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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Un homme sage-femme déjà condamné, à nouveau jugé pour viols de patientes en France

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AFP

2025-09-04T16:27:02Z
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Un homme qui pratiquait l'activité de sage-femme et qui avait déjà été condamné à 12 ans de prison pour 11 viols sur des patientes, a contesté jeudi lors d'un nouveau procès dans le sud de la France avoir «masturbé» deux des six autres femmes qu'il est accusé d'avoir violées, évoquant des gestes «médicaux».

Lionel Charvin, 54 ans, qui exerçait en libéral et dans une clinique à Montpellier (sud) jusqu'en 2016, est jugé devant la cour criminelle de l'Hérault. Il encourt 20 ans de réclusion. Le verdict est attendu vendredi.

«Ca a dérapé lors d'une séance: il s'est mis à faire des mouvements de va-et-vient de plus en plus rapides. Ce n'était plus médical, c'était de la masturbation», a expliqué à la cour une ancienne patiente de 39 ans, qui l'avait consulté pendant et après sa grossesse en 2015.

«Ce n'est pas pour moi un viol, puisque ce n'est pas une masturbation. Je suis désolé si elle a pu ressentir quelque-chose de négatif», a rétorqué ce père de trois enfants, crâne rasé, barbe bien taillée et chemise vert bouteille.

«Vous plaidez non coupable?» lui a lancé Iris Christol, une des avocates des parties civiles. «Exactement», a répondu Lionel Charvin.

Une infirmière de 42 ans a elle expliqué que l'ex-soignant, placé derrière elle lors jour de son accouchement en janvier 2013, l'avait «masturbée pendant 3 à 5 minutes» alors qu'elle était en plein travail à l'hôpital.

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«J'ai eu un orgasme. Il a dit ‘’Ah, ben voilà’’, et j'ai perdu les eaux», a-t-elle expliqué, la voix tremblante.

Il s'agissait d'«un massage du périnée pour lui montrer quels muscles allaient être sollicités pendant l'accouchement», s'est défendu M. Charvin.

En mars 2021, il a été reconnu coupable de «viols commis par une personne abusant de l'autorité que lui confère sa fonction». Il n'avait pas fait appel de sa condamnation.

Né à Montpellier, ce fils d'un patron de laboratoire pharmaceutique, initié à la sexualité par sa belle-mère à l'âge de 13 ans, avait été condamné pour avoir agressé ses patientes notamment avec des «massages» du clitoris, du périnée et des seins ou des pénétrations digitales du vagin, sous couvert de gestes médicaux pendant la préparation à l'accouchement ou le suivi post-natal.

La médiatisation du procès avait conduit une dizaine d'autres femmes à se manifester pour dénoncer des faits de même nature commis entre 2010 et 2016.

Certains des faits dénoncés étant prescrits, d'autres pas suffisamment étayés, Lionel Charvin a finalement été renvoyé une seconde fois devant la cour criminelle pour les viols de six patientes, dont cinq se sont portées parties civiles.

Les nouvelles plaignantes, comme celles ayant témoigné à l'audience en 2021, ont expliqué aux enquêteurs avoir été «tétanisées» ou «paralysées» et n'avoir rien osé dire dans un premier temps. Depuis lors, elles souffrent pour la plupart de troubles de stress post-traumatiques, selon les expertises.

Pendant l'enquête, Lionel Charvin a «contesté avoir eu l'intention de violer» et expliqué avoir agi avec «beaucoup» de patientes, potentiellement une cinquantaine.

Devant la cour jeudi, le psychologue Alain Penin, qui l'a expertisé en détention en mai 2023, a relevé un «début d'évolution psychique» depuis son incarcération: «Il reconnaît à présent la contrainte morale, il explique qu'il a pu comprendre un peu les conséquences délétères» pour ses patientes et qu'il ressent «une forme de culpabilité».

Mais selon le psychologue, «il reste des éléments à travailler», comme «la minimisation de ses actes»: «Lionel Charvin dit que, au fond, sa motivation, c'était de faire du bien aux femmes, aux couples».

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