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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

[EN VIDÉO] Pays imaginaire au Québec: l’auto du faux roi de Tayos saisie par la SQ

Le Québécois, qui s’est filmé durant son interpellation avec les policiers, se promenait avec une fausse plaque et un faux permis

Captures d’écran d’une vidéo où l’on voit deux policiers saisir la voiture de Jean-Denis Boudreault, qui conduisait avec un faux permis et une fausse plaque d’un pays imaginaire qu’il a inventé.
Captures d’écran d’une vidéo où l’on voit deux policiers saisir la voiture de Jean-Denis Boudreault, qui conduisait avec un faux permis et une fausse plaque d’un pays imaginaire qu’il a inventé. Captures d'écran tirées de Telegram / «L’État souverain de Tayos»
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Photo portrait de Francis Pilon

Francis Pilon

2023-08-04T04:00:00Z
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La Sûreté du Québec (SQ) a confisqué la voiture d’un Québécois qui roulait avec une fausse plaque d’immatriculation et un faux permis en provenance d’un pays imaginaire qu’il a inventé de toute pièce.

• À lire aussi: Pays imaginaire au Québec: prenez garde à ce faux roi qui vend des citoyennetés bidon

«Les policiers ont d’abord été appelés vers 10h20, le 29 juillet, par un témoin pour signaler qu’un véhicule se promenait sans immatriculation à Adstock dans Chaudière-Appalaches», explique la sergente Audrey-Anne Bilodeau, porte-parole de la SQ. 

Selon nos informations, le conducteur de ce véhicule était Jean-Denis Boudreault, un Québécois qui se fait passer pour le roi d’un pays fictif au Québec. Le Journal a révélé mardi que l’homme de 43 ans a convaincu plus d’une centaine de personnes de payer pour obtenir une citoyenneté bidon dans «l’État souverain de Tayos». 

Portrait de Jean-Denis Boudreault, à la tête du pays imaginaire du Tayos. M. Boudreault utilise aussi le nom de «Majesté le Roi Regis Lucius» dans son faux royaume. En arrière-plan, la carte indiquant le territoire où sera construit son État.
Portrait de Jean-Denis Boudreault, à la tête du pays imaginaire du Tayos. M. Boudreault utilise aussi le nom de «Majesté le Roi Regis Lucius» dans son faux royaume. En arrière-plan, la carte indiquant le territoire où sera construit son État. Captures d'écran d'une vidéo publiée sur le compte YouTube «State of Tayos» et du site web state-of-tayos.com

M. Boudreault, surnommé «Majesté le Roi Regis Lucius I» dans son royaume fictif situé en Abitibi-Témiscamingue, a même filmé la scène de son interpellation avec deux policiers de la SQ. 

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«Présentement, je suis dans mon pays du Tayos, pas au Québec. Tu vérifieras ça avec tes avocats. Je te garantis que c’est vrai!», affirme faussement le Québécois, en s’adressant aux agents qui l’arrêtent. 


Extrait ci-dessous de l’interpellation entre la SQ et le «roi» de Tayos le 29 juillet dernier:


Fausse plaque de... Tayos

Dans cette vidéo d’environ une heure publiée sur ses réseaux sociaux, on aperçoit les policiers interpeller Jean-Denis Boudreault puisqu’il possède une fausse plaque d’immatriculation avec l’inscription «Tayos». 

L’homme de 43 ans se promenait avec cette fausse place d’immatriculation avec l’inscription «Tayos» au moment où les policiers l’ont intercepté.
L’homme de 43 ans se promenait avec cette fausse place d’immatriculation avec l’inscription «Tayos» au moment où les policiers l’ont intercepté. CAPTURE D’ÉCRAN Telegram « L’État souverain de Tayos»

«Ils [les agents de la SQ] n’ont pas d’autorité ni de contrat sur moi. C’est un véhicule immatriculé dans l’État de Tayos et non dans l’État du Québec. [...] Vous n’avez aucune autorité ou droit de toucher ou remorquer ce véhicule», affirme à tort le Québécois.

Notons que la case postale de son royaume du Tayos se trouve ironiquement à Sainte-Agathe-des-Monts dans les Laurentides. 

Territoire où sera situé principalement l’État fictif du Tayos.
Territoire où sera situé principalement l’État fictif du Tayos. Capture d'écran du site state-of-tayos.com

Selon la Sergente Bilodeau de la SQ, l’individu conduisait une Mazda rouge et n’avait pas de permis de conduire valide. On le voit en effet dans la séquence donner aux policiers un faux permis délivré par l’État fictif du Tayos. Sur ce document, on peut y lire le nom de Majesté le Roi Regis Lucius I. 

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Site web du projet de Jean-Denis Boudreault où il se fait passer pour «Majesté le Roi Regis Lucius I».
Site web du projet de Jean-Denis Boudreault où il se fait passer pour «Majesté le Roi Regis Lucius I». Capture d'écran du site state-of-tayos.com

«Vous n’avez pas de permis de conduire valide. Ce n’est pas un État reconnu ça, l’État de Tayos», lui répond un des policiers.

Amendes salées et saisie

À 34 min de la séquence, le faux roi menace carrément d’arrêter les deux policiers qui font remorquer sa voiture et se dit victime de vol.

«Le véhicule restera à la fourrière pendant au moins 30 jours. Il aura aussi des amendes salées à venir puisqu’il n’a pas payé, entre autres, son droit de circuler à la SAAQ. [...] On parle de plusieurs milliers de dollars en contraventions», indique la porte-parole de la SQ.

  • Écoutez la chronique Crime et Société avec Félix Séguin, journaliste au Bureau d’enquête de Québecor au micro d'Alexandre Moranville via QUB radio : 

Le Journal a écrit au courriel personnel de Jean-Denis Boudreault pour obtenir une entrevue. Il nous a plutôt invités à contacter la vice-première ministre du Canada, Chrystia Freeland, pour le joindre.

Profil de la compagnie de monnaie virtuelle Neuralium, désormais fermée, qui a appartenu à Jean-Denis Boudreault dans le passé.
Profil de la compagnie de monnaie virtuelle Neuralium, désormais fermée, qui a appartenu à Jean-Denis Boudreault dans le passé. Capture d'écran du site www.zoominfo.com


Le Journal a dévoilé mardi que des juges ont rejeté à trois reprises les demandes «frivoles» faites en cour par Jean-Denis Boudreault au nom de son État fictif du Tayos. Ces procédures ont carrément été qualifiées par des juges de «charabia incompréhensible et irrationnel».

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