Fiasco SAAQclic: Bonnardel, Guilbault et Caire doivent démissionner, dit le PLQ
Patrick Bellerose et Nicolas Lachance
Les ministres Bonnardel, Guilbault et Caire doivent démissionner dans la foulée du fiasco SAAQclic, affirment les libéraux.
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«S’ils n’assument pas leur responsabilité ministérielle, la conséquence, c’est qu’ils quittent», a lancé Marc Tanguay, mercredi matin.
Le chef par intérim du PLQ en appelle au premier ministre François Legault pour «réaliser l’importance de ce qui se passe». «Ils cachent la vérité et il y a une responsabilité ministérielle qui est bafouée», dit-il.
«La conséquence, avant la CAQ, c’est que le ministre devait quitter», souligne M. Tanguay.
Les libéraux ont également réitéré leur demande de retirer le caviardage des procès-verbaux du conseil d’administration de la SAAQ, particulièrement ceux de l’automne 2022, où la société d’État a autorisé des dépassements de coûts, en pleine campagne électorale.
Le choix a été fait de scinder les contrats, afin de ne pas passer par un appel d’offres public. «Qui Fraçois Legault protège-t-il?», a demandé Marc Tanguay.
Pression
La pression monte sur le gouvernement Legault depuis le dévoilement d’un rapport de la vérificatrice générale, la semaine dernière, selon lequel des dirigeants de la Société de l’assurance automobile du Québec ont caché les problèmes et l’explosion des coûts de 500 M$ du projet SAAQclic, tant à la haute direction et au conseil d’administration qu’au gouvernement.
Depuis, les partis d’opposition tentent de démontrer que les ministres François Bonnardel et Geneviève Guilbault, qui se sont succédé aux Transports, et Éric Caire, ministre de la Cybersécurité et du Numérique, savaient ou auraient dû savoir que le virage numérique de la SAAQ prenait l’eau.
Dans une entrevue accordée au quotidien Le Devoir, le vice-président responsable du projet, Karl Malenfant, affirme d’ailleurs avoir informé le ministre Caire à plusieurs reprises de l’évolution des travaux.
Mercredi matin, le critique solidaire Haroun Bouazzi a d’ailleurs réservé ses critiques les plus acerbes pour ce dernier. «Éric Caire ferait bien de partir depuis longtemps. Il est d’une incompétence terrible», a-t-il lâché.
Commission d’enquête
Le Parti Québécois, de son côté, réclame une commission d’enquête pour faire la lumière sur les dépassements de coûts et les problèmes qui ont causé bien des maux de tête aux utilisateurs.
«On demande à M. Éric Caire d’être d’accord avec le Éric Caire de 2015, il y a 10 ans, presque jour pour jour, où il disait, et je cite: “C’est dans l’intérêt des contribuables que nous demandons une commission d’enquête sur les contrats informatiques”», a déclaré le député Joël Arseneau.
Legault a toujours confiance en Caire
Mercredi matin, le premier ministre réitère sa confiance en Éric Caire. Il a plaidé à nouveau que son gouvernement a été berné par l’ex-vice-président de l’expérience numérique à la SAAQ, Karl Malenfant.
La vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc, dénonçait jeudi que des responsables du projet SAAQclic ont floué la haute direction de la SAAQ, son conseil d'administration et le gouvernement.
Le rapport indique aussi qu’en pleine campagne électorale 2022, le CA de la Société d’assurance automobile du Québec a choisi de cacher à la population des dépassements de coûts de 222 millions $ du projet SAAQclic en raison d’un «risque médiatique et politique élevé».
Le gouvernement Legault rejette le blâme sur les anciens gouvernements péquistes et libéraux.
Rappelons que la vérificatrice générale a affirmé jeudi dernier lors du dépôt de son budget que «l’accident d’auto» à la SAAQ dans le cadre de sa transformation numérique est survenu «en septembre 2020». La CAQ est à la tête du gouvernement depuis 2018.
À quatre mois du déploiement catastrophique de SAAQclic, l’ex-vice-président de l’expérience numérique, Karl Malenfant, et l’ex-PDG de la SAAQ, Denis Marsolais, ont rencontré la ministre des Transports Geneviève Guilbault pour lui présenter l’évolution du projet CASA. L’accès à l’information a refusé de transmettre ladite «présentation» PowerPoint au Parti libéral.
En entrevue au Devoir, Karl Malenfant a affirmé que le ministre de la Cybersécurité et du Numérique, Éric Caire, était au courant de l’évolution de SAAQclic et qu’il était également responsable du déploiement catastrophique de février 2023.
Des sources s’étaient d’ailleurs confiées à ce sujet en mars 2023.
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