Fermeture du pont-tunnel: une réduction des tarifs au métro Longueuil plus réclamée que la gratuité

La gratuité des titres de transport à la station de métro Longueuil–Université-de-Sherbrooke n’est pas forcément la solution à considérer en vue des travaux réalisés au pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, estime Trajectoire Québec, qui réclame néanmoins une réduction du prix du passage pour qu’il soit le même que sur l’île de Montréal.

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Alors que le pire est à prévoir lundi matin lorsque les travaux débuteront, il faudra voir «l’ampleur du chaos» que ça provoquera avant de prendre une décision, a expliqué Sarah V. Doyon, directrice générale de Trajectoire Québec, à l’Agence QMI.

Par souci d’équité, «ça serait bien minimalement d’avoir le tarif à 3,50$ comme à Montréal», a-t-elle cependant précisé.

• Écoutez l'entrevue de Mario Dumont avec Jean-Michel Laliberté, porte-parole de l’Association pour le transport collectif de la Rive-Sud (ATCRS) sur QUB radio:

C’est aussi ce que pense l’Association pour le transport collectif de la Rive-Sud (ATCRS), qui demande une réduction des prix à la station de métro Longueuil–Université-de-Sherbrooke depuis plusieurs mois.

En juillet dernier, l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) a annoncé une refonte de sa grille tarifaire, qui devait permettre une plus grande uniformisation dans ses tarifs et les modes de transport utilisés. Selon l’ARTM, ce changement tarifaire vise à permettre une meilleure transition vers le plein tarif qui sera en vigueur en 2025.

Cette réforme s’est toutefois accompagnée d’une hausse de tarif pour les usagers utilisant l’une des quatre stations de métro situées à Laval et à Longueuil, le prix d’un titre de transport unitaire ayant été haussé de 3,50$ à 5,25$.

Devant la grogne, l’ARTM a revu les tarifs à la baisse en octobre dernier, demandant 4,50$ pour un passage.

«On voit qu’il y a vraiment une problématique depuis qu’il y a la hausse tarifaire. Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas avec la refonte actuelle», a expliqué, en entrevue avec l’Agence QMI, Jean-Michel Laliberté, porte-parole de l’ATCRS.

Selon ses explications, depuis la refonte tarifaire, les files d’attente sont interminables à la station de métro Longueuil–Université-de-Sherbrooke en raison des difficultés liées aux cartes OPUS.

«On souhaite inciter les gens à utiliser le transport en commun. Si on met les navettes gratuites pour le pont-tunnel, il faudrait aussi que, pour les autres ponts, on fasse un certain effort pour inciter les gens», a-t-il ajouté.

Pour rappel, des navettes faisant le trajet entre des stationnements incitatifs de la Rive-Sud et la station de métro Radisson ont été mises en place en tant que mesure de mitigation pour le chantier du pont-tunnel. Il faut également noter que, jusqu’au 27 novembre, les usagers de ces navettes recevront gratuitement un passage aller-retour pour utiliser le métro.

«Le passage de la voiture vers le transport en commun est quelque chose de difficile. C'est pourquoi le ministère a mis en place ces incitatifs», a expliqué Gilles Payer, porte-parole du ministère des Transports et de la Mobilité durable.

Selon Jean-Philippe Meloche, professeur et directeur de l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de l’Université de Montréal, il est inutile de réduire les tarifs du transport en commun.

«Lorsque les conditions de transport routier sont plus pénibles, cela augmente ce que les gens sont normalement prêts à payer pour prendre le transport en commun puisque la congestion augmente les bénéfices tirés du transport en commun pour ses usagers», a-t-il indiqué dans un courriel envoyé à l’agence QMI.

Cependant, il estime néanmoins que «le prix d’accès au métro devrait être le même sur l’ensemble du réseau ou bien varier selon le nombre de stations parcourues».

Selon M. Payer, il est difficile de réduire le prix du transport collectif, car celui-ci est hautement compétitif par rapport aux coûts de la voiture. «Oui, ça a augmenté, mais ça reste quand même moins cher que ce que ça vaut», a-t-il ajouté.

Ce dernier a fait valoir l’augmentation de l’offre de services qui a été faite en prévision de la fermeture du pont-tunnel. Ainsi, les départs d’autobus et de métro en direction de Montréal se font plus régulièrement afin de permettre le transport d’un plus grand nombre d’usagers.

Stationnements incitatifs, navettes vers le métro, navettes fluviales et même une voie rapide pour le covoiturage, tout a été mis en place pour diminuer les répercussions sur les citoyens, estime le porte-parole du ministère des Transports et de la Mobilité durable.

Gilles Payer suggère également la consultation du site quebec.ca/lafontaine afin de choisir la meilleure option en fonction de la situation dans laquelle on se trouve.