Voici cinq ouvrages parus récemment qu'il ne faut pas manquer, dont un roman de Parumal Murugan qui aborde les difficultés d'un couple à avoir un enfant.

Femme pour moitié

Perumal Murugan
Éditions Gallimard
224 pages

Dans ce très beau roman de l’écrivain indien Perumal Murugan, un couple de paysans ne va pas faire les choses à moitié pour enfin avoir un enfant.

Ponna et Kali s’aiment beaucoup, à la folie. Après 12 ans de mariage, ils éprouvent toujours l’un pour l’autre une profonde attirance et un attachement sans bornes. Seule ombre à leur tableau, ils n’ont pas encore d’enfants. Et pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayé!

Dans les régions rurales du Tamil Nadu, un État de l’Inde du Sud, ce n’est pas le genre de situation qui est bien vu. L’équation est simple: vivre en couple égale avoir des bébés, pleins de bébés. Alors quand la cigogne ne passe pas, toutes les solutions alternatives sont bonnes.

Au fil des ans, Ponna a ainsi consulté devins et chiromanciens, avalé quantité d’élixirs et d’extraits de plantes, puis enchaîné les prières et les visites aux temples. Avec Kali, elle a même accompli un rituel de réparation dans l’espoir d’effacer toute éventuelle malédiction héréditaire. Mais rien. Pas moyen de tomber enceinte.

Aux grands maux, les grands remèdes

Au village, les mauvaises langues vont bon train et depuis déjà un moment, on suggère fortement à Kali de se trouver une femme plus fertile. Cela dit, une dernière solution pourrait peut-être aider Ponna et Kali à combler leur désir d’enfant: un rituel très ancien permettant aux femmes mariées sans enfants d’avoir, le temps d’une nuit, des relations sexuelles avec d’autres hommes que le leur.

Dans la préface de ce roman, on apprend qu’après avoir parlé de ce vieux rituel, l’auteur a été victime dans son pays «d’une campagne d’intimidation d’une rare violence». À cause de ça, il a failli arrêter complètement d’écrire, et si on a la chance de pouvoir lire cette traduction, c’est qu’il est aujourd’hui réhabilité. Une bonne, très bonne chose.

À LIRE AUSSI CETTE SEMAINE

Les gestes

Amanda Sthers
Éditions Stock
288 pages

Marc s’apprête à accueillir Camillo, le petit Colombien que lui et son compagnon ont décidé d’adopter. Mais avant, il tient à coucher sur le papier toute l’histoire de sa famille, et plus particulièrement celle de son père, Hippolyte, qui est mort deux ans plus tôt. Le roman – car c’est un roman, pas une autofiction – ne manque ni de charme ni de poésie. On a aimé.

La Louisiane

Julia Malye
Éditions Le livre de poche
464 pages

Allez hop, tous dans la machine à remonter le temps! Prochain arrêt? Paris, 1720. Un lieu et une époque qui n’étaient guère faciles pour les femmes, surtout pour celles qui se trouvaient – souvent contre leur gré – à la Salpêtrière. Le gouverneur de la Louisiane réclamant plus de futures épouses françaises pour ses colons, plusieurs pensionnaires de cet hôpital seront ainsi envoyées en Amérique... et pas que pour le meilleur. Quelques longueurs, mais intéressant.

Simplissime Québec

Collectif
Éditions Hachette
192 pages

Difficile de ne pas aimer la collection Simplissime, qui nous permet entre autres de cuisiner toutes sortes de bonnes choses en deux temps, trois mouvements. Avec sa version «guides de voyage», elle frappe aussi très fort. Ultra-pratique, son volet Québec nous montre tout simplement le meilleur du Québec. Abondamment illustré et vraiment facile à consulter, un outil à emporter sans faute cet été!

La cuisine africaine d’aujourd’hui

Alexander Small
Éditions Phaidon
288 pages

Avec ce livre grand format, on goûte à toutes les saveurs de l’Afrique. Tagine d’agneau, bamia à l’égyptienne, soso ya mwamba au bœuf, chèvre grillée à l’ugali, ekwang, braai sud-africain, assiette swahilienne, curry de Zanzibar, salade ghanéenne, brownies du Congo...

Et on tient à souligner qu’une fois les ingrédients réunis, les 120 recettes de cet ouvrage peuvent être réalisées par n’importe qui.

Capsule FRISSONS GARANTIS

Strange pictures

Uketsu
Éditions du Seuil
288 pages

Au Japon, ce thriller a marché du feu de Dieu. Et après l’avoir lu, on comprend pourquoi: il sort complètement, mais alors là, complètement des sentiers battus. Car comme le suggère son titre, d’étranges dessins sont au cœur de l’histoire.

Le premier, celui sur lequel s’ouvre le livre, a été dessiné il y a des années par une jeune fille de 11 ans accusée du meurtre de sa mère. On y voit entre autres une maison avoisinant un arbre et après l’expertise d’une psychologue spécialisée, il a permis à son autrice de réintégrer la société.

Noirs desseins

La suite? D’autres dessins. Certains, réalisés par une future maman, ont été publiés sur un blogue que deux étudiants membres d’un cercle occulte jugent extrêmement bizarre. Un autre sera fait par un gamin de cinq ans fréquentant la classe de M^me Haruoka. La fête des Mères approchant, elle a en effet demandé à tous ses élèves de représenter leur mère. Quant au dernier dessin, il est lié à une très sombre affaire d’assassinat.

On mélange le tout et on obtient un roman à énigmes efficace qui divertit, qui dépayse et qui surprend d’un bout à l’autre.