Féminicide à LaSalle: le meurtrier coupable, les proches de la victime soulagés
Hosea Amorus Puhya avait assassiné sa femme, qui voulait le laisser en raison de la violence conjugale qu’il lui faisait vivre


Michael Nguyen
Le Montréalais qui avait poignardé à mort sa conjointe qui tentait de le fuir vient d’être déclaré coupable de meurtre prémédité sous le regard de la mère de la victime, qui a éclaté en sanglots.
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«Peut-être que maintenant, ma fille sera heureuse là où elle est», a déclaré Jennat Betondi juste après qu’un jury eut scellé le sort de Hosea Amorus Puhya, ce jeudi, au palais de justice de Montréal.
Puhya, 51 ans, était accusé d’avoir assassiné Gisèle Itale Betondi en septembre 2022, après avoir passé des mois à la menacer de mort. C’est que son épouse âgée de 28 ans en avait assez de lui et voulait le quitter. Mécontent, Puhya l’avait menacée et avait même passé plusieurs mois en prison, en lien avec la violence conjugale.

«Je vais te tuer et quand tu vas aller au paradis, je vais venir et je vais te rentrer dedans même au paradis, retiens mes mots», avait, entre autres, lancé Puhya à sa femme.
Scène d’horreur
Cette dernière avait fui le domicile pour se cacher, mais, une fois sorti de prison, son mari l’avait retrouvée. Et après l’avoir épiée, il l’a tuée à coups de couteau dans le stationnement du logement, en présence de leurs enfants.

«Je ne sais pas où elle a trouvé la force, mais elle a couru vers moi en disant d’appeler le 911. Et après elle a dit: “C’est mon mari” dans sa langue», avait témoigné Sally Bessem Ba-Maah, une amie de la victime qui avait assisté à la scène d’horreur.
Puhya avait toutefois été filmé par des caméras de surveillance, si bien que le jury a pu le voir en train de se rendre à la résidence de Mme Betondi. Le meurtre, lui, a aussi été capté par des caméras de surveillance.

Accusé de meurtre prémédité, Puhya n’avait pas présenté de défense, mais ses avocats, Mes Antonio Cabral et Vanessa Sadler, ont plaidé le doute raisonnable. Cela n’a pas fonctionné, car après une journée de délibérations, le verdict de culpabilité est tombé.
«Ç’a été un procès très émotif, mais justice a été rendue, on accepte le verdict», a dit Me Cabral à la sortie de la salle d’audience.
Violence «inacceptable»
De leur côté, les procureurs de la Couronne ont dit espérer que le verdict permettrait aux proches de Mme Betondi de tourner la page.

«La violence conjugale, sous toutes ses formes, est inacceptable», a ajouté Me Jade Coderre, tandis que Me Philippe Vallières-Roland a rappelé que toute la société devait se mobiliser quant à la violence conjugale.
Avec ce verdict, Puhya sera condamné à la prison à vie, sans possibilité de libération avant 2047.
La juge Catherine Perreault a toutefois reporté la sentence à la semaine prochaine afin de laisser le temps aux proches de la victime de préparer des lettres qu’ils devraient lire à la cour, à propos de l’impact que le crime a eu sur eux.
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