Faute de main-d'œuvre, des commerces fermés en pleine haute saison

À Saguenay, de nombreux commerçants ont pris la décision de fermer leurs portes pendant les vacances de la construction, malgré l'achalandage touristique. La pénurie de main-d'œuvre est une fois de plus en cause.

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Ces deux semaines permettront aux employés de se reposer, mais aussi à certaines entreprises de rattraper le retard accumulé en raison du manque d'effectifs.

«En avril, je me suis retrouvé presque seul alors qu'habituellement j'ai cinq employés à la production», a expliqué le propriétaire de Justin Maltais Photo, Jean Maltais.

Son seul employé de longue date est âgé de 77 ans et celle qui pourrait reprendre les rênes de l'entreprise, fondée dans les années 60, travaille déjà plus de 12 heures par jour.

«Elle est prête, mais elle a besoin de soutien pour avancer, a soutenu M. Maltais. Je suis prêt à donner encore quelques années, mais on ne sait jamais ce qui peut arriver.»

C'est la première fois qu'il est dans l'obligation de fermer son commerce pendant les vacances de la construction.

«On ferme à la clientèle, mais on continue de travailler pour compléter des contrats qui devraient déjà être terminés. Il faut rattraper le retard, a-t-il précisé. C'est certain que ça crée de l'insatisfaction des situations comme celles-là, mais en général, les clients sont compréhensifs parce que souvent, ils vivent eux aussi la même chose.»

Plusieurs restaurateurs ont aussi pris la décision de fermer pendant les vacances.

Ces fermetures sont généralement bien accueillies, mais engendrent de la déception chez certains touristes.

«Ça fait déjà 3 ou 4 fois que l'on doit faire demi-tour parce que les restaurants sont fermés depuis le début de nos vacances», a indiqué l'une d'entre elles.

Les employés de ces commerces, eux, sont satisfaits. C'est le cas de Marc-André Tremblay.

Celui qui travaille comme cuisinier au Resto Roberto de Chicoutimi n'avait pas prévu prendre de vacances, mais il compte bien en profiter.

«Je suis tellement habituée à travailler sans arrêt que je pensais me trouver un travail ailleurs pour deux semaines, mais finalement je prends des vacances», a-t-il expliqué.

Fermer n'est pas un choix selon le cuisinier, mais une nécessité.

«On n'est pas des machines. On travaille fort pour compenser le manque d'effectifs, mais un moment donné le corps a ses limites», a exprimé M. Tremblay qui croit que cette tendance est là pour rester.

Les restaurateurs qui avaient pris la décision de fermer l'été dernier pendant les vacances ont d'ailleurs choisi de répéter l'expérience en 2022.