La pénurie de main-d'œuvre continue de frapper dans l'Est-du-Québec
Cimon Charest | TVA Nouvelles
La pénurie de main-d'œuvre dans l'Est-du-Québec est loin de se résorber.
Selon un rapport de l'Institut de la statistique du Québec, on prévoit une décroissance démographique d'ici 2041 pour les régions du Bas-Saint-Laurent (-0,6%), de la Côte-Nord (-10%) et de la Gaspésie-et-Îles-de-la-Madeleine (-0,3%)
«Le passage des baby-boomers à la retraite fait en sorte que oui le déséquilibre potentiel sur le renouvellement de la main-d’œuvre reste un enjeu important dans l’Est-du-Québec», commente Frédéric Fleury-Payeur, démographe à l’Institut de la statistique du Québec.
Cette décroissance démographique aura également un impact sur le bassin de main-d’œuvre potentielle dans nos régions.
Toujours selon le même rapport, on prévoit encore une fois en 2041 une diminution de la main-d’œuvre potentielle de 11% au Bas-Saint-Laurent, de 22% sur la Côte-Nord et une diminution de 14% en Gaspésie-et-Îles-de-la-Madeleine.
«Les données ne me surprennent pas, déclare d’entrée de jeu Karl Blackburn, président du Conseil du patronat du Québec. Ça fait plusieurs années que le Conseil du patronat, en lien avec la courbe démographique de la population, mentionne que nous sommes dans une grave crise de pénurie de main-d’œuvre, qui n’est pas en lien avec la pandémie».
Pourtant avec la pandémie, plusieurs foyers ont décidé d’emménager dans les régions. Cependant, le nombre serait nettement insuffisant pour combler aux besoins de main-d’œuvre à moyen et long terme.
«Si on est en télétravail, on ne travaille pas vraiment pour l’économie de la région, mais on travaille pour une entreprise située hors de la région.»
Le conseil du patronat du Québec propose donc des pistes de solution à adopter rapidement au gouvernement pour éviter une crise. Notamment, il recommande des incitatifs pour encourager des retraités à retourner sur le marché du travail sans être pénalisé au niveau de l’impôt, et de hausser les seuils migratoires.