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Culture

Ève Côté s’ouvre sur son parcours atypique avant de se rendre à l’humour

Photo : Karine Lévesque / TVA
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Carolyn Richard

2023-06-10T10:00:00Z
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Avec son humour décapant et son accent gaspésien plus que charmant, Eve Côté a séduit le public québécois depuis longtemps déjà. En tournée à travers le Québec avec son premier one woman show qui ravit le public sur son passage, l’humoriste parle de son parcours... quelque peu étourdissant!

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Eve, vous êtes en tournée avec votre premier one woman show. Est-ce la réalisation d’un rêve? Complètement! Je capote et j’ai du fun, mais je dois dire que mon parcours ne s’est pas fait en ligne droite pour en arriver là!

Vous avez grandi en Gaspésie. À quel moment avez-vous eu envie de vous diriger vers le show-business?
En fait, quand j’étais très jeune, mes premiers spectacles se passaient au bout de la table à raconter des blagues pour ma famille, car j’aimais faire rire le monde. Je me souviens que, chaque Noël, ma grand-mère me demandait de raconter ma joke des chandelles. Mais après quelques années, tout le monde était pas mal écœuré de l’entendre! Mes premiers spectacles sont arrivés au primaire, pour Pâques. On montait des pièces de théâtre religieuses, dont je faisais la narration... Plus jeune, je voulais surtout être chanteuse, j’ai même chanté au Festival en chanson de Petite-Vallée, sauf que j’avais oublié les paroles, alors j’ai figé, et le goût de faire ça est vite passé! 

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Aviez-vous le soutien de vos parents pendant que vous vous traciez un chemin vers le showbiz?
Mes parents trouvaient ça abstrait comme choix de carrière et ils insistaient pour que je choisisse un travail plus conventionnel. Je réussissais vraiment bien à l’école, même en mathématiques, en chimie et en physique, alors toutes les portes étaient ouvertes. J’étais une première de classe sans trop y mettre d’efforts et je me suis rendue jusqu’à l’université.

Pour étudier en quoi?
En pas mal tout, je dirais! (rires) J’ai étudié en enseignement des mathématiques au secondaire, j’ai fait un bac en communications et ressources humaines, et j’ai même une année de techniques policières à mon actif! Pour être franche, c’est à cause de la série 19-2 si j’ai failli être policière! Mais dès que j’essayais quelque chose, je sentais vite que je n’étais pas trop à ma place. À un moment donné, j’étais tellement découragée que j’ai appelé ma mère en pleurant, et elle est venue me chercher pour me ramener à la maison. Elle devait avoir peur que je parte vivre dans la rue! (rires)

Est-ce que vous avez travaillé à travers ces années d’études?
Oui, je travaillais en restauration au Brise-Bise de Gaspé, un endroit pas mal cool, où j’ai connu mon premier public. Pour chaque table que je servais, c’était un petit spectacle que je donnais. Je me sentais bien. Sur place, ils me trouvaient très drôle et, en décembre 2009, je me suis fait dire que je donnerais un show parce que j’étais une petite comique. J’ai donc monté un 30 minutes. Je capotais! Je rêvais de faire ça. Tellement que, pendant mes études, j’ai fait Cégeps en spectacle, que j’ai gagné, ainsi que le festival Le Tremplin de Dégelis, où j’avais remporté le prix d’humour, le prix du jury et le prix du public. Là, j’ai commencé à croire qu’il y avait quelque chose à faire avec ça, je sentais que j’avais de quoi en moi pour ce métier.

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MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI
MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI

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Mais quel parcours, Eve! Étiez-vous étourdissante pour votre famille?
Sûrement! Ils me regardaient aller en se disant: «Elle va finir par se trouver...» Mais je manquais de confiance en moi pour foncer.

Et qu’est-ce qui a fait que vous avez finalement décidé de foncer en humour?
En mai 2012, pendant ma formation en techniques policières, j’ai été acceptée à l’École nationale de l’humour. Je suis venue vivre temporairement chez ma sœur, qui habitait à Montréal. Mais, encore incertaine, je retournais à Gaspé avec mes affaires durant les premières fins de semaine. Je ne savais pas où donner de la tête. Un jour, ma sœur m’a sérieusement brassée pour que j’aille en humour, en me criant: «T’as une chance de réaliser ton rêve et tu songes encore à devenir policière? Si tu ne reviens pas pour finir l’École de l’humour, je ne te parle plus.» Je m’en souviens comme si c’était hier. Elle a bien fait de me brasser comme ça, car ça m’a saisie.

Pourquoi hésitiez-vous autant?
C’était beaucoup à la fois. Juste le fait de venir vivre dans la grande ville de Montréal, c’était énorme. Je ne connaissais personne dans ce milieu, je n’avais plus aucun repère, sauf ma sœur. Finalement, je suis passée au travers de ma première session en humour et j’ai rencontré Marie-Lyne Joncas. J’ai commencé à triper et j’ai trouvé ma place.

Votre duo Les Grandes Crues a été une belle aventure!
Oui, vraiment, car on a fait 328 spectacles et on a encore de beaux projets. Marie-Lyne et moi, on vit chacune nos projets solos présentement, mais Les Grandes Crues, ce n’est pas fini.

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Sébastien St-Jean / Agence QMI
Sébastien St-Jean / Agence QMI


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Lorsque vous regardez tout le chemin derrière vous, que diriez-vous à la Eve qui manquait tellement de confiance en elle?
Je lui dirais: «Calme-toé la grande, et arrête donc de douter de tout. Relaxe un peu et vis pleinement.»

C’est Joël Legendre qui fait la mise en scène de votre spectacle. Comment est née cette collaboration avec lui?
Notre duo était assez improbable. En fait, il a remplacé Marie-Josée Gauvin à la radio pendant une semaine, alors on a travaillé ensemble. Je lui parlais de mon spectacle en préparation, et il me parlait d’un show en humour qui l’avait fait triper, celui de Dominique Michel qui s’appelle Showtime Dominique Showtime, que j’adore. Joël est venu me voir au Bordel et on a cliqué. Il a compris mon essence et il me pousse encore plus loin. Collaborer avec lui, ce n’est que du bonheur.      

Avec votre tournée au Québec qui est presque complète partout, avez-vous l’impression d’être rendue à la bonne place?
Vraiment! Ç’a été long avant que je me rende là, mais je tripe. Il y a eu beaucoup de doutes et de remises en question, mais je suis tellement heureuse où je suis maintenant. Je rêvais d’avoir mon one woman show et je suis rendue là. J’en suis très fière et je sais que le gros fun commence!     

Une drôle d'animatrice 

Cet automne, on pourra voir Eve animer le jeu Plus ou moins misérable, à Noovo, adapté de The Misery Index. Les participants jumelés à une vedette devront attribuer une note à diverses situations embarrassantes, douloureuses, mais drôles, pour constituer une échelle de la misère qui sera la plus proche de celle dressée par des experts en comportement humain. Un prix de 3000 $ sera à la clé. Avec son sens de la répartie, la nouvelle animatrice saura pimenter l’émission! 

Eve Côté est en tournée avec son spectacle Côté Eve. Pour les dates.

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