Fillette de Granby: la mère et la grand-mère poursuivront la DPJ
Jasmin Dumas | TVA Nouvelles
Trois ans après le décès tragique de la fillette de Granby, une poursuite colossale contre les autorités est sur le point d’être déposée par sa mère et sa grand-mère paternelle.
La Direction de la protection de la jeunesse (DPJ), des intervenants et le Centre de service scolaire du Val-des-Cerfs seront visés par cette poursuite.
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Le 29 avril 2019, une fillette de sept ans était retrouvée inanimée sur le plancher de sa chambre à Granby, ligotée et abandonnée par sa belle-mère et son père. Le lendemain, son décès était constaté à l’hôpital, soulevant un élan de rage et de tristesse partout au Québec.
Arrêtés par les policiers peu après les événements, la belle-mère et le père de l’enfant ont finalement fait face à la justice au cours des derniers mois.
En décembre 2021, un jury a déclaré la belle-mère coupable de meurtre non prémédité et de séquestration. Quelques jours plus tard, le père a quant à lui plaidé coupable à une accusation réduite de séquestration.
La mère et la grand-mère paternelle de la fillette sont cependant persuadées que les deux individus qui ont fait face à la justice ne sont pas les seuls responsables de sa mort.
C’est pourquoi elles ont donné le mandat à Me Valérie Assouline de poursuivre au civil ceux qui ont manqué, selon elles, à leur devoir.
TVA Nouvelles a appris que cette poursuite sera déposée officiellement dans les prochains jours. En plus de la DPJ, des intervenants seront personnellement visés, tout comme le Centre de service scolaire du Val-des-Cerfs.
L’avocate qui représente la mère et la grand-mère de la fillette a confirmé ces informations, mais évite pour l’instant de préciser le montant qui sera réclamé. Elle parle d’un «montant exemplaire».
«Il faut que les gens sachent que la DPJ n'est pas parfaite (...) Il y a tellement de choses qu'ils n'ont pas faites correctement. Et ça continue. Ça a causé un drame en 2019, mais il y a eu encore beaucoup de drames après ça pour de la négligence à cause de la DPJ. Il est plus que temps que la DPJ soit responsable de ses actes», a fait savoir la grand-mère paternelle de la fillette en entrevue à Mario Dumont.
«Les intervenants au jour le jour, ils l'ont vu cette enfant-là. Tout le monde l'a échappé, c'est inacceptable», croit Me Assouline.
Dans la poursuite, il sera aussi question du fait que le grand-mère paternelle de la fillette aurait sonné l'alarme à la Commission des droits de la personne et de la jeunesse en 2015, quatre ans avant le drame.
Rappelons qu’en début de semaine, la mère des deux petits garçons tués lors d’un drame familial en octobre 2020 dans une résidence de Wendake a mis en demeure pour 2 millions de dollars la Direction de la protection de la jeunesse et le ministère de la Santé et des Services sociaux. Ce dossier est également mené par Me Assouline.