un maculé de traces de sang, avec autour de nombreux petits plots de marquage jaunes numérotés. Autant de traces laissées par la violence de l'attaque menée par les malfrats qui ont fait évader le prisonnier transporté dans le fourgon.

«Armes puissantes»

«C'est dingue d'attaquer comme ça au péage, il y a des véhicules qui arrivent derrière, des civils, des gens qui risquent de prendre une balle perdue... même nous aux alentours, les voisins», réagit Jérôme Barbier.

«C'est quand même vachement dangereux, c'est des armes puissantes!», lance-t-il, évaluant à environ cinq minutes la durée de l'attaque.

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L'autoroute A13 était toujours fermée à la circulation dans le sens Rouen-Evreux vers 17H00, a constaté un correspondant de l'AFP.

Si les détonations ont cessé à Incarville, l'émotion reste grande dans cette commune normande d'environ 1400 habitants, habituellement tranquille. «C'est quand même désolant, on espère que les auteurs vont être retrouvés rapidement et qu'ils vont être mis hors d'état de nuire», lâche le maire Patrick Maugars, avec «une grosse grosse pensée» pour les familles des victimes.

«Les administrés que j'ai pu voir, je les rassure en leur disant qu'il n'y a plus de danger à avoir sur Incarville, ils sont partis ailleurs», précise-t-il.

Un véhicule vraisemblablement utilisé par les assaillants a été retrouvé, brûlé, après l'attaque dans un sous-bois isolé de la commune d'Houetteville, à une quinzaine de kilomètres du lieu de l'attaque, a constaté le correspondant de l'AFP, sans pouvoir approcher, le périmètre étant barré par la police.

Des pompiers et d'autres techniciens en tenue blanche étaient eux aussi au travail sur place.

Si les autorités ont annoncé avoir déclenché le «plan Epervier», avec 200 gendarmes mobilisés, pour retrouver les assaillants en fuite, aucun barrage ou contrôle des forces de l'ordre n'était visible mardi après-midi entre le péage d'Incarville et Houetteville, selon le correspondant.

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