Finances personnelles: retraités à 34 ans grâce à leur stratégie de couple

Discipline, amour et intérêts composés: voilà les ingrédients qui ont permis à un couple de Villebois dans le Nord-du-Québec de partir à la retraite avant l’âge de 35 ans.

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«Il n’y a pas de modèle du couple parfait, juste des modèles à ne pas suivre. C’est la même chose en finance», songe Myriam Raymond en entrevue avec Le Journal. «Alors, on suit notre propre chemin, et on le fait ensemble.»

Elle et son conjoint, Steve Bouchard, ont pris leur retraite l’an dernier, après avoir tous les deux travaillé quelques années dans une mine en Abitibi. Ils avaient alors respectivement 33 ans et 34 ans. Ils n'ont pas d'enfants. Même avec de bons salaires, autour de 150 000$ par année, quitter le marché du travail si tôt relève de l’exploit.

«Notre projet à la base, c’était de prendre notre retraite avant d’avoir 65 ans, c’est tout», raconte Steve Bouchard.

«Avec les années, on devançait notre objectif, et on se disait: on part dans 10 ans, on part dans 5 ans. Beaucoup de gens dans notre entourage pensaient que c’était impossible, mais on a réussi beaucoup plus tôt que prévu», ajoute-t-il, le regard tourné vers le passé.

Destin improbable

Bien des années plus tôt, ce tour du destin aurait paru complètement impossible à Steve et Myriam, qui se sont rencontrés après avoir «lâché l’école durant un moment difficile» à l’âge de 15 ans. Depuis, les amoureux ne se sont plus quittés. Ils sont éventuellement retournés aux études, Myriam pour devenir inhalothérapeute, et Steve pour travailler dans une mine.

Après quelques années dans le réseau de la santé, Myriam a pris la décision de faire comme son conjoint. «C’était un travail plus facile et plus payant», explique-t-elle. Le projet de partir à la retraite de bonne heure a alors commencé à se former dans l’esprit des tourtereaux. «Mais le déclic, ça a été de voir combien on payait d’impôt. C’est là qu’on a découvert les REER et les CELI, puis les intérêts composés», relate Steve.

À deux, c’est mieux

Assez rapidement, le couple a compris qu’il était plus payant de mettre leurs billes en commun que de construire deux portefeuilles en parallèle.

«On ne se souciait pas de qui gagnait plus, on mettait tout ensemble, puis on plaçait ce qu’on était capables de placer», racontent-ils.

C’est ainsi qu’ils ont franchi la barre des 100 000$ d’épargne en deux ans, et qu’ils ont réussi à amasser suffisamment d’argent pour leurs vieux jours, qui seront très longs, en environ six ans.

«Notre stratégie pour l’avenir est de vivre avec 3% de la valeur de notre portefeuille», explique Steve. «Si on considère que le rendement annuel moyen de la Bourse américaine est d’environ 10%, ça nous donne de la marge de manœuvre.»

«On n’aurait pas réussi si on avait procédé chacun de notre côté. Avoir un projet commun et travailler ensemble, c’est ça la clé», conclut son épouse.

Revoyez leur entrevue dans la capsule ci-dessus

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