Entrevue avec Florence Longpré: un prix prestigieux à Séoul pour «Le temps des framboises


Guillaume Picard
Au cours des derniers mois, Florence Longpré, qui «a une grande peur de l’avion», a dû vaincre sa phobie à plusieurs reprises, tant son travail de comédienne et de scénariste l’a amenée à briller à l’étranger.
Son passeport a été estampillé dans les aéroports internationaux de Berlin, de Cannes et maintenant de Séoul, où sa série Le temps des framboises, qu’elle a coécrite avec Suzie Bouchard, a remporté jeudi le prix de la meilleure minisérie aux 17es Seoul International Drama Awards.
Célébrée pour son humanité, son mariage des cultures et des langues ainsi que sa mise en lumière des travailleurs étrangers qui viennent d’année en année soutenir la culture maraîchère québécoise, The Last Summers of the Raspberries – son titre en anglais – concourait aux côtés de productions comme Sisi (Allemagne), Station Eleven (États-Unis) et Hotel Portofino (Royaume-Uni).
Au lendemain du triomphe de son autre série étoilée, Audrey est revenue, aux 37es Prix Gémeaux, Florence Longpré et la productrice Julia Langlois de Trio Orange ont voyagé jusqu’en Corée du Sud – un vol de 14 heures et un autre de trois heures – où la série réalisée par Philippe Falardeau, disponible sur Club illico, a obtenu cette importante distinction. Elle est donc passée d’un gala à l’autre, obtenant des prix dans chacune des cérémonies, comme quoi le succès lui colle à la peau.
Il faut souligner que Sandrine Bisson, qui tient la vedette du Temps des framboises, était en nomination à Séoul pour son interprétation d’Élisabeth, une mère qui hérite de la ferme familiale à la suite de la mort soudaine de son mari. Elle doit tout apprendre, se rapprocher des travailleurs étrangers qu’elle ne connait pas et, surtout, composer avec une belle famille pas commode du tout. Sandrine Bisson était en lice aux côtés de Jodie Comer pour Help. Cette actrice britannique est mieux connue pour son rôle dans la série Killing Eve.
Briller ici et ailleurs
«Très impressionnée» par la forte présence des technologies à Séoul, Florence Longpré convient que son succès au Québec et à travers le monde donne un éclairage considérable à son talent de scénariste et de comédienne. «C’est spécial ce qui m’arrive, c’est vrai. Je reconnais que c’est une année folle et merveilleuse, mais concrètement il y a encore du travail [à faire], ça me garde les deux pieds sur terre.»
Elle ne ressent pas de pression pour la deuxième saison du Temps des framboises, dont l’écriture avance – «on n’a pas fini, mais on a un bon bout de fait!» –, parlant du bonheur de pouvoir approfondir les personnages à travers l’humanité du propos.
«C’est une série très humaine, au plus profond de notre humanité. Autant dans sa laideur que dans sa beauté, que dans sa communion et dans son incommunication», a-t-elle glissé.

Elle lance au passage des fleurs à sa coscénariste Suzie Bouchard et au réalisateur Philippe Falardeau pour les «touches cinématographiques» ajoutées à la série.
Rappelons que Le temps des framboises, produite par Trio Orange, a été présentée en clôture de la Berlinale Series et en première mondiale à la 72e édition du Festival international du Film de Berlin.
Quant à son autre série, Audrey est revenue, produite par Pixcom, elle a remporté deux prix au festival Cannesseries, soit le Grand Prix Dior, récompense allant à une série en compétition se démarquant par son originalité et son innovation, ainsi que le Prix spécial d’interprétation, remis à l’ensemble de la distribution. Audrey est revenue a aussi mérité cinq Gémeaux cette année, soit meilleure comédie, meilleur texte: comédie (Florence Longpré et Guillaume Lambert), meilleure réalisation: comédie (Guillaume Lonergan), ainsi que meilleur premier rôle masculin et féminin: comédie (Florence Longpré et Denis Bouchard).
En plus de bosser avec Suzie Bouchard pour compléter la deuxième saison du Temps des framboises, Florence Longpré tournera prochainement à Québec la deuxième saison de la comédie La confrérie. Son automne sera aussi consacré à réfléchir à son prochain projet qu’elle pourrait cette fois écrire en solo.