FAE: «C’est une prime à la surcharge de travail qui a été négociée»
TVA Nouvelles
Que l’entente de principe du gouvernement soit acceptée ou refusée par la Fédération autonome de l'enseignement (FAE), celle-ci devra retourner vers ses membres pour mener un examen de conscience, pense l’un de ses anciens présidents.
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«Il faudra retourner auprès des membres écouter leur colère. Il va falloir reconstruire, parce que c’est ça aussi qui fait la force de la FAE, sa capacité d’écouter les membres, de tenir compte de ce qu’ils pensent et de poser des gestes pour répondre à ce mécontentement-là», a expliqué en entrevue à l’émission Le Bilan l’ancien président de la FAE Sylvain Mallette.
L’assemblée des personnes déléguées du Syndicat de l’enseignement des Basses-Laurentides (SEBL), dont fait partie M. Mallette, recommande à ses membres de rejeter l’offre du gouvernement.
«Je considère que cette entente-là ne vaut pas les 22 jours de grève qu’on a faits. C’est un copier-coller, avec quelques différences, de l’entente FSE», fait-il valoir en précisant toutefois que «refuser cette entente-là, ça ne veut pas dire retourner en grève générale illimitée.»
M. Mallette déplore notamment que les gains prennent essentiellement la forme de «primes à la surcharge de travail, alors qu’on nous disait que cette négociation-là devait permettre de trouver des solutions concrètes à la surcharge de travail qu’exprimaient les profs.»
L’ancien président de la FAE appréhende en effet que les conditions de travail négociées ne puissent pas être respectées, et que ce soient par voie de conséquence les primes à la surcharge de travail qui composeront le véritable gain des enseignants et des enseignantes.
«Sur la question des conditions de travail, le mécanisme de composition de la classe, il faut quand même se dire les choses: la FAE est présente dans les quatre plus grands pôles urbains du Québec... dans les faits, le mécanisme ne pourra jamais être mis en application en raison de la pénurie de locaux et de personnel. Donc dans le fond, c’est une prime à la surcharge de travail qui a été négociée», détaille-t-il.
Le Syndicat de l’enseignement des Basses-Laurentides doit voter le 24 janvier prochain.
Taux de participation
Les syndiqués ont investi la rue pendant 22 jours, martelant que l’avenir de l’école publique se décidait, que l’heure était grave; ils sont néanmoins plusieurs à n’avoir pas pris la peine jusqu’à présent de voter lors de leur assemblée générale respective.
Les taux de participation aux différents votes sur les ententes sont jusqu’à présent relativement bas au sein de la FAE, avec pour plus haut taux 42% à Pointe de l’Isle, et plus généralement une participation s’établissant dans les 30%.
«C’est un choix personnel qui est fait. J’ai de la difficulté à comprendre ce choix puisque ce sont mes conditions de travail dont il est question, et c’est fondamental», a mentionné M. Mallette.
«Ça m’étonne, j’ai toujours regardé ces taux de participation avec un peu d’étonnement, mais vous savez quand il y a des élections, même si les taux de participation sont faibles, on ne remet pas en doute la légitimité des députés qui sont élus», avance l’ancien président de la FAE.
M. Mallette pense toutefois qu’une réflexion pourrait être menée par certains syndicats qui pourraient s’interroger quant à savoir si les encadrements mis en place favorisent la participation de leurs membres.
Pour tous les détails, écoutez l’entrevue de Sylvain Mallette dans la vidéo dans le haut de l’article.