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L'article provient de Le Journal de Québec
Politique

Réduction du parc automobile au Québec: Fitzgibbon persiste et signe; Legault veut «rester réaliste»

Le superministre maintient qu’il faudrait la moitié moins d’autos

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Photo portrait de Marc-André Gagnon

Marc-André Gagnon

2023-08-16T15:49:13Z
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Pas question de corriger le tir: le superministre Pierre Fitzgibbon maintient qu’il faudrait que le Québec réduise considérablement son parc automobile, surtout en ville, pour être cohérent avec sa cible de réduction de gaz à effet de serre. «Mais il faut rester réaliste», nuance François Legault. 

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En marge de la première réunion hebdomadaire du conseil des ministres depuis le retour des vacances, le ministre de l’Économie et de l’Énergie a assuré que ses propos, qui ont beaucoup fait réagir lundi, n’ont pas dépassé sa pensée.

«Non. Je dis toujours ce que je pense», a rappelé d’entrée de jeu M. Fitzgibbon, devant la presse parlementaire.

«Je pense que si on veut être cohérent puis qu’on veut avoir une carboneutralité en 2050, il faut que les habitudes des consommateurs changent», a-t-il expliqué.

Pour ce qui est de réduire le parc automobile de moitié, comme il l’a souhaité deux fois plutôt qu’une à son retour de vacances, «ça peut être 30, 40%», a laissé tomber M. Fitzgibbon.

«Ça va être compliqué de réduire en Gaspésie, c’est sûr», a reconnu le ministre. Mais dans les grandes villes où l’offre de transport en commun est bonifiée, comme à Montréal avec le REM, il s’attend à ce que davantage de gens abandonnent leur voiture.

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«Dans les milieux urbains, il faut promouvoir le fait qu’on peut pouvoir se transporter de façon différente, et je pense que les jeunes vont le faire de toute façon», croit M. Fitzgibbon.

Legault nuance

Appelé à commenter les déclarations de son ministre, qui ont notamment soulevé l’inquiétude des concessionnaires automobiles, le premier ministre François Legault a expliqué «que Pierre [Fitzgibbon] a lu beaucoup de rapports sur les environnementalistes cet été».

«C’est une façon de parler», a dit M. Legault, à propos des déclarations de M. Fitzgibbon sur la réduction du nombre de véhicules.

«On ne s’est pas fixé de cible comme telle», a-t-il assuré, en précisant que son gouvernement préfère «y aller d’une façon incitative, pas coercitive».

«C’est sûr que dans les grandes villes, on souhaite éventuellement qu’il y ait moins d’automobiles», a-t-il ajouté.

Mais «il faut rester réaliste», puis «comprendre que le Québec, c’est grand et que dans les régions, la densité de personnes ne permet pas de réduire le parc automobile», a souligné le premier ministre.

Ce qu'ils ont dit:

« Il faut comprendre que le Québec, c'est grand, et que dans les régions du Québec, la densité de population ne nous permet pas d'avoir partout du transport collectif. Donc, il faut quand même être réalistes. [...] Si on met du transport en commun dans les grandes villes, c'est pour, éventuellement, entre autres, réduire le nombre d'automobiles. Mais on ne s'est pas fixé de cibles comme telles pour réduire le nombre total d'automobiles. »
- François Legault, premier ministre du Québec
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PHOTO MARC-ANDRÉ GAGNON - LE JOURNAL DE QUÉBEC
PHOTO MARC-ANDRÉ GAGNON - LE JOURNAL DE QUÉBEC

« C’est une image que mon collègue employait. [...] Mais non, on ne peut pas réduire du jour au lendemain le parc automobile de moitié. [...]. Les régions ont leurs particularités donc l’option [de transport collectif] qui s’applique à Montréal n’est pas forcément celle qui s’applique en région. »
- Benoit Charette, ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques
Photo d'archives, AGENCE QMI
Photo d'archives, AGENCE QMI

« Ce n’est pas de la provocation, c’est la réalité. [...] Je suis content de voir la réaction, parce que je pense qu’il faut que les gens prennent conscience qu’il faut changer nos habitudes. [...] Les gens intelligents savent qu’il n’y a personne qui pense qu’il va y avoir 5 millions de véhicules en 2050. C’est-tu la moitié, c’est-tu 30 %? On s’en fout. [...] Mais il faut être cohérent. Et moi ce que je n’accepte pas intellectuellement, c’est qu’on dise : on va être carboneutres, mais on a 3-4 Ford Explorer au gaz, on a un pick-up. »
- Pierre Fitzgibbon, ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie
PHOTO MARC-ANDRÉ GAGNON - LE JOURNAL DE QUÉBEC
PHOTO MARC-ANDRÉ GAGNON - LE JOURNAL DE QUÉBEC

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