Faux départ causé par le retrait tardif d’un juré au procès de l’auteur présumé de l’attaque au camion-bélier d’Amqui

RIMOUSKI | Le procès de Steeve Gagnon s’est ouvert par un faux départ jeudi, car le jury nouvellement constitué a perdu une membre.

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À 12h30, le juge Louis Dionne avait libéré la quarantaine de citoyens toujours présents au palais de justice et qui n’avaient pas vu leur numéro être pigé pour la sélection du jury qui devra trancher sur le sort de Steeve Gagnon.

Et, à 14h, le magistrat annonçait au shérif du district judiciaire de Rimouski qu’il devait rappeler tout le monde à la première heure vendredi matin.

Cette situation a été provoquée par la demande de récusation tardive d’une jurée qui avait été sélectionnée et assermentée en avant-midi. La jeune femme, étudiante, avait manifestement minimisé la charge de travail qui venait avec un procès criminel.

Huit semaines de procès

Avec un joueur en moins avant même le début de la preuve, tant la défense que la Couronne ont suggéré au tribunal de prendre le temps de trouver un 14^e juré avant de «lancer le train».

Comme le procès est prévu pour huit longues semaines, l’instance n’est évidemment pas à l’abri d’autres imprévus en cours de route, a fait remarquer l’avocat de la défense, M^e Hugo Caissy.

Par ailleurs, la jurée exemptée était la quatrième depuis le matin à revenir vers le juge après avoir été officiellement assermentée comme membre du jury.

Le tribunal espère donc être en mesure de trouver son dernier juré rapidement parmi les candidats qui seront de retour vendredi matin. Une fois le groupe constitué à nouveau, le juge Dionne présentera quelques directives sommaires avant de laisser le plancher au ministère public pour sa déclaration d’ouverture et ses premiers témoins.

50 témoins en poursuite

M^e Simon Blanchette a d’ailleurs annoncé les 50 témoins qui constitueront la preuve de la poursuite.

Parmi ceux-ci, plusieurs survivants de l’attaque au camion-bélier du 13 mars 2023 seront appelés à la barre, en plus de proches des trois hommes qui ont perdu la vie dans le drame. Quatorze policiers doivent aussi être entendus, tout comme le psychiatre Sylvain Faucher.

Signe de l’impact du drame reproché à Steeve Gagnon dans la petite localité d’Amqui, plusieurs candidats ont dû être écartés parce qu’ils ont confié avoir des liens avec l’une ou l’autre des victimes de l’attaque. Le drame avait fait grand bruit dans la région du Bas-Saint-Laurent et avait plongé la petite municipalité de 6000 habitants dans un important tourbillon médiatique.

Certains ont aussi confié connaître des membres de la famille de l’accusé, ce qui les écartait également de facto.

Steeve Gagnon fait face à cinq chefs d’accusation, soit trois pour les meurtres de Gérald Charest, de Jean Lafrenière et de Simon-Guillaume Bourget, en plus de deux autres chefs de multiples tentatives de meurtre en utilisant un véhicule à moteur.

D’une voix un peu tremblotante, l’accusé a plaidé non coupable à l’ensemble des chefs d’accusation à l’ouverture du procès.