F1: Que se passe-t-il avec Lewis Hamilton chez Ferrari?
Malgré une troisième position à la course-sprint de Miami, le septuple champion du monde connaît son lot de difficultés


François-David Rouleau
MIAMI | Les attentes étaient élevées chez Ferrari avec l’arrivée de Lewis Hamilton. Après six courses et deux épreuves sprint, le septuple champion du monde n’a toujours pas trouvé son erre d’aller et continue d’éprouver des problèmes dans sa nouvelle bagnole.
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Et pourtant, dès la deuxième escale de la saison en Chine où il a remporté la course-sprint contre toute attente, on croyait le Britannique de 40 ans en selle sur sa nouvelle monture au cheval cabré. Mais non.
Il ne faut pas se méprendre, sa troisième position à Miami lors de la course-sprint est le résultat d’un coup de dés lorsqu’il a changé de stratégie en pleine épreuve. Son flair a payé, mais sa monoplace n’était pas compétitive.
Que se passe-t-il avec Lewis?

Il éprouve effectivement des difficultés à dompter sa prestigieuse nouvelle bête rouge qui prend des allures d’un Mustang noir et effarouché. Mais pourquoi?
Composante inconnue
Hamilton s’adapte mal à une composante du moteur qu’il n’a jamais expérimentée depuis son arrivée en F1 en 2007. L’engin de Ferrari est doté d’un dispositif de freinage, ce qui fait en sorte que lorsqu’il lève le pied, sa bagnole ralentit.
À cela s’ajoute également l’adaptation aux freins et à toutes les autres nouvelles composantes chez Ferrari.
La conduite est donc fort différente de celle qu’il a toujours expérimentée chez Mercedes et McLaren à l’époque. Il se tiraille aussi avec les diverses forces et façons de tourner la voiture.
Au fil des dernières semaines, il a indiqué qu’il commençait tranquillement à s’habituer à ce nouveau style et appliquait les techniques en piste. C’est donc plus difficile de grimper sur le podium. Il n’a jamais pu faire mieux qu’une cinquième place en Grand Prix jusqu’à présent.
Sinon, en qualifications à un Grand Prix, il ne s’est jamais élancé encore des deux premières lignes. Et il a reçu une claque en plein visage en sortant lors du deuxième segment à Miami.
Le patron Fred Vasseur n’en fait pas tout un plat et continue à le laisser travailler sans ajouter de pression.

En adaptation aussi
Même Charles Leclerc, à la Scuderia depuis 2019, connaît des ennuis et explique configurer sa nouvelle SF-25 très différemment que par le passé. À Miami, il a toutefois lâché que les performances de la voiture ne sont tout simplement pas à la hauteur.
«Nous en avons encore beaucoup à apprendre de cette voiture», a expliqué Leclerc en admettant que son coéquipier amène une nouvelle vision et un bagage fort important pour faire progresser l’écurie. Les deux pilotes travaillent ensemble pour la faire évoluer.
«Honnêtement, jusqu’à présent, on ne parvient pas à extraire toutes les performances de la voiture, a expliqué Hamilton. Il faut être en mesure d’exploiter tout son potentiel. Nous avons un bon appui aérodynamique, mais je ne crois pas qu’on soit sur la même cadence que la McLaren et la Red Bull.»

«On devrait par contre être un peu plus proche, a-t-il ajouté à propos de cette demi-seconde ou cette seconde plus lente que la meilleure rivale. Il faut améliorer plusieurs éléments.»
Au boulot
«Ce n’est pas fameux depuis la Chine, a-t-il ensuite avoué. Nous faisons des changements et il faut continuer à le faire constamment afin de se battre à l’avant du peloton. Il faut se mettre au boulot. Je crois que nous pouvons faire beaucoup mieux.»
Lors des six premiers Grands Prix de cette saison, seul Leclerc est monté sur le podium. C’était lors de la course en Arabie saoudite il y a deux semaines.

Le vent pourrait tourner prochainement alors que Ferrari planifie d’introduire une évolution technologique dès la prochaine course, à Imola.