[EN IMAGES] Salon de beauté Star Laser inc.: des centaines de clientes «flouées» par cette épileuse disparue du Québec
Des Québécoises de mauvais poil ont perdu jusqu’à 3500$ à cause d’elle


Francis Pilon
Une clinique d’épilation de Montréal devra payer plus de 47 000$ en amendes après avoir dupé des centaines de clientes, qui n’ont pas perdu leurs poils, mais plutôt des milliers de dollars en économies.
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«C’est enrageant! Elle a fait plein d’argent en nous vendant des contrats illégaux au su et au vu du gouvernement, sans donner les services. [...] Maintenant, je fais tout pour qu’elle arrête d’en flouer d’autres», dénonce en entrevue avec Le Journal Sonia Abid, victime de cette escroquerie.

Elle fait partie des quelque 200 clientes qui ont déposé, au cours des derniers mois, une plainte à l’Office de la protection du consommateur (OPC) contre Star Laser inc. La présidente de cette entreprise montréalaise, Athina Maria Mougoyannis, s’est volatilisée à la fin de la pandémie après avoir vendu des forfaits d’épilation laser «à vie» allant jusqu’à 3500$.

Résultat? Des centaines de clientes ont dû faire leur deuil de leur traitement... et de leur argent. Mme Mougoyannis a toutefois été condamnée à payer des amendes totalisant 47 360$, a révélé ce mois-ci l’OPC.
«L’Office leur reprochait d’avoir perçu le paiement de forfaits comportant plusieurs séances d’épilation en moins de deux versements égaux et de l’avoir fait avant le début de la première séance. Il leur reprochait également de ne pas avoir utilisé un contrat conforme», détaille l’organisme.
Vidéo faisant la promotion de Star Laser Inc sur Instagram:
680 consommatrices touchées
Le Journal a obtenu les témoignages d’au moins 25 victimes de Star Laser inc., située dans l’arrondissement Ville-Marie. La plupart d’entre elles ont perdu entre 700$ et 3500$.

Sabrina Morin ne mâche pas ses mots en parlant de cette commerçante. Elle a pris, en 2019, des forfaits d’épilation à vie pour son corps et son visage. Ses pertes s’élèvent à 1800$.
«J’ai réussi à avoir trois rendez-vous seulement. Après la pandémie, ce n’était plus possible de prendre des rendez-vous par Internet, par téléphone ou en personne. J’arrivais au salon et la porte était fermée avec une file de filles qui attendaient», raconte la Québécoise de 45 ans, qui n’a jamais été dédommagée.

Au moins 680 personnes font partie désormais d’un groupe Facebook déplorant les «mauvais services» de Star Laser. Plusieurs d’entre elles n’ont pas été remboursées puisque Mme Mougoyannis demeure «introuvable» ou encore parce que leur carte de crédit refuse de les dédommager.
Notons que l’entreprise en question n’est pas en faillite, selon le Registraire des entreprises Québec.

Une cliente brûlée
Star Laser inc. et sa présidente cumulent d’ailleurs les déboires judiciaires. Depuis 2020, la compagnie est visée par une vingtaine de poursuites au civil. La plupart concernent des clients qui tentent de revoir la couleur de leur argent.

En 2015, le centre de beauté a même été condamné à verser 1015$ à une cliente brûlée au deuxième degré. Cette dernière s’était présentée pour un simple traitement d’épilation au laser de ses jambes.

Athina Maria Mougoyannis a pour sa part été expulsée en avril 2022 de son luxueux logement situé dans la Tour des Canadiens 2. L’entrepreneure devait près de 30 000$ en loyers impayés à son propriétaire, selon un jugement du Tribunal administratif du logement.

Nos demandes d’entrevue avec Mme Mougoyannis sont demeurées sans réponse lundi. Le Journal s’est présenté à l’adresse de Star Laser inc., mais celui-ci est désormais occupé par un CLSC. L’épileuse a par ailleurs supprimé toutes les traces de sa personne en ligne.
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