Eugenie Bouchard à la retraite: la carrière de la Québécoise en 10 moments forts et controverses

Ah, Eugenie Bouchard... Adulée, critiquée, parfois portée vers la controverse – ce qu’elle ne semblait pas détester –, la Québécoise de 31 ans mettra un terme, cette semaine à l’Omnium Banque Nationale de Montréal, à une carrière que l’on imaginait couronnée de plus de succès, c’est vrai.

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Mais si l’ascension de Genie fut presque aussi fulgurante que sa chute, il n’en demeure pas moins qu’elle aura laissé un héritage indéniable tant ici qu’ailleurs dans le monde.

Personne ne pourra lui enlever cette finale à Wimbledon, ces deux autres demi-finales en Grand Chelem et aussi, cette cinquième place sur la WTA.

Mais surtout, combien de jeunes filles ont eu envie de donner des coups de raquette, leurs cheveux tressés coiffés d'une palette, inspirées par le jeu agressif de Bouchard, mais également par ce charisme fou dont elle savait si bien se servir?

Voici un résumé de 10 moments forts de sa carrière, tant sur le court qu’à l’extérieur (où elle a parfois fait couler plus d’encre que par ses exploits au tennis).

Wimbledon 2014 – la finale qui donnait espoir

Ce fut sans contredit le moment phare de la carrière d’Eugenie, sur ce gazon qu’elle aime tant, dans la belle enceinte du tennis. À seulement 20 ans, Bouchard atteint la finale à Wimbledon, grâce à un tableau de chasse impressionnant: des victoires contre quatre têtes de série, dont la troisième, la Roumaine Simona Halep, en demi-finale, sans perdre une seule manche. Elle est la première Canadienne à réaliser ce fait d’armes. 

La finale est toutefois tout à l’avantage la puissante Tchèque Petra Kvitova, que la sixième favorite remporte 6-3 et 6-0. Malgré le pointage sans équivoque, rien ne laissait penser, à l’époque, que ce ne serait pas partie remise.

Octobre 2014 – Parmi les cinq meilleures au monde

Des demi-finales en Australie et à Paris, un titre à Nuremberg – le seul de sa carrière en simple –, une finale à Wimbledon et une ronde des 16 à New York: Genie conclut une année 2014 faste et complètement folle à la cinquième place du classement féminin. Le tout un an seulement après avoir été élue la meilleure nouvelle venue sur la WTA. Seules l’Américaine Serena Williams, la Russe Maria Sharapova, la Tchèque Petra Kvitova et la Roumaine Simona Halep la devancent alors sur l’échiquier mondial. Sa saison culminera avec son unique participation à la finale de la WTA, qui rassemble les huit meilleures raquettes de l'année.

Wimbledon 2012 – Championne chez les juniors

Eugenie écrit une page du tennis canadien en remportant le titre chez les filles face à l’Ukrainienne Elina Svitolina, devenant la première joueuse au pays – tous sexes confondus – à mettre la main sur un titre majeur junior. L’exploit est d’autant plus grand qu’elle soulève également le trophée en double pour une deuxième année de suite. 

Grâce à ce triomphe en simple, elle est alors désormais la deuxième fille la mieux classée de la planète.

US Open 2015 – La commotion cérébrale qui freine la relance

La superbe lancée de Bouchard est freinée sec en 2015, quand une succession de défaites prématurées et de blessures la font reculer au classement. Mais à New York, la Québécoise semble revivre. Elle atteint la ronde des 16 en simple, un résultat identique à celui de l’année précédente. Ce n’est toutefois pas ce qui marquera l’imaginaire, puisqu’elle ne jouera jamais ce match face à l’Italienne Roberta Vinci.

Au terme d’un match de double mixte disputé aux côtés de l’Australien Nick Kyrgios, Bouchard glisse dans le vestiaire des femmes et se cogne à la tête. Elle dit alors avoir notamment subi une commotion cérébrale et dépose une plainte au civil contre la USTA, l’organe qui gère le tennis américain et le tournoi, pour négligence. L’affaire se règlera sans procès trois ans plus tard, à la faveur de la joueuse, pour un montant qui n’a jamais été dévoilé.

