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L'article provient de TVA Nouvelles
Monde

Fin de la guerre en Ukraine: qui seront les gagnants et qui seront les perdants?

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Photo portrait de Yannick Beaudoin

Yannick Beaudoin

2025-02-18T20:51:35Z
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Les États-Unis et la Russie semblent vouloir régler à elles seules la guerre qui sévit depuis bientôt trois ans en Ukraine. Une réunion a été organisée mardi en Arabie saoudite, sans la présence de l’Ukraine et sans véritable participation du reste de l’Europe.

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À ce stade-ci, on sait bien peu de choses sur la manière dont Washington souhaite mettre fin à ce conflit.

«Il était très facile de mettre fin à la guerre. Vous avez juste à appeler Vladimir Poutine et lui donner tout ce qu'il demande ou une bonne partie de ce qu'il demande», a soutenu le membre associé à la Chaire Raoul-Dandurand, Guillaume Lavoie, en entrevue à LCN.

Zacharie Goudreault/ 24 Heures
Zacharie Goudreault/ 24 Heures

«Sous la présidence Biden, il y avait l'idée que le régime russe était maléfique et que l'agression contre l'Ukraine était illégale et inacceptable. Ces préalables-là n'existent pas sous la présidence de Trump», a-t-il ajouté.

Pour le moment, le président russe semble en voie de remporter une bonne partie de son pari initié lorsqu’il a envahi l’Ukraine en février 2022.

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«Alors, à date, Vladimir Poutine semble avoir pas mal tout ce qu'il demande et garder le territoire déjà conquis, ou à peu près, en échange que l'Ukraine obtient pendant un certain temps une garantie de sécurité», a clamé Guillaume Lavoie.

Ce dernier a toutefois souligné que la «garantie de sécurité» que pourrait annoncer Poutine ne tient pas à grand-chose.

AFP
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«Si les Américains ou la coalition occidentale n'avaient pas la largeur d'épaules pour durer cette fois-ci, est-ce qu'on peut vraiment imaginer qu'elle l'aurait une prochaine fois? Voilà. Vladimir Poutine veut jouer le long terme et on lui a donné toute la latitude possible pour le faire», a expliqué l’expert.

La Russie semble se ranger dans le camp des gagnants de ce conflit, mais les États-Unis ne souhaitent pas être en reste.

«On peut imaginer que les ressources ukrainiennes feront partie de la négociation. Qui mettra la main sur les terres rares, sur le charbon, sur le blé? Probablement que ça ira davantage du côté américain que du côté russe», a affirmé le membre associé à la Chaire Raoul-Dandurand.

AFP
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Si l’Ukraine est écartée des négociations, elle pourrait se retrouver grandement perdante d’une résolution de conflit orchestrée par Washington, et il en va de même pour l’ensemble des pays européens, a estimé Guillaume Lavoie.

«Les Européens n’ont peut-être qu'eux-mêmes à blâmer. Ça fait des décennies qu'ils parlent de l'idée d'avoir une véritable politique de sécurité européenne. C'est perdu dans les limbes et on s'appuie sur l'OTAN, sur les États-Unis», a-t-il mentionné.

AFP
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Malgré ces absences de taille, plusieurs enjeux semblent être abordés à la rencontre en Arabie saoudite et plusieurs décisions importantes pourraient en découler.

«Ça ressemble à la conférence de Yalta, où on décide de se partager l'Europe entre les Soviétiques et les Américains sans demander vraiment la permission à personne», a évoqué M. Lavoie.

«On va voir jusqu'où ça va aller, si les Ukrainiens vont accepter de plier l’échine, eux qui ont démontré un leadership et un courage gigantesque. Rien de ça n'est sûr, mais il n'y aura pas de paix durable tant que Vladimir Poutine sera au pouvoir, même si les armes ne se feront pas entendre nécessairement», a-t-il conclu.

Pour voir l’analyse complète, visionnez la première vidéo ci-haut.

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