L'homme sage-femme qui violait ses patientes en France condamné à 14 ans de prison

AFP
Un homme sage-femme, jugé pour les viols de six patientes, a été condamné vendredi à Montpellier à 14 ans de réclusion criminelle, quatre ans après une première condamnation à 12 ans de prison pour des faits similaires commis sur 11 autres femmes.
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Après une courte délibération, la cour a suivi le réquisitoire du parquet en déclarant Lionel Charvin coupable de «pénétrations sexuelles par violence, menace, contrainte ou surprise» sur ces six femmes, avec la circonstance aggravante qu'elles ont été commises en «abusant de l'autorité conférée par sa fonction».

Pendant les deux jours de procès, l'accusé, âgé de 54 ans, s'était défendu de l'accusation de viols, assurant qu'il avait uniquement pratiqué des «gestes médicaux».
«C'est le dossier de la libération de la parole, qui a été verrouillée par la honte, par la culpabilité, par celles qui ont eu le courage de venir devant vous pour nommer les choses. Il n'est pas acceptable qu'une femme soit dépossédée de ses choix, notamment ses choix sexuels», avait estimé plus tôt dans la journée l'avocat général, Yessine Bouchareb, lors de ses réquisitions.
Le magistrat faisait ainsi référence à un premier procès, dont la médiatisation avait poussé d'autres patientes à se manifester, conduisant à ce nouveau procès.
«Multiplication des faits, multiplication des victimes, capacité de réflexion sur ses propres actes insuffisante. Toutes les inquiétudes ne sont pas levées à l'issue de l'audience», avait également estimé le représentant du ministère public.
Lionel Charvin a exercé en libéral et dans une clinique à Montpellier jusqu'en 2016.
«Confiance trahie»
«Un acte médical, pour être compris, nécessite une information précise, pour permettre un consentement éclairé. Les victimes ont été privées de cette possibilité de consentir ou non à un acte», avait encore affirmé l'avocat général.
«La confiance a été trahie, a-t-il conclu: celle de sa profession, de ses collègues sage-femmes, mais avant tout de ses patientes».
Plus tôt vendredi, la présidente du tribunal, Sylvie Rouanne, avait lancé à Lionel Charvin: «vous évoquez seulement une responsabilité morale de la part d'un mauvais professionnel de santé. Pourtant, ces femmes décrivent toutes des masturbations. Je pense qu'une femme est capable de faire la différence» avec un acte médical.
Jeudi, une assistante vétérinaire de 39 ans, qui l'avait consulté pendant et après sa grossesse en 2015, avait raconté: «ça a dérapé lors d'une séance, il s'est mis à faire des mouvements de va-et-vient de plus en plus rapides. Ce n'était plus médical, c'était de la masturbation».

«Elle m'avait dit qu'elle n'éprouvait plus de plaisir. Mon intention était de lui montrer que son périnée était sain. Elle a peut-être trouvé que c'était masturbatoire, mais ce n'est pas du tout une masturbation», s'était défendu l'accusé.
Pourtant, ses actions ont bouleversé des vies intimes. «Je n'ai jamais retrouvé de sexualité apaisée», avait confié une autre victime, professeure des écoles de 43 ans. «A chaque fois, il est là».