EN VIDÉO | Itinérante happée à Brossard: la scène filmée par une caméra de surveillance
Yves Poirier
Une vidéo choquante et troublante, obtenue par TVA Nouvelles auprès de la cour, jeudi, montre sous un nouvel angle l’événement grave survenu la semaine dernière à Brossard, où un conducteur, Luigi Fragomele, aurait foncé délibérément avec sa camionnette sur une femme en situation d’itinérance.
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Les images d’une caméra de surveillance surplombant la rue Allard, derrière un concessionnaire automobile, ont été présentées au Palais de justice de Longueuil jeudi dans le cadre de l’enquête sur la remise en liberté de l’homme de 46 ans, un entrepreneur en construction, dont l’adresse de son entreprise est sur la rue Allard.

Dans la vidéo, on aperçoit la victime alléguée, Caroline Derome, qui tombe au sol en voulant éviter la camionnette qui roule agressivement en sa direction. Luigi Fragomele qui est au volant accélère et fonce ensuite vers la haie de cèdres. Il aurait endommagé les effets personnels de la femme qui était accompagnée d’un ami. Les images montrent finalement Mme Derome qui va tenter de saisir la poignée de porte de la camionnette du côté passager. L’angle de la caméra ne permet pas de voir la suite, mais, selon Caroline Derome et l’avocate de la Couronne, qui a fait le récit des faits, le conducteur lui a écrasé la jambe et fracturé la cheville.

Luigi Fragomele est toujours détenu et ce n’est que lundi que le juge déterminera s’il sera remis en liberté avec des conditions à respecter. Le frère de l’accusé s’est engagé à verser 10 000$ sous forme de caution. L’accusé a aussi indiqué qu’il était prêt à ce qu’on saisisse son permis de conduire durant les procédures judiciaires.
«Il sème le bonheur partout où il passe»
Lors de son interrogatoire d’une durée de 4 heures, Luigi Fragomele a nié son implication. Il a indiqué qu’il avait l’intention d’aller chercher son courrier et «il ne s’est rien passé d’autre».
Selon l’avocate de la Couronne qui a écouté l’intégralité de l’interrogatoire mené par des enquêteurs du SPAL, Luigi Fragomele a dit qu’«il sème le bonheur partout où il passe, qu’il n’a aucun problème dans sa vie, qu’il est entrepreneur et peintre, rien n’explique ce qui s’est passé».
Appelé à témoigner, Luigi Fragomele a indiqué qu’il n’avait pas de problèmes de santé mentale et peut compter sur un soutien familial.

«Je fais mes affaires, je n’ai pas de préjugés envers ceux qui ne travaillent pas», a-t-il déclaré.
Son avocat, Éric Coulombe, a indiqué dans la salle d’audience que son client avait lui-même était en situation d’itinérance durant 4 ans, entre 1998 et 2002.