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L'article provient de Le Journal de Québec
Culture

«Les femmes du bout du monde»: en quête de rédemption au bout de la Nouvelle-Zélande

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Photo portrait de Marie-France Bornais

Marie-France Bornais

2023-06-03T04:00:00Z
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Écrivaine sensible à l’écologie, à la protection de l’environnement, et grande voyageuse, Mélissa Da Costa raconte l’histoire d’un groupe de femmes qui vit à la pointe sud de la Nouvelle-Zélande, dans son nouveau roman, Les femmes du bout du monde. Nature sauvage, introspection, reconstruction, grande quête personnelle et pouvoir des rencontres et de l’amitié : ce roman raconte l’histoire de femmes qui apprennent à pardonner et à aimer.

Autumn et sa fille, Milly, habitent dans la région isolée des Catlins. Sur ce territoire sauvage, dernière pointe de terre avant l’océan Austral et le pôle Sud, elles s’occupent du camping Mutango o te ao. Le bout du monde, en maori.

Autumn et Milly forment un duo inséparable, jusqu’au jour où Flore, une jeune femme en période de grande remise en question débarque. Ces trois femmes hantées par le passé, écorchées pour toutes sortes de raisons, apprennent à se connaître et à guérir.

Mélissa Da Costa s’est inspirée d’un long voyage en auto-caravane en Nouvelle-Zélande, fait en 2018, pour écrire ce roman envoûtant, bercé par les légendes maories et parsemé de descriptions de paysages extraordinaires.

« Dans les lieux qui nous ont marqués, il y avait les Catlins. C’est très peu peuplé et on se sent au bout du bout du monde ! Il y a très peu d’endroits qui produisent cet effet, ce sentiment d’isolement à ce point. »

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Le camping qu’elle décrit dans le roman existe réellement. 

« Il porte un autre nom. Il y a une petite plage où viennent nager les fameux dauphins d’Hector. On s’y était rendus pour ça et on a découvert tout le reste : les otaries et les phoques qui se promenaient dans le camping et qui se prélassaient sans se soucier des hommes. »

Une femme abîmée

Le personnage de Flore, la jeune Française qui débarque au bout du monde, est arrivé en premier. 

« Ça faisait un petit moment que je voulais écrire sur un personnage de femme qui s’était abîmée dans une quête acharnée de la maternité, et qui avait cherché à se punir en allant dans les bras des hommes. J’avais en tête une histoire de femme qui se déteste, qui se veut du mal, qui cherche la rédemption dans l’exil. Mais je n’avais pas tout de suite fait le lien avec la Nouvelle--Zélande. »

« Flore était très présente. Et un moment, je me suis dit : si elle partait s’exiler en Nouvelle-Zélande ? Je vais l’installer dans le fameux camping des Catlins. Mais il me fallait des personnages. Quand j’ai réfléchi, je voyais des personnages taiseux, très travailleurs, très solitaires, qui œuvraient dans cette nature sauvage. Tout de suite, j’ai vu ce tandem d’une mère et sa fille, ce tandem de femmes solitaires. »

Résilience

Le thème de la reconstruction et de la résilience que l’écrivaine explore s’inscrit dans une suite logique de ses romans précédents, où elle parlait d’emprise et de manipulation. 

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« Chacun à notre niveau, on a eu à rebondir après un échec, une rupture, des accidents de la vie », fait-elle remarquer.

Elle a adoré explorer la culture et la tradition maories. 

« J’apprends quand j’écris mes romans et j’aime bien que mes lecteurs puissent apprendre, ouvrir les yeux sur des cultures, des croyances. J’ai toujours essayé d’amener une dimension sacrée, des systèmes de croyances, des rituels. »

« Quand j’ai décidé d’écrire sur la Nouvelle-Zélande, il me paraissait évident d’écrire sur toute la culture maorie, parce que ces cultures des peuples de Polynésie ont un lien avec la nature qui est extrêmement fort et qu’on retrouve assez peu dans nos cultures à nous. Je trouvais ça très intéressant parce que j’ai une grande sensibilité à l’écologie et à la protection de l’environnement. » 


♦ Mélissa Da Costa est écrivaine.

♦ Elle a publié de nombreux best-sellers, dont Tout le bleu du ciel, Les lendemains, Je revenais des autres, Les douleurs fantômes et La doublure.

♦ Ses romans ont conquis deux millions de lecteurs.

EXTRAIT

Photo fournie par les Éditions Albin Michel
Photo fournie par les Éditions Albin Michel

« Si tu te demandes ce que nous faisons ainsi, loin des hommes, je vais te le dire : nous veillons sur notre petit univers, nous veillons les unes sur les autres. C’est ce que font les femmes du bout du monde. »

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