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Féminicide à Saint-Jérôme: «Au début, je ne voulais pas l’envoyer en prison, je voulais l’aider», confie une ex-conjointe de l’accusé

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Agence QMI

2025-10-06T20:01:14Z
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Une ex-conjointe de Jonathan Blanchet, l’homme accusé du meurtre prémédité de sa compagne Gabie Renaud, pointe du doigt le système judiciaire, alors qu’elle l’avait fait arrêter par la police 13 fois lorsqu’elle était encore en relation avec lui et qu’une vingtaine de chefs d’accusation avaient été portés contre lui.

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Un récidiviste en matière de violences conjugales, Jonathan Blanchet, a été arrêté et accusé du meurtre au premier degré de sa conjointe Gabie Renaud.

L’homme de 45 ans l’aurait tuée autour du 7 septembre. Il possède de nombreux antécédents criminels; il serait impliqué dans plus de 31 dossiers judiciaires.

Nancy Boucher, qui a été conjointe de Jonathan Blanchet pendant quatre ans, n’était malheureusement pas étonnée d’apprendre la mort de Gabie Renaud, malgré le choc.

«Il y a bien des choses qui auraient dû être faites à l’époque», a-t-elle affirmé au micro de Benoit Dutrizac à QUB radio et télé, diffusé au 99,5 FM à Montréal, lundi.

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«C’est extrêmement triste, parce que là il va avoir ce qu’il mérite, mais Gabie, c’est elle qui a payé pour toutes les erreurs de la justice qui [ont été] commises», a-t-elle ajouté.

«Ce n’est pas juste un juge, ce n’est pas juste un procureur, il y en a une maudite de gang qui n’ont pas fait leur job comme il faut», a-t-elle martelé.

Gabie Renaud avait déjà porté plainte contre Jonathan Blanchet.

«Ils ne l’ont pas ramassé et mis en dedans, il était dehors avec une promesse à comparaître, avec un dossier comme il a. C’est ridicule», a précisé Mme Boucher.

«Je voulais l'aider»

Nancy Boucher a été en couple avec Jonathan Blanchet pendant quatre ans, de 2016 à 2020. 

Elle connaît cinq autres femmes qui ont vécu de la violence conjugale avec lui.

Mme Boucher a formulé de multiples plaintes contre son ex: «Je l’ai fait arrêter à 13 reprises.» 

Elle précise qu’il y avait une vingtaine de chefs d’accusation contre lui.

Ceux-ci incluent des voies de fait et voies de fait graves avec lésions corporelles. «[Jai eu] des côtes fracturées, j’ai été étranglée, j’ai eu des menaces de mort, et la liste est longue.»

«Comme sûrement plusieurs femmes qui vivent la violence conjugale, moi, au début je ne voulais pas l’envoyer en prison, je voulais l’aider», a-t-elle expliqué à Benoit Dutrizac.

Elle lui a demandé de participer à des séances de thérapie, mais l’initiative s’est avérée sans succès, car les plaintes pour violence conjugale ont continué à s’additionner.

Entre les thérapies de violence imposées et les travaux communautaires, les juges lui ont permis de retourner en liberté lors de ses passages en cour. Et l’agente de probation ne le tenait responsable d’aucun manquement, d’après Nancy Boucher.

Demandes pour la justice

Selon elle, les lois doivent changer.

«À chaque fois qu’il y a des féminicides, on n’en parle pas assez longtemps, et les gouvernements, il faut qu’ils fassent leurs devoirs, puis les juges [et] les procureurs, il faut qu’ils revoient pourquoi ils ont choisi ce métier-là», a-t-elle déclaré.

Elle propose un registre pour les hommes violents, que les victimes soient davantage impliquées puisqu’«elles subissent la justice», que les libérations conditionnelles soient plus serrées et, enfin, elle propose des sentences plus lourdes pour les récidivistes.

«Clairement, il y a quelque chose qui ne fonctionne pas», a-t-elle conclu.

Pour écouter l’entrevue en entier, cliquez sur la vidéo ci-dessus.

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