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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

P’tit Belliveau: entre Weird Al Yankovic et Beethoven

Photo courtoisie, Érika Essertaize
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Photo portrait de Raphaël Gendron-Martin

Raphaël Gendron-Martin

2022-04-02T04:00:00Z
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Deux ans après avoir lancé son premier album complet, Greatest Hits Vol. 1, au tout début de la pandémie, P’tit Belliveau est de retour avec un nouveau disque, Un homme et son piano. Pour le Néo-Écossais de Baie Sainte-Marie, c’est possible d’être à la fois comique et sérieux dans un même projet. «Pourquoi ça ne pourrait pas être un pourcentage d’un et de l’autre? demande-t-il. Il y a quelque chose entre Weird Al Yankovic et Beethoven.»

Jonah Richard Guimond ne s’est jamais pris au sérieux. Sur la pochette de son nouvel album, on y voit un clown au loin, dans un parc. En spectacle aux Francos, l’an dernier, le musicien et ses comparses étaient tous affublés de gigantesques t-shirts qui leur allaient jusqu’aux genoux. Et sur ses nouvelles photos de promo, on le voit avec des lunettes fumées devant un fond bleu kitsch.

Pourtant, P’tit Belliveau assure prendre sa musique au sérieux. 

«Je fais de la musique que je trouve belle et importante, dit-il. Mais ma mission pour ce projet est aussi d’être léger et de rendre les gens contents. Et l’une des stratégies que je peux utiliser, c’est l’humour. Mais je ne suis pas un clown!»

On parlait au musicien via Zoom en direct de sa Baie-Sainte-Marie chérie. Le matin même de notre entretien, il venait d’apprendre qu’il était positif à la COVID. 

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«C’est drôle parce que j’ai sorti mon premier album au début de la pandémie. J’ai travaillé mon deuxième album durant toute la pandémie. Et là, je le sors à la “fin” de la pandémie et j’ai la COVID. Tout est relié!»

Dans sa bulle

Alors que le banjo était son instrument de prédilection sur ses parutions précédentes, P’tit Belliveau s’est installé derrière le piano pour travailler son nouveau matériel. C’est pas mal en solitaire qu’il a tout fait : écriture des chansons, enregistrement des pièces et réalisation de l’album. «J’étais dans mon studio, dans ma petite bulle.»

Environ 95 % de la musique instrumentale qu’on entend sur son album a été jouée sur un clavier, mentionne-t-il. Mais pour sa nouvelle tournée, P’tit Belliveau retrouvera ses musiciens.

«Je veux que le spectacle soit un peu comme un party, dit-il. Je veux que les gens achètent de la bière et qu’ils en renversent sans s’en rendre compte. Le spectacle sera similaire à ce qu’on faisait avant. Peut-être qu’un jour, on aura plus de mise en scène, à la Céline Dion, avec des feux d’artifice, un magicien sur scène et des éléphants. Mais je ne crois pas qu’on est encore rendu là.»


Le nouvel album de P’tit Belliveau, Un homme et son piano, est disponible. Il sera en spectacle à l’Anti, à Québec, le 16 avril, ainsi qu’au Club Soda, les 30 avril et 17 juin. Pour toutes les dates : ptitbelliveau.com.

Trois chansons racontées  

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Le Journal a demandé à P’tit Belliveau de décrire trois de ses nouvelles chansons.

J’aimerais avoir un John Deere 

«C’est un bon exemple d’une chanson très piano qui justifie le titre de l’album. C’est peut-être l’une de mes chansons préférées, parce qu’elle est différente de ce que j’ai fait. C’est une chanson simple à propos de vouloir des choses cool pour qu’on pense que tu as du succès. On peut tous comprendre quand on dit qu’on se compare à ses voisins. Ici [en Nouvelle-Écosse] ou en ville, c’est le même concept. Au lieu d’être des chandails Gucci, c’est un camion F-150.»

Demain

«C’est une chanson sur le fait de procrastiner. J’en parle quasiment dans toutes mes chansons, le fait de se mentir à soi-même. Ici, on se ment qu’on va le faire demain. Mais on ne le fait pas. On est juste paresseux. C’est le seul beat qui a fini sur un album que j’avais créé sur Twitch.»

J’feel comme un alien

«C’est à propos de se sentir socialement étrange, anormal. J’ai écrit cette chanson-là du point de vue d’un kid, dans ma jeunesse. C’est sûr que tout le monde peut se sentir comme un alien. Ça m’arrivait plus souvent quand j’étais jeune, étant timide. Mais après, la société m’a appris comment agir normalement. [...] J’ai beaucoup été inspiré par la musique japonaise des années 1980. Hiroshi Sato est mon plus gros héros japonais. En l’écoutant, il faut commencer par la chanson Always, de l’album Sailing Blasters

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