Publicité

Féminicides au Québec: «Il faut que les bottines suivent les babines», tranche Louise Riendeau

Partager
Photo portrait de Rita St-Michel

Rita St-Michel

2025-10-01T19:03:08Z
Partager

La militante pour les droits des femmes victimes de violence conjugale Louise Riendeau estime que le récent féminicide survenu à Saint-Jérôme illustre une fois de plus les failles d’un système qui souffre d’un manque criant de moyens et d’actions concrètes.

• À lire aussi: Féminicide à Saint-Jérôme: le suspect accusé 16 fois pour non-respect de ses conditions

• À lire aussi: Une femme de 43 ans aurait été victime d’un féminicide à Saint-Jérôme

• À lire aussi: Féminicide à Sainte-Julienne: le coroner recommande de revoir la formation des policiers

«On a beaucoup agi en violence conjugale, c’est vrai, mais il reste tant à faire et il faudrait que les bottines suivent les babines. Depuis la pandémie, les demandes dans les maisons ont augmenté. [...] Mais on n’a pas d’augmentation de ressources, que ce soit chez nous pour aider les femmes, que ce soit chez les procureurs pour gérer tous ces dossiers-là, que ce soit au niveau de la police», a déclaré Mme Riendeau mercredi en entrevue à QUB radio et télé, diffusée sur le 99,5 FM à Montréal.

Rappelons que Gaby Renault, 43 ans, a été tuée le 27 septembre dernier à Saint-Jérôme par son ex-conjoint Jonathan Blanchet, un récidiviste en matière de violence conjugale qui avait violé ses conditions à 16 reprises avant de passer à l’acte. 

Publicité
Facebook
Facebook

«Écoutez, ce qu’on a dans l’actualité ces derniers jours est assez troublant. [...] On est face à quelqu’un qui a fait plusieurs bris de conditions, on se dit: qu’est-ce qui s’est passé? Pourquoi on n’a pas agi? Qui n’a pas fait son travail?» déplore Mme Riendeau.

La militante pour les droits des femmes victimes de violence conjugale insiste: «Un bris de conditions, c’est pas toujours considéré comme ce qu’il y a de plus grave. [...] Mais il faudrait à un moment donné se dire que quand ça fait quelquefois qu’il ne respecte pas, visiblement, c’est quelqu’un qui se fout des conditions qui lui sont imposées. [...] Donc il faudrait agir en conséquence».

Un problème systémique

Louise Riendeau dénonce un problème systémique: «Un conjoint violent qui brise fois après fois ses conditions ne rit pas seulement de sa victime, mais rit en face du système de justice. Et il faudrait effectivement qu’on se rende compte de ça et qu’on puisse intervenir plus efficacement».

Elle rappelle que chaque manquement est un signal d’alarme. «Quelqu’un qui ne respecte pas ses conditions est beaucoup plus dangereux. Visiblement, c’est quelqu’un qui se fout des conditions qui lui sont imposées. Il faut agir en conséquence.»

Mme Riendeau conclut en soulignant l’urgence d’agir en amont et plaide pour que le Québec s’attaque enfin au contrôle coercitif: «Les féminicides sont les homicides les plus prédictibles. Il vaut mieux prévenir des décès que punir après coup».

Voyez l'intégralité de l'entrevue dans la vidéo ci-dessus.

Publicité
Publicité