Félix Auger-Aliassime en demi-finale à l’US Open: une performance qui doit ravir le grand Rafael Nadal


Jessica Lapinski
FLUSHING, New York | Il y a quelques années, un jeune Félix Auger-Aliassime désireux d’atteindre les plus hauts sommets avait demandé au grand Rafael Nadal quelle était la différence entre des joueurs qui connaissent une carrière de champion et ceux qui signent de belles performances, mais qui n’atteignent jamais ce statut.
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Bref, un genre de «c’est quoi ton truc, Rafa?», mais sûrement mieux formulé. Félix n’est pas surnommé «Oxford» pour rien sur le circuit!
Une de ses réponses ne l’a jamais quitté. En fait, c’est devenu un des objectifs de ces dernières années difficiles et qu’il a maintes fois répétés aux journalistes.
«C’est la capacité de gagner un match même quand tu ne joues pas ton meilleur tennis», avait-il répondu à Auger-Aliassime.
«Pour lui, ça lui donnait l’occasion de jouer mieux à sa rencontre suivante et d’avancer dans le tournoi. De ne pas se dire: “Ah, ce n’était pas mon jour, ça ira mieux la prochaine fois”», a continué «FAA».

«C’est beau à voir»
Ce conseil, Auger-Aliassime l’a appliqué à la lettre contre Alex de Minaur, huitième tête de série à New York, qu’il a vaincu 4-6, 7-6 (7), 7-5 et 7-6 (4), en 4h10min, mercredi.
De part et d’autre, c’était parfois moche. Mais c’est le Québécois de 25 ans qui a tenu bon, quand l’Australien de 26 ans s’est écroulé, tard au quatrième set.
Et c’est lui qui se retrouve en demi-finale, tandis que de Minaur tentait d’accéder à ce stade d’un tournoi majeur pour la première fois. Parce qu’il a su élever son jeu d’un cran quand ça comptait.

«On aurait tous les deux pu mieux jouer, [mercredi], a convenu celui qui est surnommé “Demon”. Mais Félix a montré par le passé qu’il a ce niveau, alors ce n’est rien de nouveau. C’est beau à voir.»
Une étape, pas une finalité
Devant une quinzaine de journalistes de partout en conférence de presse, Auger-Aliassime a de nouveau dit que, non, il n’avait jamais douté qu’il se retrouverait encore dans le carré d’as d’un Grand Chelem.

«Peut-être que si j’avais 35 ans et que je perdais toujours au premier tour, ce serait le cas, a-t-il soulevé. Mais c’est ce qu’il y a de bon d’avoir connu de bons résultats à un jeune âge. J’ai seulement 25 ans.»
Par ailleurs, cette demi-finale, ça semble être une étape dans son esprit, pas une finalité. Même s'il se retrouvera face à l’Italien Jannik Sinner en demi-finale, le numéro 1 mondial qui a remporté trois des quatre dernières finales en Grand Chelem.
Celui-là même qui lui a infligé un revers de 6-0 et 6-2 en quarts de finale du Masters 1000 de Cincinnati, il y a trois semaines.
«Je ne pense pas que ma mère fera le voyage vendredi, mais peut-être si je suis en finale. Une première finale en Grand Chelem, ce serait un moment spécial. On n’en a pas discuté, mais c’est ce que j’avais en tête», a raconté Auger-Aliassime.