«Un narratif qui ne correspond pas à la réalité de l’histoire de la SAAQ»: Karl Malenfant critique les audiences de la commission Gallant

Marc-André Gagnon
Sous les feux de la rampe depuis que le fiasco SAAQclic fait les manchettes, l’ancien vice-président de la SAAQ Karl Malenfant s’est vidé le cœur sur les réseaux sociaux tout juste avant de rencontrer à huis clos la commission Gallant, mardi.
• À lire aussi: Fiasco SAAQclic: voici la chronologie des événements
• À lire aussi: Commission Gallant: le statut de participant refusé à Karl Malenfant
• À lire aussi: Fiasco SAAQclic: Karl Malenfant mettait de la pression pour contourner les règles et la SAAQ s’essuyait les pieds sur la loi
Rappelons que celui qui a piloté le virage numérique de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) a tenté, mais sans succès d’échapper à l’obligation de rencontrer à huis clos le commissaire Gallant et des enquêteurs. M. Malenfant préférait que tout soit public, ont rapporté plusieurs médias la semaine dernière.
Dans une longue publication sur le réseau social LinkedIn publiée mardi avant la rencontre à huis clos, M. Malenfant parle d’entrée de jeu du «fiasco SAAQclic» comme une histoire présumée, «alimentée par la classe politique».
Mettant la table pour une déclaration longue de cinq pages, l’ancien patron informatique de la SAAQ dénonce notamment «les insultes personnelles» qui fusent à son égard. Soulignons qu’il a été critiqué et pointé du doigt par plusieurs anciens collègues depuis le début des travaux de la commission publique chargée de faire toute la lumière sur le scandale SAAQclic, qui a coûté 1,1G$ aux contribuables, soit au moins 500M$ de plus que prévu.
Deuxième refus
Dans sa missive, il raconte qu’il avait d’abord été «soulagé» que le premier ministre François Legault annonce la création d’une commission d’enquête publique.
«Je me disais candidement que l’histoire de la transformation numérique de la SAAQ pourrait être expliquée au grand public et que le rapport biaisé de la VGQ [vérificatrice générale du Québec] serait débouté», relate Malenfant.
Or, «en suivant attentivement les audiences de la commission, j’ai constaté que l’on construisait un narratif qui ne correspondait pas à la réalité de l’histoire SAAQ», regrette-t-il.
Celui que plusieurs voient comme l’architecte du fiasco SAAQclic se désole ensuite que la commission Gallant lui ait refusé le statut de participant, qui lui aurait notamment permis de contre-interroger des témoins.
Il fait valoir que l’obtention de ce statut lui aurait aussi permis de «rectifier» le récit des événements entourant SAAQclic.
• Regardez aussi ce podcast vidéo tiré de l'émission de Francis Gosselin, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :
Réputation
Il assure d’ailleurs que ce n’était pas tant pour rétablir sa réputation que «dans une optique de recherche de la vérité» qu’il souhaitait obtenir le statut de participant. Ce dernier lui aurait également permis de pouvoir être représenté par un avocat et de faire valoir son point de vue lors des audiences finales.
«Loin de moi l’idée de dicter au commissaire comment conduire ses travaux», écrit M. Malenfant. Plus loin, il se dit toutefois «inquiet que la commission, sous le couvert du temps qui lui est alloué pour rendre son rapport, n’aille pas au fond des choses».
Karl Malenfant devrait être entendu publiquement devant la commission au cours de l’automne en tant que témoin.