Envers X Pascale Bourbeau: une collaboration florissante
Amélie Hubert-Rouleau
Créateur engagé, danseur de ballet et passionné de mode, Yves Jean Lacasse célèbre les 30 ans de sa griffe, Envers. Depuis trois décennies, il déploie son talent avec passion, un art qu’il tient de sa mère Denise Meunier, et qu’il partage depuis toujours avec sa muse, la mannequin et artiste Pascale Bourbeau. Elle nous raconte sa grande amitié avec le designer et la sublime collaboration qui en a découlé.
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Pascale, racontez-nous votre rencontre avec Yves Jean Lacasse?
J'ai rencontré Yves Jean lors de son 10e anniversaire de carrière, il y a 20 ans. Il présentait un défilé de mode dans l’église de IEGOR-Hôtel des Encans, dans le quartier Saint-Henri, à Montréal. Un événement magnifique: il y avait beaucoup de personnalités, d’artistes et de mannequins qui défilaient, et j’en faisais également partie. De là est née une grande amitié. Je lui ai présenté des amis artistes — le pianiste Serhiy Salov, par exemple —, et il a commencé à en habiller certains d’entre eux. Il a aussi organisé des défilés pour l'hôpital Sainte-Justine, pour les missions Sainte-Justine au Cœur du monde, auxquels j’ai participé. Dans ces défilés, les cardiologues qui partaient en mission défilaient également. On a vraiment une belle complicité. J'ai toujours été présente à ses événements, à ses défilés. Pour le 20e anniversaire de sa marque, on a été invités à un défilé de mode à Tunis. Yves Jean travaille étroitement avec la Tunisie depuis 25 ans. Il utilise des tissus qui proviennent de ce pays. Il y a été plusieurs fois, c'est comme une star là-bas! On est retournés en février dernier pour y célébrer son 30e anniversaire de carrière et on a refait un défilé. Depuis plusieurs années, je porte souvent ses tenues à des événements. Je dis toujours que c'est comme des petites œuvres d'art.
Comment est née cette collaboration spéciale pour les 30 ans de la marque Envers?
Yves Jean et moi, on s’est dit que ça serait chouette de faire une collaboration ensemble. On a décidé de concrétiser le tout à l'occasion du défilé du 30e et pour la Tunisie. Puisque le drapeau tunisien est rouge et blanc, j'ai sélectionné six fleurs rouges ou fuchsia que j’ai photographiées et on les a fait imprimer sur de grands tissus de soie. Yves Jean les a cousus ensemble et a confectionné une superbe robe longue et fluide, avec un tissu très léger et une certaine transparence. Je l'ai portée au Bal de la jonquille; j'ai reçu beaucoup de compliments! J'étais très émue lorsque j’ai porté la robe pour la première fois, car derrière chaque fleur, il y a une histoire. Je l’ai choisie, je l'ai photographiée sous l'eau, puis elle s’est retrouvée sur une robe que j’ai portée. C'était vraiment très touchant. Jusqu’à présent, on a été très occupés, Yves Jean et moi, mais on s'est dit que ce serait vraiment chouette de refaire la même robe — peut-être sur fond noir, avec d'autres couleurs ou d'autres fleurs. Éventuellement, on pourrait produire d'autres modèles tirés de cette collaboration; des chemisiers, des carrés de soie, etc.
Quel est votre processus de création?
J'ai commencé à photographier des fleurs sous l'eau il y a à peu près 10 ans; je fais cela tous les étés dans une piscine. Ma mère a une très belle maison de campagne à Dunham, dans les Cantons-de-l'Est, avec une piscine et un magnifique jardin garni d’hibiscus, de fleurs sauvages, de tournesols et de toutes sortes de fleurs. C'est là que tout a débuté. Maintenant, je photographie à peu près tout ce qui me tombe sous la main, toutes les fleurs que je vois ou que je reçois. Il m'arrive aussi parfois d'aller voir un fleuriste pour choisir quelques fleurs que je n'ai pas photographiées. Je vais sous l'eau avec les fleurs, mon pince-nez et mes lunettes. J'ai même commencé à faire des séries de photos dans ma piscine avec des feuilles au mois d'octobre; je mets un wetsuit, parce qu’il fait froid à ce moment-là. J'essaie d'étirer la saison de ma piscine jusqu'au bout. C'est une grande passion. Il y a une très belle lumière quand le soleil éclaire la fleur dans l'eau. On peut observer une espèce de légèreté aussi. Je capture ces moments de la fleur qui se laisse aller. C'est comme une sorte de méditation pour moi, un petit moment zen, d'être sous l'eau comme ça avec les fleurs. Parfois, mes fils m'accompagnent dans la piscine; c'est encore plus agréable! Ils sont bien contents de pouvoir m'assister.
Cette entrevue paraît dans le numéro spécial du 45e anniversaire du Clin d’œil. Quel est votre rapport à la mode et au magazine?
J'ai commencé ma carrière de mannequin à l’âge de 17 ans. J'étais à Dunham chez mes parents. Le magasin Taylor, à Saint-Lambert, était venu faire une séance photo chez nous, parce que nous avions des chevaux. Ils voulaient avoir un style à la «Ralph Lauren» pour leur catalogue d'automne. Ils étaient venus avec un mannequin homme, le photographe et la styliste. À cette époque, je travaillais à temps partiel aux glissades d’eau, à Bromont. Comme j’étais en congé cette journée-là, le photographe m'a vue et m'a demandé si j'étais mannequin. J'ai dit que je ne l’étais pas et que j'avais 17 ans. Il a pris des photos de moi et les a envoyées à Giovanni, qui était une grande agence de mannequins à Montréal, à l’époque. L’agence m'a appelée deux jours plus tard, en me disant qu'ils voulaient me rencontrer. Je suis allée les voir et j'ai fait deux tests. Après, je suis allée rencontrer un photographe qui shootait pour le magazine Clin d'œil. La semaine d'après, à 17 ans, j'obtenais mon premier contrat pour ce magazine. Avec le temps, j'ai fait beaucoup de séances photo avec eux.
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