Open d’Australie 2014 – La naissance de la «Genie Army»

En janvier 2014, Eugenie n’a pas encore acquis la notoriété qui fera d’elle l’un des visages les plus connus du tennis, mais elle a déjà son groupe de fidèles partisans (ou plutôt son armée)... en Australie. Une bande de 12 universitaires – 11 gars, une fille – se cherchaient une joueuse montante à encourager. Ils jettent alors leur dévolu sur Bouchard et deviennent la «Genie Army». «Elle est jeune. Elle est bonne. Et elle paraît bien en plus», déclarera l’un d’eux en guise d’explications. Avec les 23 chants qu’ils entonnent durant ses matchs, ils se feront connaître dans toute la planète tennis.

Février 2017 – Eugenie en bikini pour Sports Illustrated

Comme d’autres joueuses avant elle, dont Maria Sharapova ou Serena Williams, Bouchard se dévoile en bikini pour le fameux Swimsuit issue de Sports Illustrated. Elle est alors 44^e au monde, mais elle profite d’une notoriété aussi grande que les meilleures raquettes de la planète. Eugenie affirme en entrevue à CBS Sports: «Je ne pense pas qu’il y ait un problème à ce que le succès engendre d’autres oppor­tunités. [...] Je serais folle de ne pas tirer profit de ça.»

Mai 2015 – La saga de la poignée de main refusée

Eugenie refuse de serrer la main de la Roumaine Alexandra Dulgheru avant leur confrontation en Coupe Fed, désormais appelée la Coupe Billie Jean King. Alors septième au monde, Bouchard argue qu’elle ne peut serrer la main d’une rivale et lui souhaiter «bonne chance» avant un match. 

La Québécoise perdra ensuite leur rencontre et toute l’équipe roumaine se moquera d’elle durant sa célébration. Absente à Montréal, leur compatriote Simona Halep commentera aussi la saga, et pas en des mots tendres: «Jamais je ne ferais cela, mais cela dépend de la manière qu’elle a été élevée et nous devons accepter cette attitude.»

Au fil des ans – L’adepte des costumes d’Halloween

Des robes de soirée aux photos en bikini, Genie n’a jamais reculé devant l’idée de s’afficher sur les réseaux sociaux, où elle compte 2,3 millions d’abonnés uniquement sur son compte Instagram. Mais son moment préféré de l’année, c’est l’Halloween. 

Entre Kim Kardashian dénudée et censurée, Chucky, un Bowser très sexy, ou un couple de toxicomanes (celui-là n’a pas été très bien reçu), Bouchard s’est toujours montrée très créative. «Le plan chaque année est de faire quelque chose de drôle, de différent, que personne ne va faire», avait-elle expliqué au Journal, en 2016.

Août 2012 – Une star est née à Montréal

Dans la foulée de sa victoire chez les juniors à Montréal, Eugenie fait ses débuts dans le grand tableau de la Coupe Rogers à Montréal, un tournoi qui ne lui sourira pas souvent. Mais pas pour sa rentrée. À 18 ans et classée 237^e mondiale, la Québécoise s’offre la 56^e raquette sur la WTA, l’Israélienne Shahar Peer, au premier tour. 

Son meilleur résultat devant ses fans demeurera sans doute cette ronde des 16 en 2016, mais son tableau de chasse à travers le monde se garnira de noms encore plus connus: la Roumaine Simona Halep, la Danoise Caroline Wozniacki, les Serbes Ana Ivanovic et Jelena Jankovic, l’Américaine Sloane Stephens...

Février 2017 – Le rendez-vous galant du Super Bowl

Un autre chapitre de la folle histoire d’Eugenie Bouchard s’est écrit le soir du Super Bowl LI, celui durant lequel les Patriots de la Nouvelle-Angleterre ont réussi une improbable remontée pour vaincre les Falcons d’Atlanta 34 à 28. Persuadée comme plusieurs que les Falcons vont l’emporter, compte tenu de leur avance de 25 points au troisième quart, elle accepte la proposition d’un fan sur Twitter. Si les Patriots gagnent, ils auront un rendez-vous galant. 

Les Patriots triomphent et une semaine plus tard, Genie et John Goehrke assistent ensemble à un match des Nets de Brooklyn. Un film à ce sujet était censé paraître, mais on l’attend toujours.