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L'article provient de TVA Nouvelles
Politique

Fiasco SAAQclic: l'ex-PDG Denis Marsolais a refusé de congédier Karl Malenfant et se désole que la SAAQ ait failli à sa tâche de bien servir le public

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Photo portrait de Nicolas Lachance

Nicolas Lachance

2025-06-20T16:07:39Z
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L’ex-PDG de la SAAQ a refusé de congédier l’architecte du fiasco SAAQclic avant d’être lui-même remercié par le gouvernement, à la suite du déploiement catastrophique du projet. Ému, Denis Marsolais a exprimé ses regrets face à l’échec.

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Lors du lancement de SAAQclic à l’hiver 2023, les services à la clientèle ont été gravement perturbés, provoquant une multiplication des files d’attente à l’extérieur, au froid. De nombreux clients n’ont pas pu renouveler leur permis ou immatriculer leur véhicule.

C’était le bordel, et la SAAQ était en gestion de crise. «C’était un tourbillon», a-t-il affirmé.

«On m’a demandé de faire sauter les vice-présidents, M. [Karl] Malenfant et M. [Dave] Leclerc. Vous comprenez probablement que ça venait des emplois supérieurs. J’ai dit: on ne peut pas faire ça», a déclaré Denis Marsolais devant la commission Gallant.

Denis Marsolais, ex-PDG de la SAAQ.
Denis Marsolais, ex-PDG de la SAAQ. Photo Stevens LeBlanc

L'enquête publique doit faire la lumière sur ce fiasco qui coûtera minimalement 1,1 milliard$ aux contribuables, soit 500 millions de plus que prévu.

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La confiance envers le vice-président aux technologies de l’information (Malenfant) était bel et bien «effritée», mais le PDG de l’époque estimait avoir besoin de ses services pour traverser la crise, puisqu’il était le principal responsable du projet.

«J’ai dit: donnez-moi jusqu’au mois de juin, il prendra sa retraite anticipée», a expliqué l’ex-PDG.

C’est finalement Denis Marsolais lui-même qui a été remercié.

«Une semaine et demie après, ce n’était pas assez. C’est là qu’on m’a invité à aller regarder dehors», a-t-il relaté, la voix nouée par l’émotion. «C’est moi qui suis parti. Je n’ai pas eu un appel après, pas un.»

«Fort désolé»

L’ex-PDG s’est dit «fort désolé» de ce que les citoyens ont subi durant cette période chaotique.

«On est là pour servir les citoyens, et là-dessus, on a failli à la tâche», a-t-il reconnu, admettant qu’il aurait dû faire preuve de plus de vigilance.
«Je l’ai payé cher.»

Marsolais a néanmoins été nommé président de l’Office de la protection du consommateur par le gouvernement de la CAQ en février 2024.

«Quand j'ai été réengagé par le même Conseil des ministres, à l'Office, ils m'ont dit: "Denis, on le savait de toute façon que tu n'étais pas responsable de ça"», a-t-il affirmé.

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Feux verts

Par ailleurs, un échange de textos entre Denis Marsolais et le secrétaire général du gouvernement, survenu la veille du déploiement de SAAQclic et de la fermeture des points de service pendant trois semaines, a été dévoilé devant la commission.

Selon cet échange, tous les voyants étaient au vert à la veille du lancement du projet. Encore une fois, cette assurance provenait de Karl Malenfant.

«J’ai de plus en plus la certitude qu’on ne m’a pas tout dit», a mentionné l’ex-PDG.

Pourtant, il était connu que les tests finaux n’avaient pas été complétés. Même la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, avait été informée des risques.

Denis Marsolais a aussi expliqué que la firme de relations publiques Tact avait accompagné la SAAQ dans sa gestion de crise, afin de redresser la situation. «Ils trouvaient que j’avais une image sympathique et empathique», a-t-il noté.

La procureure de la Commission, Mélanie Tremblay, a réclamé que les sommes versées à Tact soient rendues publiques. À suivre.

Fait particulier: Denis Marsolais n’a pas réellement été contre-interrogé. Les avocats de la SAAQ ne lui ont posé qu’une seule question technique.

La commission Gallant fera relâche pour l’été. Les travaux reprendront le 18 août prochain. Plusieurs témoignages sont attendus, notamment ceux de ministres, de l’ex-PDG Nathalie Tremblay et de Karl Malenfant.

Ce dernier, ex-vice-président TI, a d’ailleurs demandé un statut officiel de participant. S’il l’obtient, il pourrait contre-interroger les témoins. La commission a pris la demande en délibéré.

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